Il voyait beaucoup d'autres choses, toutes propices à lui donner d'utiles pensées. Ce genre de pensées, il en avait déjà pléthore, elles se bousculaient dans sa tête, pareilles à une foule d'appelés à la caserne. C'étaient elles qui lui mesuraient le chemin qui ne l'amènerait sûrement à rien, ou peut-être à quelque chose, un grand arbre, une maison, un bout de monde, mais en tout cas quelque chose d'inquiétant, caché dans l'ombre et sous les doigts sombres d'une forêt remplissant le ciel couche par couche en fabriquant de la dentelle aussi nerveuse que la toile d'une araignée de foudre qui aurait travaillé tout un jour sans relâches et aussi vite que la lumière, en prenant comme appuis de sa construction les étagères des nuages et les abat-jours des étoiles dans le but d'assouvir ses désirs de prédatrice et enfouir toujours plus loin le souvenir de cette nuit toute naturelle où elle assassina son partenaire sous 3 coups de mandibules grossièrement pointues à la manière des pic-choux de son grand-père ; et non les bornes kilométriques, car, lorsque sa tête, tel un pommier fertile, croulait sous leurs poids, il s'arrêtait tranquillement avec le bâton sauvage et se disait :
- Tu as assez marché, Lőric.