Président, c’est un boulot de dingue; il ne suffit pas de multiplier les pins et d’entrer rue de Paris chez Doucet. Aujourd’hui, c’est la misère, même les porte-monnaie sont vides, du coup les gens les abandonnent. Il n’y a plus de pouvoir d’achat, les pantalons sont trop courts ? Tant pis, de toute manière l‘argent ça ne pousse pas sur les arbres. Avec un peu de chance vous trouverez un pantalon freedom dans un tramway nommé Désir. Ou alors vous adopterez les jupes. Comment ça il faut des bas? Mais non, regardez, là-bas, les bas aussi faux que la blondeur de la dame qui les porte.
En plus, les citoyens sont durs à convaincre, mais le président essaye quand même, et si l’étoile jaune est un sujet plus épineux et irritant que le crépi vert moche du plafond de chez Doucet eh bien ça n’est pas grave, ils se souviendront de la petite croix jaune, les catholiques votent aussi, que diable. Alors pour les séduire, on protège les statues de saintes, quitte à en faire des martyres en leur plantant des piques pour que les pigeons ne se livrent pas à leur activité favorite dessus. Tiens, d’ailleurs, ils ne sont pas si moches que ça.
Mais bon, il faut aussi faire régner l’ordre, alors on attache tout, même les arbustes, avec des câbles. Que rien ne bouge ! Avec tous ces enfants qui font du skate à plat ventre (à part le fils de Sarkozy bien sûr), il ne faut pas s’étonner que les contractuelles soient énervées. Parfois, il y a même des gens qui entrent à 15 chez Doucet et qui n’achètent rien, forcément, ça crée des rétrécissements sur la chaussée et la dame de chez Doucet devient un peu sèche.
Et puis pour être président, il faut tenir son image, à force de vouloir concurrencer Massimo Gargia et son livre sur les femmes de sa vie, notre cher président va finir par se retrouver dans le livre violet de l’exhibitionnisme.
Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire
Qui êtes-vous ?
- Claude Lothier
- Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist