Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

samedi 30 janvier 2010

à la suite d'une autre phrase d'Antonio Lobo Antunes

"Voilà que commencent à arriver les nuits où le jour se prolonge encore grâce à une sorte de lumière qui tarde à disparaître dans les astres,
sur les toits et même en moi. " Antonio Lobo Antunes


C'est l'hiver, cette saison qui me rappelle chaque jour que je ne suis qu'une simple mortelle tout comme ces flocons de neige qui meurent à
peine descendus du ciel.

Ephémère.

Comme ces feuilles qui se suicident chaque seconde. Et comme si leur détresse ne suffisait pas, nous les piétinons, écrasons en les faisant
couiner. Certains s'amusent même à enregistrer leurs gémissements de douleur …
Oui, je l'avoue : l'une des seules choses qui m'intéressent à cette période de l'année c'est martyriser les feuilles. J'y éprouve un certain plaisir
sadique. Je parle des feuilles là mais c'est encore plus jouissif avec les branches, ces os d'octogénaires en bois hurlent plus distinctement, plus
gravement. (Au même titre que sauter dans les flaques provoque en moi des larmes de joie.
Oui, l'hiver me donne des envies meurtrières. Dès son arrivée je compte les jours avant que l'été, son ciel bleu et son soleil fassent leur
apparition.

La mienne eut lieu un soir d'Août 1989 où seul le chant des cigales et des criquets se fait entendre. Au moment où le soleil sort de scène
mais pas aussi brutalement qu'en hiver, non, il le fait élégamment, ayant la courtoisie de saluer chaque rappel.

Emma Bourgin

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist