Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

mercredi 10 octobre 2007

David Ayoun

Debout, je suis installé dans ma chambre.
Le Général Cartier-Dupuy me parle de lui.
Je les voitures passer derrière sa voix.
Le bruit ne m'épargne pas le mouvement
circulaire de sa marche. D'un endroit à l'autre,
il tourne, méditant sur le sens de sa vie et de
la mienne. L'image de mon père me revient,
paralysé sur son lit de mort en attendant son heure.
Soudain, le son d'un pied qui racle le sol me réveille.
Valli dort-elle encore dans la chambre d'à côté ?
Non, elle crie, elle hurle que quelqu'un est entré.
Mais le général me retient de force mais calme :
la personne qui est entrée ne serait en fait rien d'autre
qu'un mauvais rêve. Seulement, les cris continuent.
Je peine à garder mon calme. La porte s'ouvre.
Le bruit produit par sa lenteur me fait frissonner.
Valli est en pleurs, toute moite de transpiration.
"J'ai vu un aigle méchant" nous dit-elle, en se frottant
les yeux "qui voulait m'attaquer parce que j'étais
un vilain serpent." Et naturellement, comme d'un père
à sa fille, moi : "Ne pleure plus, tout va bien, c'est passé."
Ma voix est curieusement calme. Je la prends dans
mes bras. Je ne m'étais jamais senti aussi bien.
"Les enfants font de la vie un bonheur de découverte, "
dixit le général. Puis, pour entrebâiller la porte, je pose
ma main sur la tranche. Un souffle puissant m'effleure,
j'ouvre grand, et vois par la fenêtre partir l'aigle et le serpent.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist