Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

samedi 13 décembre 2014

Leïla Grandin voyage

Oisif


J’étais étendu dans l’herbe en plein milieu de Brookside Park. Il faisait beau, c’était la pause du midi, et les yeux fermés, j’entendais, les gens parcourir la rue Sherman Dr, quelques pigeons qui picoraient les miettes de sandwich tombées sur les trottoirs, et le bruit sourd des voitures qui filaient sur la 70. J’étais bien, je m’imaginais parcourir les rues de New York, à l’aise, à sentir le parfum des roses du fleuriste du quartier,
À Marcher dans la rue. 
Simplement.
Rencontrer des femmes.
Observer les gens attendant leur train sur le quai d’une gare.
Et se retrouver seul sur le pont d’un bateau.
Lier conversation avec un inconnu.
Parler du temps qu’il fait.
Être irresponsable.
Être oisif.
Dormir jusqu’à midi.
Ne pas savoir comment on va faire pour payer les plaisirs de la vie.
Rêver.
Avoir faim.
Avoir soif.
Rêver ! 
(…)
J’étais étendu dans l’herbe en plein milieu de Sengoku Ryokuchi Park. Il faisait gris, c’était la fin de l’après-midi, j’avais la bouche pâteuse, celle que l’on a après une longue sieste, et j’entendais les vitrines des restaurants du coin s’ouvrir, il n’y avait pas grand monde, c’était calme. Il y avait une odeur de coriandre et de citronnelle qui commençait à chatouiller mes narines. J’avais dormi pendant 2h, et j’étais fatigué. Fatigué. Je pris la décision d’aller manger un bout à l’un des bons restaurants de Sengoku pour refaire le plein d’énergie. Je ne savais plus trop si j’étais à New York dans un quartier chinois, ou bien ici. 
J’errais… 
Je marchais lentement. 
Calme. 
Seul. 
Dans la nuit.
À me laisser guider par l’incertitude.


D’après des cartes de Google maps.



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