S'il fallait que je reste dans ma chambre
ce serait pour lire de la littérature pas pour
être malade et replié dans les torpeurs moites
des souvenirs de mes premiers pas dans la vie.
Parvenir à devenir l'autre, celui qui est parti,
qui s'est séparé du groupe familial et
en particulier du père, voilà que la maladie,
même bénigne en contrecarre le projet.
J'entends même la gorge qui racle, les pas
précipités de la mère à côté, puis le silence
qui retombe avant qu'il crie, réveille
toute la maison de ses plaintes.
Personne ne se demande qui fait un tel vacarme,
émet des gémissements, pousse des cris,
on le sait dans la région, c'est seulement
le produit d'un héritage très lourd
distribué en partage trop largement.
Mais qu'est-ce qui se passe maintenant ?
Ne serait-ce pas l'image qui se métamorphose ?
Ce n'est peut-être pas le même père qui occupe
le coeur de l'action, plus du tout cet être
sans voix qui échoue à fournir le modèle
dont je m'étais juré que je pouvais m'en passer.
je crois pouvoir faire ce que font tous les autres,
parvenir après les efforts nécessaires à entrebaîller
la seule issue possible, la faille inaccessible à tous
mais très certainement et seulement pour moi ouverte
un instant.
Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire
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