Comme tous les hivers, dès la première neige, je me suis hissée sur ce que j’aime appeler mon trône hivernal comme pour dominer cette étendue blanche et vierge de présence humaine.
D’ici j’observe, je regarde, je perçois et je vois. Tout et rien à la fois. Le toit des maisons piétiné par les oiseaux devient aussi captivant que le ploiement des branches sous le poids de la neige. Un rien paraît alors évident. Tout ce qui d’ordinaire se déroule en pleine saison estivale semble s’arrêter et vouloir demeurer éternel en hiver.
Mes pieds de reine s’enfoncent dans le tapis immaculé et moi seule peux inaugurer ce plancher glacé.
Et comme pour me rattraper, la réalité me gifle à coups venteux.