Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

jeudi 7 février 2019

Kévin Fromont n'a pas parlé en marchant

Marche silencieuse

Une fois les règles établies nous sommes partis.
Nous avons commencé à descendre la rue et dans mon coin d'œil gauche, j'ai vu une femme qui allait sans doute emprunter le même chemin que nous. Je marchais un peu plus vite alors j’étais devant. Pour traverse la route, je n'ai pas attendu le feu rouge. Plus de voitures, on traverse. Quand on atteint l'autre côté, le rythme est différent. Je suis toujours devant. Une discussion sur les juifs. "Bon week-end. A toi aussi." On continue de monter, on arrive bientôt sur la place. Place. Je m'assois, Mélanie me rejoint. Ainsi que les quatre, suivent le mouvement comme le début. Je me dis qu'il est temps de bouger après quelques secondes d'assise et nous allons vers un arrêt de tram. Là, une femme nous attend devant les sièges prévus. Je croise son regard. Quand on arrive, un tram arrive. La Ligne 1. Léna me photographie, et pendant qu'elle le fait, un homme la dévisage en face de moi à l'abri derrière sa paroi de verre. Le tram repart et un enfant, une enfant que l'on entend pleurer, crier, on ne sait pas trop. On entend la mère qui répète, a répété trois fois, à l'enfant, qu'elles étaient sorties du tram. Nous sommes toujours à l'arrêt. Elle se posent, au pluriel, sur des sièges situés à ma gauche tandis qu'un père et sa fille arrivent un peu plus tard. Pas du tout la même ambiance. Le père et sa fille sourient. Elle revient de là où elle a fait des pas chassés. "Des petits pas chassés, trop mignon.", disait le père. Il est temps de s'en aller entre les deux ambiances familiales. Nous partons, un tram arrive. Je ne sais pas quelle ligne. Sur le retour, on croise Guy Brunet, Claude lui parle. Nous le laissons. Et plusieurs fois nous nous retournerons pour voir s'il revient. De loin, je vois qu'Edusha et Solaine ont brisé la règle du silence dans l'intimité. Je les comprends, j'aurais fait la même chose. Je décide de traverser la route que quand il n'y aurait plus de voitures. C'est long, je marche. Le bus est loin. Je traverse. L'envie de parler est brûlante. Anaïs me dit "Bonsoir", je hoche la tête comme je n'ai pas me droit de parler. J'ouvre la porte à Léna. A l'intérieur, Edusha me propose des gâteaux, j'ouvre la bouche, enfin, pour lui dire : "Merci".

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist