Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

samedi 20 octobre 2007

Deux pages du danois Jørn Riel à traduire


Chaque participant aura affronté la tâche ardue de traduire en français une double page en danois d'un roman de Jørn Riel. Aucun dictionnaire danois n'étant accessible et aucun danois ne se promenant dans les parages, le recours à des dictionnaires allemands ou anglais était possible ; ils auront peu servi.

Delphine Romain

Pete perdit son livre. Sa mère en colère le conduisit à son père. La chaise grinçait sous le poids de son père comme une mélodie indonésienne. Effrayé par le son, il s'approcha tremblant et seul dans l'obscurité, vers la musique. Son père se balançait maintenant d'avant en arrière et en rythme comme une valse lente. Malgré ce son irritant, il s'approcha de plus en plus et finit par le distinguer, une caméra à la main qu'il avait achetée à Ukusik et qu'il avait appelée Mr Pickerin. "Va te laver et vite!" râla Franck Louis son père. La peur de revoir la maison à Ukusik et Mr Pickerin lui brouilla les idées."Je n'ai pas envie" refusa Pete "et il fait à moitié froid ici. Si je m'approche tu vas me taper fort mais si je ne m'approche pas tu vas recommencer la musique avec la chaise". Pendant quatre ou cinq minutes le silence se fit, puis avec une moue il dit :" Le prêtre frapperait pour moins que ça. Viens plus près je te l'ordonne." "Les croyants ne se révolteraient pas, soupira Pete." Tes désirs sont des ordres. Small Johnson était à côté et silencieux. On ne l'entendait plus souffler.

Alexis Judic

Peter est perdu, il est livré à lui-même."Mais comment André fait-il la sauce Madère, tout en conduisant son jambon sur pattes ?" De plus ce samedi Sig, Og et le gros Tog découpaient des pieds de porc Indonésiens." Pendant ce temps-là Jeg et Ikke faisaient du jeter de clef alène à Fuldfore (ville située dans le nord du pays). Jeg prenait son pied, mais elle, elle était super vener car Og les avait rejoints. (...) Le petit Johnson chanteur de rap avait tourné dans un film de gangster avec sa mère. (...) "Bois donc du Sprit petit Johnson." Peter s'est encore foutu le pied dans une caméra. "Tu es tout nu, il faut absolument que tu boives du Sprit." (...) Petit Johnson a un rancard improvisé, mais, paré à toute éventualité il a rendez-vous avec Sam-su dit le canard....

Agnès Calu

Peter lut ce livre : la mère qui venait de faire elle-même chaque cake au jambon. Anna se servit une part du gros cake et trempa la portion dans une liqueur indonésienne. Pour premier signe, un hoquet, puis son nez, visqueux, pâtit de son haleine de retour de mission. «Oui, le vis Cake, celui que j’ai mangé, vénèr par Roban Guidon ( verl. <= ), qui voulait faire des galipettes, Oppella dans les montagnes ! C’est pourquoi les signes de fatigue l’avaient entraîné vers un frémissement hardcore qu’elle aurait pu vendre aux caméras du district, à ce monstre, ce gredin de Kazakhs de Mr. Pickerin ! -« Qui t’a rendue folle ?» demanda Louis Franz, le plus jeune de ces ken de Kazakhs, rejetons de Pickerin qui ont tous des sales idées. -«Satan doit l’incarner. » lança Peter. Puis surpris il enroba la mixture et la mit au frigo, léchant ses doigts dans l’ordre, puis dans l’ordre apparurent les premiers symptômes : haleine de missionnaire et baîllements. Le premier surpris, envahi par un sacré trac, puis une habilité surnaturelle, la folie puis il dit : «Ce jambon se gobe vite! Un bon snack pour les bons gros chiens comme moi !»; Ce philosophe hoquetteur, ayant un sentiment de satisfaction, celui qu’était devenu Peter, donnait des ordres vagabonds : Le «mini-Johnson des fjords» enduit de Forsog, partit à ce moment sur un spaghetti volant ! Lui qui vit nu, saintement haletait dans le chant de son esprit enflammé, sa thune n’aurait jamais suffit pour le jambon magique... -« L’esprit jeune! » (du mini Johnson) beugla Peter le gros cake devant son camarade, -«le musc de toi, nu, dezingué absolument mon esprit ! ». Les gens d’école, savaient reconnaître Mr Pickerin dans ces batifolage de fou furieux qui voulait du cake pour bader et s’auto satisfaire de son incertitude. Mini Johnson, avide déchu du marché parallèle «nobodyhelse» mais toute éventualité venant du ciel le laissait sainement sec, sombre, priant Sam-Su cent fois. Il psalmodiait dans une langue d’outre-monde pour quelque peuple, camarade ou cake de la sainteté des Kazakhs, qui prie Aviaja et comprend la volonté de Miss Molly. Cet hydromel, pour prochain colloque autour des références à «Og» qui sait nous fortifier, «Og» à l’haleine de cake et au carillon tintillonnant, nocturne, nous donnera more pleasure. La folie refroidie, fit disparaître Aviaja. Nu comme une gencive de porc, il (Peter) vit qu’il n’avait pas été brave. Aviaja était traître! Sur le lit de Samuel, «Og» le géobald de la nourriture, était assis et touchait de façon sidérante le «vis Cake». Il y avait comme des comètes bleues qui traversaient. Arriva la traître, incarné par le sultan «Og» allongé. Puis vinrent les oiseaux ... Les hommes nus et la traître mangeaient langoureusement le Cake et les nuggets, et un peu de hun car Ste Aldrig voulait venir. Ils firent gamelle commune. Tous eurent une nuit blessante, sidérés par l’effet «up side Down», terrorisés, ils remirent la fête du slip à la folie d’un jour lointain. En hiver ils ne connurent nul signe de vie d’Aviaja, ni du maudit jambon. Ils oublièrent, la fatigue et la lettre écrite sur papier par Samuel les remercia de leur emploi. «Og» et les Cakes disparurent dans l’ordre du retour à la vie saine.

Claude Lothier

Pierre a perdu sa livrée. Le très vieil homme lui a pourtant pardonné. "Ils ont ligoté les zigottos en portions indonésiennes acariâtres." Par cette force sans le moindre hic, ils ont scalpé le missionnaire tout seuls. Déjà il ne vit pas, n'a rien mangé ni dévoré et il est très énervé ce nabot anodin qui va glisser sous la pluie tombée à verse. Depuis ce jour on l'a forcé à frémir de froid en vendant des sandwichs dans le district et aussi dans les zones commerciales dirigées par l'oncle Ukusik et Mr Pickerin. Lavez-vous tout le corps criait François Louis depuis la tente de camping d'Ukusik et Mr Pickerin pendant qu'ils tentaient d'avoir des idées. Satan peut couvrir un homme de dettes s'est plaint Pierre. Tout le stock, vous allez dérober le tas de friandises par le milieu. C'est tout ce qu'il fallait faire, obéir aux ordres et mener cette mission à bien. La force de ce gang sous l'emprise de Satan a conduit à surendetter la moitié des demoiselles du secteur. Du jambon prestement mangé au snack ça suffit pour manger dehors. Mieux vaut obéir aux ordres. On a beau croire aux contes de fées a ajouté Pierre, les ordres des hommes sont valides. Petit Johnson s'est rengorgé, de tout le gang c'est lui le plus malin. Si vous parvenez à vous dégivrer l'esprit avec assez de furie vous verrez tout le jambon que vous allez gagner. Encore un mot d'esprit du Petit Johnson. Pierre n'a pas avoué le péché qu'il a fait dans la chambre. Il était nu, absolument simple d'esprit. Le crâne d'un homme vaut mieux que ça a dit Mr Pickerin, on va effacer la dette, on va finir par pardonner à tous les hommes, j'insiste là-dessus. Petit Johnson avait la bosse du commerce, pour faire face à toutes les éventualités il n'aurait jamais manqué une livraison de surgelés, surtout la marque Sam-Su qui proposait de délicieuses salades, celles dont on se régale sur les boulevards. C'est parce qu'il était sorti de sa chambre et qu'il était allé faire un tour en ville avec Ukusik qu'il avait rencontré sur l'avenue Aviaja une belle femme bien habillée du nom de Miss Molly. Depuis ce jour ils étaient restés côte à côte, l'un était la référence de l'autre, ensemble ils étaient plus intelligents, ils n'étaient plus jamais seuls, que ce soit pour aller en boîte de nuit ou manger un kebab, c'était le plaisir de l'amour.
Beaucoup de monde vadrouillait sur l'avenue Aviaja.

Stéphanie Moreau

Pete avait perdu son livre vert : « Comment reconduire ma mère chez elle ». Il commanda six hot-dogs « fat » en demi-portions indonésiennes.« Pour acheter l’exemplaire signé « I » d’Ikke, il fit escale à Fuldfore pendant cette mission ». Il ne vit pas, à manger à si grande vitesse qu’il n’avait rien « naboer » dans son double verre. « Il était signé ! Il l’avait fait pendant son escale ! Il y était encore ! Même s’il avait été vendu à un cameraman du district, son oncle Mr Pickerin l’aurait racheté à Ukusik »« Je laverai la vaisselle » dit en français Louis, le dernier à habiter encore Ukusik avec Mr Pickerin, « pour me changer les idées ».« C’est vraiment pas possible » grogna Pete. « Et en plus, j’étais sûr de l’avoir posé sur la table à midi ! Pendant l’escale, je l’avais avec moi, et après l’escale, nous avons vu le missionnaire de Byen . « Pour la dernière fois, il traqua habilement, comme si de rien n’était, autour de lui, son livre, et il dit: « C’est ce satané prêtre qui me l’a pris. Je vais le remettre à sa place »« Les livres verts d’Ikke sont tellement super », repris Pete, « Je vais lui ordonner de le rendre » Petit Johnson, qui avait entendu et compris, couru prévenir sa grand-mère. « Il va venir l’achever maintenant, il est désespéré, il va en faire de la chair à saucisse! » « Moi, désespéré, Petit Johnson? » Pete l’avait rejoint avec sa caméra. « Énervé, oui, absolument pas désespéré! » « On sent que tu le mènes, et Mr Pickerin à de très fortes dettes envers toi. S’il n ‘a pas payé ce soir, on s’en occupera. Maintenant, il faut y aller. »Petit Johnson partit alors au supermarché d’à côté, dans l’éventualité qu’il laisse ce pauvre Sam Su faire une recette ce soir, qu’on puisse manger ou pas quelque chose. Comme il savait que le caméraman ne resterait pas à Ukusik, et qu’il devait aller à l’aéroport, il essaya de convaincre Miss Molly de venir. « C’est bien ennuyeux de rester assis sans références, à ne rien avoir à lire, et même pas le moindre petit rien ou autre chose à se mettre sous la dent. « Ils arrivèrent finalement à l’aéroport. Personne d’entre eux ne savait où il fallait aller, alors ils demandèrent la direction à une mégère.L’aéroport était plein. Ils virent alors Samuel et Jeobald manger, assis, un grand plat de spaghettis. C’était comme si tout était différent ici. A un endroit on pouvait voir du linge étalé, à un autre, du bazar, comme si cet endroit était ailleurs, comme si en venant dans cette ville, on ne vendait pas de nuggets. Chacun se promenait avec sa gamelle. Il se mit à rêver du quartier Downty, celui où Ikke avait grandi, écrit son histoire, la ville ou Ikke avait dormi et vécu. Après ça, ils coururent dans l’aéroport aussi vite qu’ils pouvaient, pour avoir l’avion. C’est alors qu’en se retournant vers Samuel, le voyant du papier à la main, il comprit que c’était Sam qui l’avait…
D’après Jørn Riel, traduction des pages 82-83 de « Vorherres raevefaelde » (« J’ai rêvé de prendre l’avion plusieurs fois »)

Diamora Coly

Pete a perdu son livre.
En réalité la mère d'André ne l'a pas conduit chez le boucher...
"Hanne, assieds-toi tout de suite et tu auras une portion de cette fameuse laitue indonésienne".
Forte de la frustration de ne pas pouvoir faire sa mission, elle mangea.
La dévorant, elle vit une femme par la fenêtre faire une affaire et vendre un distributeur ou ce qu'elle croyait avoir reconnu comme tel dans la rue Ukusik près de chez Mr Pickerin.
Puis elle vit une laverie Corse.
"Rue Franske Louis est parallèle à Ukusik-allée près de chez Mr Pickerin" marmonna-t-elle comme une idée pittoresque.
Soudain elle s'exclama: "Arrête Pete !"
Et encore une laverie Corse vint l'interpeller au milieu de sa phrase.
Une chose entraînant une autre chose elle retraça le chemin dans sa tête. Sa mission s'était arrêtée à Franske Louis.
Elle continua.
Un gang en-dessous du pont Abile, puis un singe vendant de la mescaline, du jambon dans un snack, du mobilier d'un certain Starck.
Son observation quasi systématique horripilait Pete qui lui supplia d'arrêter "C'est un ordre".
Petit Johnson junior était devenu furieux et demanda à sa mère d'intervenir.

Pauline Abbadie

Pete sortit sans livre. " Ma a fait de son mieux pour me conduire au ForDrive avec Pa." (For étant un fast-food danois au même titre qu'en France, nous avons ce même type de restaurants belges ou américains. NDLR.) Un siège s'offrit à lui, à côté de Pa, lui permettant de déguster tranquillement sa portion indonésienne de laekkerier. (Laekkerier est au Danemark la traduction de vache qui rit. NDLR). Pour cette fois, il n'éprouvait aucun signe d'angoisse et apprécia à sa juste valeur, la mission qui venait de lui être proposée la veille. Pa terminait le dessert avec voracité au moment où son fils le fixait d'un œil hagard tout en lapant sa glace aux noix de pécan. Plus que les signes d'angoisse, c'était le manque d'idées qu'il redoutait car en grande star du rock qu'il était, on pourrait se foutre de lui dans plusieurs districts, surtout sans l'aide de son groupe Ukusik ou de celle de Monsieur Pickerin. "J'espère que tu as quelque chose en vue" lui demanda Franske Louis, le premier fan de Ukusik et le bras droit de Monsieur Pickerin ainsi que la tête à idées de celui-çi. "Sadan m'a pas laissé le choix" répondit Pete. "Il m'a clairement dit d'arrêter de cracher dans le micro. En gros, il veut un style plus doux, une voix plus posée, histoire qu'on soit plus accessible sur le marché." Pour la première fois, il devait convaincre son groupe de changer de style au bon vouloir d'Abile, leur maison de disque, et sans qu'il ait son mot à dire. "Je suis mal s'ils refusent. Je chanterai tout seul comme un con." "J't'avais prevenu, j't'avais toujours dit qu'un jour ou l'autre on te demanderait de chanter de la soupe." A ce moment-là rentra Small Johnson, le batteur du groupe apparemment sur les nerfs. "Tu veux un Sprit, Small Johnson?"

Simon Breton

Pete a livré les infos « Der ma, c'est André mader ( André Mader est le père de Jean-Pierre Mader NdT) mais en verlan (les danois ne mettent pas de majuscules à mader car le nom est devenu une expression commune chez eux signifiant à peu près « un « tiens » vaut mieux que deux « tu l'auras » NdT) ». Il marque un blanc après cette portion pour accentuer un insoutenable suspense « et voilà, c'est tout (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Le danois n'ayant pas d'expression commune pour dire « voilà, c'est tout » ils sont obligés de faire de très longues phrases que nous ne retrouvons donc pas dans la traduction NdT) ».
« Et tu crois qu'on va avaler ça ? » a hurlé Franske Louis, puis, il a remis sa casquette UKUSIK (Célèbre groupe Danois de métal-néo-fondamentaliste-orthodoxe qui fut premier du TOP50 du 6 au 7 Janvier 1994 NdT) et a fait signe à M. Pickerin de tendre un peu plus la corde.
« Arrêtez, ça fait super mal ! » implora Pete « Et en plus, c'est pas moi que j'ai dérobé votre frigidaire. Ordonnez ce que vous voudrez patron, vous ordonnez que voudrez ce pour une mission nouvelle bien ! »
C'est là que Abile, un des gros bonnets du gang a pris la parole : « si t'arrêtes pas tout de suite de te payer nos tronches, je te défonce la lucarne à coups de fusil à pompe à canon scié jusqu'à ce que tes boyaux viennent s'écraser sur le mur derrière toi, comme un étron au fond des chiottes un lendemain de cuite au whisky frelaté (pour cette réplique, le traducteur avoue avoir pris quelques libertés concernant les expressions idiomatiques difficilement traduisibles. Le sens du propos est cependant grosso modo plus ou moins respecté dans la mesure où le traducteur aurait préféré faire des études de coréen plutôt que le danois parce que le danois tout le monde s'en fout alors que les coréens ils ont des super resto rue Nationale que même ils offrent le saké après le café NdT*)».
« J'vous jure que je suis innocent » plaida Pete « sur la tête de ma mère ouallaradim ! »
Small Johnson, dont le rôle dans le gang était plus ou moins d'éliminer les girouettes, pris la parole (à deux main) :
« et tu sauras que mon nom est l'Eternel, le berger qui ramène les moutons égarés dans le droit chemin... (Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, trop la classe ma traduction les mecs ! NdT
« Tu me fait grave flipper Small Johnson ». Pete avait maintenant une flaque jaunâtre sous la chaise à laquelle il était fermement attaché « tu crois quand même pas que je vous raconterais des mythos ? »
« Désolé man, M. Pickerin veut récupérer son frigidaire et connaître le sens du graffiti écrit dessus ? Mais si tu veux pas parler, on va pas insister. »
Small Johnson approcha sa montagne de muscles du pauvre type en face de lui et le décapita avec son Sam-Su (les Sam-Su sont des sabres COREENS !!! J'vous disais, les danois ils servent à rien, ils savent même pas fabriquer leurs propres sabres. NdT). Après, il rangea la tête dans le coffre de sa Jaguar (Bon, j'arrête la traduction ici, le reste de l'histoire est franchement relou, en gros, la sorcière meurt, le bateau coule et Cosette se marie. Voilà, c'est tout. NdT)

*en fait, ils sont Viet-Namiens les restos de la rue Nationale et non pas coréens.

A. P.

Pete se livre à sa perte. Il m'a vu en difficulté pour lui donner une direction."Va te mettre à quatre pattes sur la portion de tapis indien". Dans cette délicate situation, j'ai senti la situation se compliquer. Jamais je n'avais vu ça, il s'est mis a dévorer sa propre chaussure des lacets à la semelle. De plus après ça, j'ai vu dans le frais district des magasins de pêcheurs le bienveillant Ukusik ou Mr Pickerin. "Vive la propreté et le vomi" râle Franske Louis, puis je ne sais pour quelle raison Ukusik appelé aussi Mr Pickerin a commencé à se cacher. "Tout le monde a le droit d'être" ajouta Pete. Et le vomi vient plus facilement avec du lait froid. L'échelle des ordres va et vient, l'ordre moyen vient souvent du chargé des missions. Les gangs tenaces sous le commandement d'Abile obéissent à leurs instincts fous ou sages. Leurs prestations méritent meilleure récompense. J'ordonne un meilleur salaire. Ils ont commencé à saliver, "sage Pete, l'homme aux ordres cléments".

Marine Lévêque

Pierre avait perdu son livre. Il se demanda si ce n'était pas sa mère, Andrée qui l'avait oublié." Elle l'a sûrement mis, ag tog fat tû, sur l'étagère indonésienne laquée" se dit-il en toussant et hoquetant, cette recherche lui paraissait une mission aliénée. Il ne le trouvait pas. Au déjeuner, il ne mangea rien, son ventre faisait des gâ glip. Ne trouvant toujours rien, il décida de vendre son stal kore et sa caméra sammen au vendeur de Ukusik, Mr Pickerin. "va la laver et korstog" éternua Franske Louis, qui est le cousin de Ukusik de Mr Pickerin qui est vendeur et a de bonnes idées. "Merci quand même" murmura Pierre. "Et korstog, je m'enrhume aussi dans ce frigidaire moyen." "Chauffez, vous allez attraper la mort, mettez de l'ordre on dirait que le magasin est à vendre." En descendant la rue Samtalem, il tomba sur Abile, aussi il lui raconta cette mascarade : "Le vendeur ne m'achète rien. Il devrait ranger son magasin." "Les voleurs sont toujours des stemmestyrke" répondit-il à Pierre, "ils ne mettent rien en ordre." Le petit Johnson descendait la rue torse nu, quand sa mère tomba "spaglaerdight" ! "J'ai de l'arnigel, je peux faire un sprint pour calmer sa jambe..." "Non, pas de sprint petit Jonhson." Pierre regretta sa caméra." "Dans ce cas, il ne faut absolument pas courir" "Man ! Emmène-la chez Mr Pickerin et son p'tit cousin, il aura quelque chose, allez je ne veux pas insister." Le petit Jonhson avide, s'assit sur les marches du supermarché, en posant l'éventualité que s'ils l'avaient laissé mettre l'arnigel, peut-être comme dans Sam-Su elle se serait réveillée. L'homme l'emmena à grand pas, un autre posait un lange sur sa tête.

Caroline Dietzi

Peut-être l’eau signe non livra-t-il. Derrière ma valise reste André mais devant attend la forêt et dérive en bas. «Une hanse sauve tes sigles en or, en toc fatal de New York pour le lac d’Indonésie. » Forteresse des forêts sillonne le jet de l’île, visible fulminé dans une mission lointaine. Le jet n’évita pas, au manège aux voraces verveines d’or ne boit pas de digue ville glapit dans une eau pleine de vase. Derrière forteresse sillonne le jet, à visibilité de la forêt d’or qualité frémissante encore et André vend, distribue l’or le samedi devant un magasin de photo avec sa mère, son oncle à Hjaelpe Ukusik, ou bien Mr.Pickerin.
« Venez laver l’écorce en or, » rappelle Louis son frère, derrière une dent à coudre verte de la marque Ukusik et Mr Pickerin attrappa un ver en fourrure authentique.
« Sa dent comment la nommer dent , « Peut-être cure-dent. » Ecorse en or, hiver vient enrober vedette à Hjaelp affres de linge mi décembre. Ordre qui vient fort bien, ordre médical qui vient mettre un bien. »
Forteresse des forêts gagne un dernier samedi plus de tracas habile qui ouvre un opus à masque d’or saccadé : « s’emporta derrière un plastique en forme de serpent en forte altitude mêlé d’eau. Mêlé de strates et d’ordre. »
« Derrière la bibliothèque télécom de l’ile verte mystérieuse aussi mystérieuse qu’eux, « Peut-être verrons-nous la Sardaigne, même en avec des ordres vagues. »
Un petit John sonne la fin et la forteresse gagne dans une marée à spaghettis.
« Histoire vient la nuit à l’eau de javel hâte de lire des prismes et nervures, sa tournure logique et ludique derrière la forme en… »
«Un géant prix, Petit Johnson. « Peut-être partira-t-il sans appareil photo. » Un prix géant, inutile de le nier. »
« Manque-t-il l’heure quand même, chez Mr.Pickerin et faut-il sonner tête variée dans la ville à lire la liste depuis la forteresse, mène sol gelé, hier il insistait. »

Louise Devin

… Pete (à prononcer Pèteu, NDLR) est perdue sans sa livraison. Les mamans se virent entre mères dans le parking habituellement paternel. "Han, assieds-toi, mets ta grande toge de père et prends ta briquette de lait indonésien de NY". Pour les forcer à jouer sur la scène, c'était une vraie mission squizzo-folklorique de longue haleine. L'une jouait le papa en mangeant comme un vorace vénère toutes sortes de nourriture gargantuesque en peine de cœur. L'autre, Derfor, jouait au firmament de la force pascalienne, un vendeur assez hardcore qui distribuait des sauces salades au saumon et au camembert pour une sombre boîte qu'on appelait Ukusik tenue par Mr Pickerin. "Il faut laver ou caramboler, rabachait le rabbin Franske Louis, et ce de la rue jusqu'au parking d'Ukusik, sinon Mr Pickerin allait encore nous striker pour avoir intenté une idée." Sous-homme de Satan, raclure de coude !" niquela Pete. "Eh crapaud, ne t'avise pas d'enrober tes médisances ou je te mets le nez dans le frigo ! Encore un ordre et tu vas faire vibrer tes missions jusqu'à la grande baie." Ces femmes formaient un gang satirique très habile nommé Les Mères De Famille Sont Sages. "Le jambon de pays serpente d'altruisme pour mijoter dans la cocotte-minute, le steack passe avant!" "Les croyances nous racontent toujours les mêmes sérénades", souffla Pete, "continuons à croire que les hommes sont ordonnés." Small Johnson était joué par une folle entendue, venue tout droit du gang des mères Spaghetti. "Espèce de ver nu privé d'alimentation intellectuelle ; les sprits de chez LIDL n'y feront rien sans thon ; tu peux stopper le jambon aussi..." "Bien vu les sprits, Small Johnson", dit Pete avec cette lumière du réveil, sans caméra. "Il mérite d'être nu, absolument, et de faire une indigestion aux sprits." "Du pauvre homme au crâne chauve à Mr Mickerin et ses dettes jusqu'au bout des cheveux, autant déclarer la guerre au père de LIDL et mettre ses propres attributs sur Photobucket en attendant que j'insiste un peu plus."

Rose Mansion

Pete lui expliqua en détail :
« Le problème c’est qu’il a des préjugés sur ce type de plat. »
Han s’assit et hocha la tête, il manqua de renverser sa portion de lévrier indonésien.
« Au premier abord, cela peut sembler dégoûtant, vils os flottant dans une soupe de missionnaire. Tout de suite il avait vu ce qui manquait, à la place des pattes de devant flottaient 2 sabots qui n’avaient rien à voir avec le spécimen canin dont je te parlais. C’est pourquoi il perdit l’esprit, d’abord il hoqueta bruyamment, recrachant les os et courant au distributeur, toussant, semblant tenter de semer des photographes, et planta violemment ses ongles dans Mr. Pickerin. »
« Plus qu’à laver et recoudre. »Râla Franske Louis, lequel était à quatre pattes révulsé par la violence de l’attaque contre Mr. Pickerin, et qui se tenait crispé devant la porte.
« C’était à peine imaginable. »Répétait Pete. « Le pire c’était qu’il essayait vainement de planter une fourchette dans son ventre. Les os de l’animal étaient restés au sol, avec ces os on voyait les restes du missionnaire encore fumants. »
Dans l’instant, Abile sortit de sous la table de la salle à manger et d’un bond fit semblant de calmer le fou hoquetant :
« Par le présent serment, je t’arrête ci-devant. Mange et tiens-toi droit. »
« Le blouson dégoûtant à dû être talqué au pressing . »Insista Pete. « Aucune autre façon de le détacher. »
Small Johnson gigota, et s’assit enfin devant eux, la face plus que circonspecte.
« En fait, seul un consommé d’alligator tiendrait l’esprit loin de la fureur, ce qui est tiré des écailles calme pour toujours. »
« Bien parlé, Small Johnson » Ce n’était pas Pete qui contredirait un photographe.
« Fort juste, absolument ingénieux. »
« Quand on pense aux os, sur Mr. Pickerin, ça a sans doute eu un effet délicieux, mieux que la liqueur de lait presque caillé, et elle est sublime en fait, un chef d’œuvre .»

Catherine Caillère

Pete perdu et livré à lui-même. « Ma chère et tendre mère à quatre pas de hamsters ». Han lui s’est assis de six à dix petits pas de ma portion indonésienne acquise. « Pour ses fortes raisons, Jeg crie, nous appelons du renfort pour la mission engagée. Jeg ou « pas vif », a mangé comme vos chiens nerveux, vils gras, glissant comme des huîtres. A partir du moment où, Jeg crie, l’on vit diminuer le score. Avons rendu et distribué huit salves de caméramans siamois, sans succès. Demandons de l’aide tout de suite (soit d’urgence) de Mr Pickerin. »
« Travaillez et fermez-là !!! » gueulait Franske Louis. « quels abrutis , à quand les vrais hommes, je les voudrais tout de suite, alors Mr Pickerin, cela attend pour les idées.
« Satan tua l’homme voué à mourir§ » affirma Pete ; « Et chantez quand nous verrons l’Aide Rouge. Soldat, appelles et parles fort, au soldats pour dire que cette mission est réussie. »
Pour les fortes têtes et sans talent, traquer Abile devrait être facile comme » Bon Baiser de Russie » (ref. Jammes Bond).
« Cher Hamster (il parle à sa mère !) ne proteste pas même si c’est mon avis. Ce sont mes droits et mes devoirs. »
« Cher Bliver (Bliver? C’est peut-être son père !) Écris des contes comme tu sais si bien le faire. » Acquieça Pete.
« Hommes comme les vrais devoirs. »
Petit Johnson jordanien, fini nu et fortement fou, sa tête vira en spaghetti.
« Je le vis nu allongé sur son lit et l’esprit en furie, faut surtout pas le dire au hamster… »
« Simple d’esprit, Petit Johnson ». Pete regretta son ancien cameraman rat mutant (cela doit être le frère à sa mère… donc son oncle !). « En plus d’être nu, absolument simple d’esprit. »
« L’homme hurla après moi et Mr Pickerin alias I et pestiféra comme un chien enragé près du lit éparpillé ; moi et l’homme nous arrêtâmes de nous battre quand nous vîmes I insister. »
Petit Johnson arriva au supermarché. Des hommes de la sécurité décidèrent de le ligoter et de l’allonger, sans que Sam Su (bah là, j’peux pas dire. J’ne sais vraiment pas qui c’est?) Ni I ne puissent intervenir.

L’on retrouva l’un des caméramans, survivant, non pas sans quelques efforts, appeler et quitter son lit à) Aviaja. Comme bref retard, I rendu rouge (de colère) tua Miss Molly (La femme du cameraman). (Là, c’est bon ? Vous suivez toujours !!).
Jeg répliqua, il passa par derrière et l’abattit de sang froid, à coups de stickers offerts en promotion, comme les bières tombées d’un distributeur sans avoir payé.
Les Mesdames adressent leurs chiens par lettre par Aviaja. (Cette traduction devient vraiment n’importe quoi, j’vais m’arrêter là !)

dimanche 14 octobre 2007

Le cinquième mot de chaque ligne


La première règle de la saison est simple, on prend le cinquième mot de chaque ligne de ce texte de Kafka et on écrit un texte autour, en prenant soin de bien rester dans une chambre.

Stéphanie Moreau

Je suis arrivée dans cette chambre d’hôpital après le coup de fil de ma sœur. Dans les couloirs, un grand silence, les pas des médecins et des infirmières. Il est là, il est l’autre. Je m’assois au bord du lit où mon père est endormi. En me relevant, je sens le chagrin monter et je racle un sanglot. Je ne veux pas qu’on m’entende. Ma sœur est à côté, alors je ne crie pas. Je hurle de l’intérieur. De le voir là. De nous voir ici. Qui est responsable des cris dans le couloir ? Il fallait bien que ça arrive. La porte est fermée, nous sommes là tous les deux. Près du lavabo, un étrange produit antiseptique. Je me lave les mains. Et m’arrache la peau en les essuyant tant le papier est rêche. Se souvenir de cet instant… Qui a laissé mon père ici comme ça ? Il y a des choses auxquelles je ne penserai plus. Ma voix est comme éteinte, ma porte restera close. Je m’étais certainement endormie, ma mère et me sœur me le font remarquer; c’est lorsqu’elles ont entrebâillé la porte que je me suis réveillée. Et nous sommes parties. Plus tard, « c’est fini ».

Alexis Judic

Louise Devin

« ... Autant te dire que je me suis senti assez mal à l'aise. De part et d'autre de la chambre, ma femme et ma maîtresse. Toutes les deux réunies comme dans un film d'horreur au moment où le scripte situe la scène. Ma très peu chère épouse fait un pas, puis amorce l'autre quand ma très peu futée maîtresse décide de mettre des mots sur la situation. Du grand cinéma. Des dialogues au moins à la hauteur de « Mon Père ce Héros » quand la nouvelle copine de Gérard D. donne des cours de psycho à sa fille adolescente et en crise (...pléonasme). Des phrases toutes faites en veux-tu, en voilà ! Et vas-y que je racle jusqu'à la dernière expression en stock pour paraître maligne, réfléchie et surtout instruite. Mais ma pauvre, ce n'est pas pour ton côté Prix Nobel que je t'ai offert cette nuit d'hôtel à 19,90€ p'tit déj inclus !!
...Non, je lui ai pas dit.
...Je voulais pas qu'elle crie sur tous les toits que j'élève des oursins dans mes poches. Attends, de nous deux, c'est elle qui réglait au restaurant.
...Non mais tu rigoles, je suis pour l'égalité des sexes moi, pas de jaloux, hein !... Non mais bon, tu aurais entendu les cris de ma tendre femme du bout du département. Elle fouille du fond de la poche jusqu'en bas de l'ourlet pour faire de moi un coupable. Elle me mettrait du produit pour insectes dans mon café, en prenant soin de ne pas se faire attraper, si elle découvrait qui a financé mon dernier bouquin !
...Ha ha ha, toi aussi tu y as cru quand j'ai dit que c'était mon père ? Non, mais en plus elle ne fait ça que pour me faire suer. Ça fait 5 ans que j'entends à sa voix qu'elle ne m'aime plus. Je m'étais mis en quatre pour lui trouver un superbe cadeau pour nos 10 ans de mariage. Ils font de très belles choses dans l'électro-ménager, aujourd'hui... Oh, tu vois, il ne m'a fallu qu'entrebâiller la porte de la cuisine pour voir que Môdame n'était toujours pas satisfaite. Voudrait-elle que je la couvre de bijoux ? Et pis quoi encore... »

Diamora Coly

Je lui en veux.
De ne m'avoir pas écoutée.
Les raisons de son action ne sont pas convaincantes.
Les raisons de ma réaction sont insuffisantes.
L'autre me regarde du coin de l'œil.
C'est mon père.
En enchaînant ces phrases sans vraiment me rendre compte,
je racle le bitume, je ferme la porte.
Est-ce le mauvais chemin? Est-ce le mauvais côté ?
Crie Diam, chiale,
de savoir que ça ne changera pas, de comprendre que c'est comme ça.
Qui a raison, qui a tort ?
"Je crie plus fort que toi"
La vapeur redescend.
Le produit de notre mésentente est le résultat de ton non-dit.
En conséquence nous ne connaissons plus nos vies.
Qui va mettre de côté son orgueil, sa fierté?
Le père ou la fille?
Je n'ai plus envie d'essayer.
J'attends d'entendre ta voix récalcitrante.
Mais qui a dit que ça m'était indifférent?

mercredi 10 octobre 2007

Rose Mansion

Je crois qu’il y a quelque chose sous mon lit. Il paraît que je n’ai plus l’âge de croire à ces bêtises. Pourtant, les monstres sont partout, tapis dans l’ombre. Ils attendent le premier pas hors du lit pour se jeter sur nous. Ça m’arrive souvent, pourtant, il paraît que l’autre n’existe pas. C’est une image de l’esprit, elle vient du cerveau. En tout cas, c’est ce que disait mon père. Les messieurs en blanc disent qu’ils ont mis en évidence un comportement inhabituel chez moi. Je l’entends encore, il s’agrippe, racle le parquet. A côté, ma voisine de lit dort, profondément. Il va encore falloir que je crie sinon personne ne viendra m’aider. C’est une de ces choses que je ne comprends pas. Il doit bien y avoir quelqu’un qui l’entend. Il m’arrive donc de pousser des cris. La dernière fois que je l’ai fait, ils m’ont affublé d’un drôle de pyjama, avec des sangles. Ils m’ont aussi fait boire un produit étrange. En me forçant à avaler. Voilà à quoi se résument mes nuits ici. Mais il doit bien avoir des gens qui peuvent les voir ! Lorsque je lui disais cela, mon père remuait la tête d’un air découragé. Un soir, il s’est écrié qu’il n’en pouvait plus. J’ai entendu sa voix à travers le mur. Je m’étais appuyé dessus de toutes mes forces pour réussir à capter des bribes de mots. De ces fragments qui font sens, parfois ; pas cette fois ci. Je l’ai entendu entrebâiller la porte. Il a dit que la nouvelle maison où on m’emmènerait serait parfaite pour moi. Et depuis je vis ici. C’est fou.

David Ayoun

Debout, je suis installé dans ma chambre.
Le Général Cartier-Dupuy me parle de lui.
Je les voitures passer derrière sa voix.
Le bruit ne m'épargne pas le mouvement
circulaire de sa marche. D'un endroit à l'autre,
il tourne, méditant sur le sens de sa vie et de
la mienne. L'image de mon père me revient,
paralysé sur son lit de mort en attendant son heure.
Soudain, le son d'un pied qui racle le sol me réveille.
Valli dort-elle encore dans la chambre d'à côté ?
Non, elle crie, elle hurle que quelqu'un est entré.
Mais le général me retient de force mais calme :
la personne qui est entrée ne serait en fait rien d'autre
qu'un mauvais rêve. Seulement, les cris continuent.
Je peine à garder mon calme. La porte s'ouvre.
Le bruit produit par sa lenteur me fait frissonner.
Valli est en pleurs, toute moite de transpiration.
"J'ai vu un aigle méchant" nous dit-elle, en se frottant
les yeux "qui voulait m'attaquer parce que j'étais
un vilain serpent." Et naturellement, comme d'un père
à sa fille, moi : "Ne pleure plus, tout va bien, c'est passé."
Ma voix est curieusement calme. Je la prends dans
mes bras. Je ne m'étais jamais senti aussi bien.
"Les enfants font de la vie un bonheur de découverte, "
dixit le général. Puis, pour entrebâiller la porte, je pose
ma main sur la tranche. Un souffle puissant m'effleure,
j'ouvre grand, et vois par la fenêtre partir l'aigle et le serpent.

Patrick Gaïaudo

Je me souviens, allongé sur le dos, les martinets siffleurs absorbant mon attention, je me relâchais sur le lit de ….
Les yeux fermés, c'est surtout ma douce tranquillité qui me revient à l'esprit. Non pas une mélancolie oisive et pétrifiante mais l'autre mélancolie, celle qui absorbe l'esprit et ses errances dans un matelas d'ouate. Du plafond, seule une moulure simplement dessinée, opère comme une ombre, une forme, et marque l'espace. En été, la lumière reste longtemps présente malgré la disparition du soleil , comme un oracle des jours à venir, de côté cette lumière de nulle part offre par sa faible intensité un calme suspendu, hors du temps. Soudain elle crie, pour attirer mon attention de nouveau. Mais cet appel violent est comme sans écho ; mon éveil qui ouvre ma conscience à la nuit, ainsi qu'à sa fraîcheur, mes yeux qui crissent de ne pénétrer que du sombre, au-devant.
Cette obscurité produit encore un autre son, celui d'un volet invisible qui en prenant le vent, couine, s'ouvre et se referme. Qui peut bien laisser sonner ce réveil au loin, goujaterie urbaine qui opère un lien entre les intérieurs plus délicats et ceux abandonnés et désordonnés. Chacun d'eux trombone à tue-tête, sans éclat de voix, mais comme s'ils étaient des espaces communs, des communs. Les inconnus disparus respectivement de leur chambre auraient entrebaîllé ainsi leur vie privée, l'espace d'un instant, résonnant ici et du vide de leur présence.
Et alors!!!

Isabelle Giboni

Sous la jupe d'une page arrachée, distrayant mes envies en d'attrayants ennuis, j'aiguisais mon sang à l'élégance du "Vous", à l'arrogance du "Je". De toutes les façons à tous les mystères, seule dans un lit. Lit deux places aux oreillers déplumés, soit quatre cent cinq nuits d'érosion affective et de bouches pas teintées... Les hoquets du coeur comme on dit. Et puis, car on y trouve toujours un "puis", il y eut un "Lui", un de ces autres.
Et toujours la porte se déboîte, il grince sur le plancher, entre jusque sous les doigts et réverrante mes paupières endormies à la façon du siècle dernier.
Il m'expirait sous les Alleluiah du Saint-Père d'Esprit et ôtait avec cirque et passion le grain de mes peaux. Mais c'était au plafond, en grande pompe, que j'entendais ses génuflexions. Sur l'Ave Maria, il raclait nos corps et nos pieds dans l'aube du bois dormant. Ci-gît l'Amour des à côtés... Alors... et alors seulement, la cigarette criait les papiers peints jaunis.

lundi 8 octobre 2007

Claude Lothier

S'il fallait que je reste dans ma chambre
ce serait pour lire de la littérature pas pour
être malade et replié dans les torpeurs moites
des souvenirs de mes premiers pas dans la vie.
Parvenir à devenir l'autre, celui qui est parti,
qui s'est séparé du groupe familial et
en particulier du père, voilà que la maladie,
même bénigne en contrecarre le projet.
J'entends même la gorge qui racle, les pas
précipités de la mère à côté, puis le silence
qui retombe avant qu'il crie, réveille
toute la maison de ses plaintes.
Personne ne se demande qui fait un tel vacarme,
émet des gémissements, pousse des cris,
on le sait dans la région, c'est seulement
le produit d'un héritage très lourd
distribué en partage trop largement.
Mais qu'est-ce qui se passe maintenant ?
Ne serait-ce pas l'image qui se métamorphose ?
Ce n'est peut-être pas le même père qui occupe
le coeur de l'action, plus du tout cet être
sans voix qui échoue à fournir le modèle
dont je m'étais juré que je pouvais m'en passer.
je crois pouvoir faire ce que font tous les autres,
parvenir après les efforts nécessaires à entrebaîller
la seule issue possible, la faille inaccessible à tous
mais très certainement et seulement pour moi ouverte
un instant.

Pauline Abbadie

Lassée par le piaillements des canards, je me suis mise à dévaler l'escalier toute seule, d'une traite. En face, je voyais le voisin Étienne se balancer de toutes ses forces sur son punching-ball pour faire la forme exacte d'un triangle équilatéral. Les mouches volaient bas. Le voisin Étienne avait maintenant la compagnie de Martin, rencontré il y quatre ans à Bogotá. Dans son appartement, on voyait des traces de pas sur le mur blanc. L 'avion s'est posé sur l'eau mais dans l'autre sens et quand l'eau a commencé à monter à l'intérieur du fourgon, j'ai vu le réveil. Soulagée, j'ai parlé au type d'à côté qui récitait son Notre Père qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Les pieds nus sur le gazon fraîchement coupé, en maillot de bain, ça rafraîchit.
J'étais toujours dans l 'avion et il fallait rejoindre la grange. On racle l 'eau avec Tatie Sylvie, on fait comme on peut mais le point de côté m'assaillit. Il m'offre un plat dans le jardin aux lampions bleu, blanc, rouge. Un cri. Puis un autre. Je n'ai pas pu trouver la lumière et il paraît qu'on doit parler à voix très basse. L 'assiette était vide, l'endroit sombre, la porte de la chambre toujours fermée, un roulement de châtaignes qui paraissait interminable, un puits sans fond, des cris lointains. La panique soudainement. J'étais bientôt en face d'un marchand de produits d'entretiens. Blême qu'il était. Inquiétant. Puis, après quelques goujateries, il me mit un uppercut puis un deuxième sans que je n'en ressente les effets et dans la foulée, le mouvement de retournement que je produis au ralenti prolongea mon pied vers sa tempe et le fit vaciller au sol. La sueur me gagna si ce n' est que l 'on se trouva peut-être près d'un volcan en activité. Il se relève, la peur, la fuite. Je me retrouve projetée contre une plaque de tôle qui se brisa sous mon poids. Un autre père est alors rentré, le vrai cette fois et c'était pas une blague, je savais qu'il fallait lever le camp. Mais je ne pouvais plus abdiquer, je devais me débarrasser du type. La voix du père n'y changea rien. Je luttais encore contre le marchand de produits d'entretien . La scène tournait au ralenti et me soulevait le coeur. J'étais sur le point d'abandonner quand un lac s'est rapproché et paf. Les canards font la roue. Le volcans crachent des billes. On a fait entrebâiller la porte. J ai vu le plafond et j'ai filé à la douche; il était neuf heures quand j 'ai quitté la chambre et j'étais déjà en retard.

Le cinquième mot de chaque ligne


La première règle de la saison est simple,
on ne retiendra que le cinquième mot de chaque ligne
de ce texte de Kafka
et on s'imposera de rester dans une chambre.

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