Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

samedi 8 novembre 2008

Jocelyn Gasnier

L'éponge du temps
Dans les sabliers le sable est devenu du gravier. Dehors un chien court, il semble rattrapé par le temps, cette surface collante le tient, il ne court plus maintenant. A ces mots Marie baissa la tête, elle prit le balai pour ramasser les débris d'assiettes qu'elle avait jetés sur le sol puis se dirigea vers le sac poubelle. Elle s'assit devant la table et cassa quelque noix jetant les coquilles vides dans le tonneau à ordure. Sur cette valse au goût de neige je repensais à elle, n'arrivant plus à dormir. Elle est si légère, mais ces rêveries furent troublées par le disque rayé. Le son devint compote et je ne voyais déjà plus son visage. Un homme s'introduit alors dans mon rêve, il la prend violemment par la chevelure puis la frappe contre le carrelage orange. Sa tête n'est plus que de la pâtée écrasée. C'était une mouche qui avait dû être attirée par les gaz dégagés de sa pauvre peau de crapaud. Cette peau qui me rappelle ces fois ou elle allait se baigner dans le port, là où les dégazages étaient effectués. Elle portait son grand maillot de bain qui était bien trop petit pour son gros corps. Elle se faisait lacérer par son une-pièce formant des bourrelets ficelés. C'est pour cela que je suis aujourd'hui dans ce train. Après le grand pont je serai arrivé. Je trouverai cette éponge dont les médecins m'ont parlé à travers leur grandes tirades sensées aux airs scientifico-charlatans.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist