Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

mardi 27 décembre 2011

L'endive

L'endive m'horripile, elle n'arrive pas à la cheville. Son état est un crible. C'est vrai qu'est-ce qu'une brindille peut vous taper dans le mille !! Soit, peut-être qu'elle sent la camomille ou la morille, mais son goût reste anesthésique. Certes, si elle est magnifique dans son enveloppe de plastique, elle veut jouer sur la proxémique. Mais cela n'est qu'un mythe !! Finalement, la belle Aphrodite est là plantée comme une météorite, et fait la grise mine le samedi, quand on l'affine pour la passer au crible.

Régina Sorel
En dépit des apparences il est assez sociable, pourtant quel bougon cet idiot !!
Vous n'êtes pas sans savoir qu'on le dit perdu, ignare.
Et lui aime rester dans cette apparence.
Mais le problème n'est pas là..
Ce soir, il s'est perdu.
Déjà perdu dans sa tête, il faut en plus que cet imbécile se perde sur l'A80.
Bien sûr, il s'énerve et macère son volant, tel un enragé.
Visage collé au pare-brise ; une belette traversa l'A80.
Et là contre tout attente, au lieu de foncer dessus, comme à son habitude, il appuie sur la pédale de frein.
La voiture perd route et sa camionnette jaune atterrit sur la famille complète des belettes, dans le champ.
En dépit de son vol plané, lui est indemne, mais la famille de belettes complètement éclatée sur place.
Le sang coule deux milles lieues plus loin que vous pouvez l'imaginer.

Bon certes, cette histoire est un peu tirée par les cheveux mais les itinéraires des routes peuvent toujours être inattendus. La preuve ou l'histoire en est...

Régina Sorel

dimanche 18 décembre 2011


- "Sopra la panca la capra campa, sotto la panca la capra crepa"

- "Ciò che è, è; ciò che non è, non è; ciò che è, non è ciò che non è; ciò che non è, non è ciò che è!"
- "M'illumino d'immenso"

G. Ungaretti

"L'enfant mit ses collants, regarda ses parents et dit en criant "
- "Coucou, Manu est sous le chou et sur son cou il y a de la boue."
- "Il faut lire, mais pas rire, c'est pire que mon père qui me sert dans un verre sans m'ouvrir pour sortir, seulement pour me dire : Tu dois gravir sans grandir."

Federica Peyrolo

mardi 13 décembre 2011

Lettre de maîtrise à votre mal être

"Si vous voyez vos verrues vertes devenir vivantes et visqueuses, votre vie vient vraiment de dévaluer votre vertu, vous qui vivez vers Vienne.
Buvez votre verveine ! Vivez vieux !
Mais vous vendrez vos rêves et votre verve pour vous vouer à votre vrai vœu de vouloir vous voir valdinguer vos voluptueuse verrues vertes à travers vos vitres…
Vraiment ! Veinard que vous êtes, vous voilà volontiers vivre votre vendetta vindicative, attentive et ivre du combat qui se livre. Sur le qui-vive de la moindre dérive, vous riez de votre vilaine vengeance en voulant virer l'élégance de votre pénitence. La patience n'est pas de vos aisances certes, mais votre complaisance dans vos manigances en fer de lance, vous lance dans une romance et se termine sur la potence. Malgré mes médisances mon cœur balance, non pas par attirance mais pour la magnificence de votre violence.
Amicalement pensant, ne m'en voulez pas d'être garant de votre malchance, j'attends ma préférence à vos nuisances. Maintenant je me sens grandement gagnant de votre mécontentement.

Mon plaisir est votre peine, n'attisez pas votre haine je la ferai mienne.

Adieu, cher monsieur malheureux. "

Mathieu Laffargue

lundi 12 décembre 2011

La Lune aux Lilas

Nuit au printemps, s'ennuie fleur qui prétend.
Du bourgeon florissant aux bottes empruntant
L'herbe la boue et les flaques
D'un bout à l'autre du lac.

Détrempée s'élance la lance d'acier,
Vient perforer l'ancien stupéfait.
Condamné par Morphée,
Au bord de la rive arrive la mort.

Avant de tomber,
Dans l'ombre précédant la brume
Il vit l'éclat où se lit la lune.

Quentin Aubé

mardi 6 décembre 2011

Ruihan Wang


Guillaume et Jérôme


Un homme qui s'appelle Guillaume
Un homme qui s'appelle Jérôme

Guillaume est agronome
Jérôme est romantique et fou de rimes bonnes

Guillaume cultive de pomme, parce qu'il adore son arôme
Jérôme aime mâcher de la gomme, dans son jardin, faire un somme

Guillaume mesure deux mètres, c'est un homme énorme, il est dans une bonne forme
Jérôme est plus petit, mais il a trois femmes, il a beaucoup du charme

Guillaume jalouse Jérôme qui a trois femmes
Jérôme jalouse Guillaume qui est dans une bonne forme

Chacun à son rythme

lundi 5 décembre 2011

十四是十四

Scorpions joueront les pions avec les lions,
lions mettront les lampions,
les scorpions prendront les crayons,
ils décideront qui perdra ce jeu,
feront les cuissons avec
les saucissons et champignons sans opinion,
et chanteront une chanson,
gagneront ce jeu,
posséderont un camion
et un gros bisou par Napoléon

Yun Pan

Shi si shi shi si, si shi shi si shi, shi si bu shi si shi, si shi bu shi shi si, shi bu shi ?
十四是十四,四十是四十,十四不是四十,四十不是十四,是不是?

Quatorze avait quatorze ans,
quarante a quarante ans,
quatorze à quarante,
quarante n'est pas un quatrième, n'est ce pas?

谢谢

Licence poétique accordée à Wang Ying

Licence poétique accordée à Yin Cheung Peter Wu

Ses grands parents s'ont sentent qu'elle est marrant parce qu'elle est en pensant Simon est sa maman.
Pourquoi nous mangeons des saucissons à la maison c'est comme un con ?
Faire attention, mon stupid bonbon !

dimanche 4 décembre 2011



Plus rien n'a de sens, le silence m'offense et la chance a quitté la danse.
Je redouble de vigilance ! L'horizon penche, ma vision flanche, une immense folie m'envahit.
Petit à petit la vie s'enfuit sans un bruit. Le corps faiblit mais l'esprit en rit.
Heure par heure et avec douceur je meurs de douleur.
Mais sans peur j'accueille l'affreux malheur, l'incertain destin qui me tient entre ses mains.

Sa vie est un calvaire, austère elle se terre la vipère, oh misère !
Elle s'affaire à déplaire. Fière elle désespère car la colère la rend sévère.
Elle adhère au parti de ses pères mais leurs idées la sidère.
Il est clair qu'elle et eux ne font pas la paire.
Son existence est un désert empli de prière,
où le plaisir est secondaire.

Bertille Duval

fée folle aphone et filiforme

La fée folle était aphone et bien filiforme depuis qu'elle n'avait plus la forme. Elle n'était plus affublée de ses moufles enfoncées sur son front. Plus non plus de froufrou affreux qui frémissait dès qu'elle frottait ses fesses sur le mufle farouche toujours affûté. Les frasques de l'éléphant l'avait effarouchée. Quel affront ! Se disait la girafe effrontée.


Ce n'est pas marrant dirent les parents dorénavant garants pour leur enfant. Il faut être galant en grandissant ! C'est en parlant calmement et en gardant son cran qu'on est charmant !


On est gagnant quand on attend le bon moment, affirma la girafe affirmative devant la foule. Finalement, elle était toujours affûtée pour les affaires.


Être franche est une autre paire de manches ! Surtout le dimanche, susurrait sans cesse le serpent serviable et sensible, qui aimait être flexible pour avoir le style. Il siffle qu'il est comestible comme le pistil d'une fleur difficile à fabriquer car la France est en friches.


La fée, forte de toutes ses foutaises, fit frire fortement les fleurs folles dont les fées raffolent. Fichtre ! Dit alors le mélomane anonyme qui ânonne une ode à Odile, devenue fraîchement fée depuis que le phare est fêlé.

M. G.

samedi 3 décembre 2011

Perrine Clément

Sans aucune obligation d'utilisation si vous manquez d'oreille.

Sans aucune obligation d'utilisation si vous manquez d'oreille.

Sans aucune obligation d'utilisation si vous manquez d'oreille.

Sans aucune oreille d'utilisation si vous manquez d'obligation.


C'est la fé-fé-fé-fé fée folle.

Du fond de ma b-b-b-b-b-b-b-b-b-b bouche.

La vlà au fond de goR-r-r-r-r-r-r-r-r-r (raclement) en friche.


SILENCE


C'est l'affaire de tous. Jdis ça pour ne les effaroucher.

C'est qu'-c'est qu'-k-k-k-k-k-k-k SILENCE C'est qu'ils tra-tra-tra


SILENCE


C'est qu'ils.


SILENCE


C'est qu'ils travaillent dans une firme ! Avec une certaine affirmation de soi parmi la foule qui nous traîne et nous entraîne, écrasés l'un contre l'autre.

Je dois m'arrêter là, car ils s'en foutent de la forme.

Un affront de plus en public.


SILENCE


En public, hein ! En public, hein ! Public effronté, difficile et affreux.

Ché de quoi je parle hein ! J'ai tra-tra-tra. J'ai travaillé dans une f-f-foire, y a un moment djà. J'étais le cirque, flingue à la main et des balles dans l'autre.


SILENCE


Personne immobile, ils me contournent, me détournent, se retournent.

La farouche aphone. Quel-quel-quel-quel. SILENCE. Quelquefois filiformes.


SILENCE


Eh le mulfe !

Eh le mulfe !

Jte cause.

Oui toi, là, avec tes moufles enfoncés dans les trous de tes-t-t-t-t-t-t de ton manteau.

Un instant j'affûte ma langue.


SILENCE


La foire, foutaise !

La foire de France et ses froufrous se frottant les uns aux autres. Maintes fois j'ai re-r-re-r-r-re retenu ma main pour ne pas faire de frasques. Car sinon, j'aurais tout giflé; phare, éléphant, girafe et fabrique.


mercredi 30 novembre 2011

Cette histoire est un peu tirée par les cheveux. Néanmoins, vous n’êtes pas sans savoir que je n'aime pas mentir. Cependant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, j'aime les choses bien faites. Il fallait donc que j’invente quelque subterfuge sans, bien sûr, dépasser les bornes imaginables, on se comprend. Il faut bien vous faire vibrer la corde sensible, à vous, chers lecteurs ! Il ne faudrait pas oublier, comme détail, que vous aimez le croustillant, le potin tout chaud, ou même qu'on vous raconte des choses impossibles que vous adorez croire ! Contre toute attente, mais bien sûr pour vous plaire ,car croyez le ou non, je vous adore, j'ai donc un peu modifié la réalité sur les faits.

Mais est-ce si grave ? En dépit des apparences, je suis une personne honnête, je ne vous veux que du bien. Et pardon si je vous ai offensés... Mais je ne pourrais pas objecter de bonnes raisons à l'avoir fait... Je dois peut-être être une mauvais personne... Pourtant, j'aime les gens, et je n'aime pas leur causer du tort. Vous en aurais-je fait ? Si c'est le cas, je m'en excuse...

En revanche, on peux dire que ma petite invention a donné un petit piquant à mon histoire ! Vous ne pouvez pas le nier !

Au-delà de toutes les prévisions, et comme par hasard, j'ai pu constater que vous avez aimé !!! Donc, on peut dire que je ne suis pas si coupable que ça alors je l'ai fait pour vous plaire, pour une juste cause.


M.G.

Au minimum

Il ne faudrait pas avoir des absences sur cette précision,

vous n'êtes pas dans l'inexistence d'être au courant

qu'en représailles

et à l'inverse de ce qu'on aurait la liberté de penser;

en désaccord de la globalité de l'espérance

et malgré les allures,

hors de l'ensemble des anticipations

ou comme par fatalité,

outrepasser la totalité des limites supposées

conteste de pertinents arguments

par directive de tendance.


Actionner l'oscillation du lien délicat

c'est un minimum tendu par la crinière.


Pauline Djerfi

enrhumé en retard et tiré par les cheveux

Vous n'êtes pas sans savoir que le français est une langue difficile.

Elle est très aimable, mais, en revanche, sa sœur est d'un abord difficile.

Il était enrhumé, il est néanmoins venu.

J'ai rencontré une fille pas jolie et cependant pleine de charme.

Je suis en retard, et pourtant voici deux heures que je suis parti.

Il est arrivé comme par hasard au moment ou on mangeait.

Contre toute attente, c'est elle qui a gagné le concours.

Il a fait vibrer la corde sensible des fous de blues.

En raison de maladie, il est en retard tous les jours, c'est une explication tirée par les cheveux.

J'objecte de bonnes raisons à tes reproches envers lui.

RuiHan Wang


samedi 26 novembre 2011

Petite annonce

Cher Robert,


A la suite de votre annonce sur le quotidien Ouest-France, je tenais à vous décrire mes sentiments... C'est un peu tiré pas les cheveux, je dois vous l'avouer mais vous avez fait vibrer la corde sensible qui est en moi. Vous m'avez semblé tout particulièrement captivant, et par ordre de préférence, je vous ai trouvé poétique, émouvant, seul et grammaticalement correct. En dépit des apparences, à 45 ans, sans homme à mes côtés, je ne me sens ni trop perdue, ni trop esseulée. Non, contrairement à ce qu'on pourrait croire, je vous écris entourée d'un papa et d'une maman, tous deux très très attachants. Au-delà de toutes les prévisions de ma très chère maman, j'ai trouvé un compagnon avec qui j'ai pu partager un bout de mon existence, un bonheur indescriptible durant 3 jours. Il m'a ensuite laissée pour une bimbo bien plus jolie, plus intelligente que moi. Cependant, j'ai pu reprendre une existence tout à fait normale 2 ans après cette dure rupture. Je pense vous avoir fait part de mes qualités les plus sincères.


J'espère recevoir très bientôt une réponse de votre part,

votre dévouée Sidonie.


Anne-Emmanuelle George

mercredi 23 novembre 2011

La Baguette


Ah, une baguette!
Je suis en france depuis deux mois et je mange des baguettes sans commune mesure, aussi dix par jour !!!
Mais lundi j'ai dépassé toutes les bornes imaginables : j'en ai mangé sept pour mon petit-déjeuner, après quatre pour le déjeuner et pour finir la journée, six avant d'aller me coucher.

Par ordre de préférence il y a la baguette tradition. Le parfum du pain français me fait vibrer la corde sensible et au-delà de toutes les prévisions je commence à avoir la France dans mon cœur en disant merci au pain.

En dépit des apparences une baguette n'est pas seulement un bâton de pain, elle a une élégance personnelle même si elle est toujours habillée par un petite feuille de papier.

Pourtant je pense que la baguette est si bonne parce qu'elle cherche tous les moyens pour faire vibrer la corde sensible des français ; en revanche eux continuent à ne lui prêter aucune attention.
Toujours, elle est transportée serrée sur le vélo ou sous l'aisselle. Mais l'aisselle est souvent puante, il ne faudrait pas oublier ce détail.

Cependant vive la baguette et vive la France !!


Federica Peyrolo

mardi 22 novembre 2011

Un point c'est tout

Messieurs, mesdames et vice versa. Vous n'êtes pas sans savoir que nous n'avons pas de problèmes ! C'est pourquoi sans communes mesures je vous ai conviés ici afin de ne pas vous en parler. Contre toute attente, même si vous objectez de bonnes raisons contre moi, je ne vous en parlerai dès à présent qu'un peu plus tard.
Néanmoins, au-delà de toutes les prévisions nous allons tout de même tourner autour du pot.
Voilà, hier soir, je vous ai vu dépasser les bornes imaginables ainsi je me suis fait la réflexion de ne rien y penser. Dès lors je vous soumets ce à quoi je ne pense pas.

Une longue attente se fait sentir, ou entendre, ou pas.
Et comme, il m'est impossible de vous dire ce à quoi je n'ai pas pensé, je ne vous dirai rien.
Cependant aucune vérité n'est absolue, voici d’ailleurs la première vérité. J'aimerais donc vous dire, pour en revenir à nos moutons, qu'à partir de dorénavant tout sera comme d'habitude.
C'est un peu tiré par les cheveux et j'espère (car il ne faudrait pas oublier ce détail) que cela vous rentrera bien dans le crâne.

Je suis heureux de ne rien vous avoir transmis de plus que mes pensées auxquelles je n'ose d'ailleurs, mesdames messieurs, poser de point final.

Denis D.



C'est dans la tache flasque et gluante laissée sur le carrelage de la salle à manger que les étoiles furent créées. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les nébuleuses ne mettent pas au monde nos soleils, proches comme lointains. On pourrait croire que dieu joue aux dés, mais comme par hasard, ceci justifie cela, et quand cela justifie ceci, c'est car à l'origine tout n'était qu'un et c'est comme ça. Pour la cause, c'est sans commune mesure que nous voyageons dans l'univers. Le temps devient l'autoroute de nos gigantesques objectifs et c'est contre toute attente que nous les pointons vers le point d'origine. Ce fameux point. L'instant zéro, le point zéro de tout. Une poussière, un atome, un rien. Un détail inexplicable. Il nous faut dépasser toutes les bornes imaginables pour l'apercevoir. Aller au-delà du réel et et penser en dépit des apparences. Pourtant cet univers n'est qu'imagination mathématique. Toutes les lois se croisent. Vous comme moi savez et dans cet univers quoi qu'on fasse, vous n'êtes pas sans savoir. C'est le but du jeu. Même si on croit savoir, car tout est relatif. Dans ce cas-là on appelle ça une théorie. Et il y en a des tas. Autant que d'étoiles. Comme elles, elles vivent et meurent, et comme elles, c'est en mourant que d'autres peuvent naître. Maintenant nous imaginons dieu faire vibrer la corde sensible de nos théoriciens...


Tant pis, je ne passe pas la serpillière.


Quentin Aubé


lundi 21 novembre 2011

Un panier de cerises

En dépit des apparences, c'était une journée plutôt animée pour un vingt-et-un décembre. Par les portes-fenêtres de la salle à manger la neige tombait par épisodes, de sorte que la silhouette découpée des buis de l'allée ne perdait jamais tout à fait de sa clarté.

Au-delà de toutes les prévisions, le froid s'était montré vif en ce premier jour d'hiver. La pluie tombée en abondance depuis une semaine avait, en gelant, figé les pieds des rosiers dans les parterres. Il était tout juste dix heures à la pendule de l'entrée et la lumière du jour ne suffisait pas à éveiller la maison. Des ombres d'un bleu dense mais vaporeux semblaient retenir le mobilier dans une brume profonde. Un œil endormi posé sur cette obscurité n'aurait vu en elle qu'un vide diffus dans lequel auraient disparu des bribes de tables et de chaises, des fragments de murs.

Pourtant, on ne saurait trouver moins à plaindre que les habitants invisibles et ensommeillés de cette demeure. Au douzième étage d 'une tour HLM, une porte d'un orange mâtiné de rose saumon et griffé en sa base par je ne sais trop quelle animal, restait obstinément fermée. Vous n'êtes pas sans savoir que nous étions en décembre. Pour les résidents de ce clapier, car on ne saurait le désigner autrement, cela ne changeait rien. Contre toute attente l'approche des fêtes ne provoquait pas la moindre montée d'enthousiasme.

Derrière la porte, des carreaux de lino noirs et blancs étaient peu à peu révélés par la même lumière bleutée que la salle à manger endormie. Cependant elle ne faisait qu'intensifier la mort apparente du lieu. Dans l'enfilade de ce couloir d'une inutile longueur se trouvait une cuisine étroite, dont le récent nettoyage était déjà effacé par les restes de quelques repas. Au fond, juste après la poubelle une fenêtre PVC encadrait une vue brumeuse et cimentée, que la neige ne parvenait pas à rendre poétique.

A droite, juste avant la cuisine, un autre couloir gangrenait l'appartement, tapissé d'une moquette qui avait dû être un jour bleu marine. Il menait à une chambre, porte fermée, et à une salle de bain de la taille d'un placard et néanmoins aménagée avec plus de goût que tout le reste du lieu.

Derrière la porte close, une femme, contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne dormait pas. Couchée sur le flanc dans son lit défait elle regardait le vide d'un œil plein d'espoirs. Par ordre de préférence, un avenir, une raison, un billet pour Grenoble. Son projet était sans commune mesure avec ceux qu'elle formulait jusqu'ici : un abat-jour, une place de parking, un test HIV.

Mais maintenant il était tôt et elle se lassait de faire vibrer sa corde sensible. Ne voyant pas encore sous la porte le rai de lumière qui lui indiquait habituellement la fin de matinée, elle ferma les yeux et se rendormit.

Dans la salle à manger, en revanche, la table servait enfin. Réveillée par le bruit des branches contre sa fenêtre, la plus jeune des nièces s'était levée et avait, maladroitement mais avec une assurance remarquable, entrepris de préparer son petit déjeuner. Il ne faudrait pas oublier ce détail, elle n'avait qu'une main. Son père n'ayant pu objecter de bonne raison, après l'accident de ski de l'enfant, pour qu'on ne la lui coupa point. La fillette avait rapidement considéré la chose absente comme acquise et s'en accommodait fort bien.

Comme par hasard, c'est un peu tiré par les cheveux, mais que voulez-vous, il faut bien finir ce texte.

Rose Mansion

Le violoniste et le coiffeur

Hans Simoni était un violoniste qui contre toute attente détestait la musique. Il ne supportait pas, il la haïssait sans commune mesure. Pourtant Hans avait un violon et comme par hasard il était doué dans ce domaine, donc il en faisait. Contrairement à ce qu'on pourrait croire personne ne l'avait jamais forcé à s'y mettre, pas ses parents ni quiconque. C'est ce foutu hasard qui lui avait mis dans les mains ce violon et au-delà de toutes les prévisions il réussissait à trouver les notes justes et le rythme parfait.


Vous n'êtes pas sans savoir que la vie peut paraitre injuste, et la vie était injuste pour Romuald, le coiffeur de Hans. En effet, ce coiffeur adorait la musique envers et contre tout mais n'avait aucune facilité dans la maîtrise de celle-ci. Il s'y était essayé, avait travaillé dur, sans relâche, il avait dépassé toutes les bornes imaginables, allant jusqu'à prendre en otage un professeur de musique renommé en exigeant de lui qu'il lui apprenne toutes les recettes pour devenir un bon musicien. Cependant, malgré tout ses efforts, parfois inconsidérés, il n'arrivait à rien.


Comme beaucoup de coiffeurs, Romuald était bavard et il aimait raconter sa vie à ses clients. Il avait donc raconté son histoire à Hans et celui-ci s'était abstenu de raconter la sienne, car il ne faudrait pas oublier ce détail : un coiffeur tient deux lames très coupantes au-dessus de votre tête, il ne faut donc jamais contrarier son coiffeur.


En revanche, alors que Romuald racontait pour la énième fois son drame musical, Hans lui avait lancé « Moi le violon ça me scie les nerfs ». Celui-ci avait senti à ce moment-là comme un refroidissement de la lame du ciseau et les cheveux du bas de sa nuque s'étaient hérissés. Quand le coiffeur demanda pourquoi il détestait le violon, Hans raconta son histoire du début à la fin, sans omettre aucun détail et en toute honnêteté.


Cette aventure coupa le souffle du coiffeur et après un moment glacial qui eu l'air de durer des heures pour Hans, Romuald partit furieux en jurant et en s'arrachant les cheveux.


Un violoniste avait fait vibrer la corde sensible d'un coiffeur avec son histoire tirée par les cheveux.


Mathieu Laffargue



-Un dîner chez ton frère ? Il ne faudrait pas oublier ce détail.
-Lequel ?
-Eh bien tu n'es pas sans savoir qu'il ne nous apprécie pas et c'est réciproque, mais pourtant contre toute attente, là il nous invite. Pourquoi?
-Certainement pour nous donner le panier de cerises qu'ils nous ont promis cet été.
-Chérie, cet été, la période des cerises, c'est septembre, nous sommes en décembre. Alors contrairement à ce qu'on pourrait croire Monsanto aussi chimique que ça puisse être, ne permet pas de conserver des fruits intacts plus de deux mois. Décidément ta connerie est sans commune mesure !
-Oui cependant tu m'as épousée mais en revanche je te rassure ton machisme réducteur dépasse toutes les bornes imaginables.
-Oh arrête tu vas finir par faire vibrer ma corde sensible, j'ai les larmes qui montent... Bref, trêve de plaisanteries, j'adore qu'on s'engueule néanmoins on n'a pas réglé le vrai problème. Ton frère... Hannnnnn mais oui comme par hasard à trois semaines des fêtes, ils veulent nous claquer ta mère dans les pattes pour Noël, c'est sûr.
-C'est un peu tiré par les cheveux en plus d'être con t'es parano. Et on l'a eue l'année dernière c'est leur tour cette année.
-Oui mais il en serait capable.
-Enfin en dépit des apparences maman n'est pas si horrible que ça, comparée à ton père par exemple ce n'est rien.
-J'objecte de bonnes raisons à tes reproches envers mon père, lui il nous file du fric tous les mois, ta mère ... rien! Et par ordre de préférence, je préférerais m'attabler avec Chucky plutôt que de passer deux Noël de suite avec ta mère. Elle va en bouffer plus qu'elle ne peut avaler parce qu'elle ne paye pas et au-delà de toutes prévisions quand on pensera qu'elle cale, elle voudra du rab'. Non décidément envers et contre tout je m'y oppose.

Bertille Duval

Né ailleurs

Monsieur Jules n'est pas né à Paris en 1940 mais il y a en quelque sorte toujours vécu. Aujourd'hui son seul regret c'est de n'avoir pas connu autre chose.

Des images presque oubliées le hantent, pourtant c'est ce qui fait que monsieur Jules a développé un intérêt particulier pour les choses qui l'entourent. Il est en quelque sorte un voyeur de détails et un grand admirateur de poissons. Tout du moins ceux qu'il peut voir à Paris.

Monsieur Jules aime le silence et se sent embarrassé en présence de personnes qu'il ne connaît que trop peu. Un silence qu'il aime mais qui est trop poli devient pesant pour lui.

Monsieur Jules est donc de ceux qui sont attentifs aux petites choses de la vie et de ce qui pourrait le rapprocher d'autrui mais il ne se rapproche de personne. Bref il est curieux, très instruit, mais réservé.

L'écriture est pour lui un refuge où transmettre sa curiosité. Les mots sont pour lui dans sa tête ou bien sur le papier mais rarement sortis de sa bouche ; un peu comme un enfant se cachant derrière son bouquin pour ne pas être vu. Il peut passer pour quelqu'un de simple avec cette attention qu'il déploit pour ce que quiconque considérerait comme des banalités, en revanche, à le connaître c'est juste quelqu'un de solitaire.

Ses véritables amis ne sont pas ceux qu'il voit le plus souvent ou avec qui il parle le plus puisqu'il ne voit jamais personne. Pour lui la complicité réside davantage dans le silence, la non-présence même, celle du lecteur.

dimanche 20 novembre 2011

Wang Ying

Entre la poule et l'œuf, lequel apparaît d'abord dans le monde ? C'est un peu tiré par les cheveux.


La terre est carrée, la pomme est carrée et ta tête est carrée, contrairement à ce qu'on pourrait croire.


Le numéro de portable de Charlène est 17, le tien est 18 et le mien est 15, vous n'êtes pas sans le savoir.


Il n'a pas objecté de bonnes raisons à boire du vin et fumer ; c'est bien pour la santé.




samedi 19 novembre 2011

Souvenons-nous de notre mémoire...


Il ne faudrait pas oublier ce détail que l'on appelle mémoire. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il vous est demandé de le faire sans aucune mesure. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il est relativement facile de dépasser toutes les bornes imaginables afin de faire vibrer la corde sensible. L'expression « bête comme un peintre » est un peu tirée par les cheveux. De plus, en dépit des apparences et contre toute attente, il s'installe dans notre diplôme, se trouve une place bien confortable et n'est pourtant pas récompensé à la hauteur que l'on pourrait espérer, comme par hasard... En revanche, il n'est pas facultatif.


Fabien Yvon


Joséphine

Joséphine était timide. Joséphine est toujours aussi timide. Joséphine ne changera jamais. Elle se complait dans sa timidité. Depuis sa tendre enfance, elle ne pouvait guère parler devant plusieurs personnes à la fois sans être prise de panique. Elle aimait les livres, leur odeur, leur texture, son refuge principal était la bibliothèque, elle était passionnée des découvertes de Christophe Colomb, de la géographie. Elle n'avait pas besoin de quitter la bibliothèque pour voir le monde, c'est dans son imaginaire qu'elle voyageait. C'était une des solutions pour couvrir sa timidité et sa peur de la réalité. De taille moyenne, le visage mince, de grands yeux et un petit nez sur lequel se tenait en équilibre une paire de binocles qui en faisait rire plus d'un. Pour ne pas entendre ces moqueries, elle se réfugiait dans les livres. Elle connaissait les moindres volcans qui se situaient en Islande, le nom des bidonvilles au Brésil, les rivières Thaïlandaises aux noms si compliqués. C'est vers l'âge de 20 ans qu'elle commença à écrire des poèmes, essais, articles, romans qu'elle gardait précieusement dans le tiroir de son bureau. Elle a depuis ce temps-là, bien progressé notre petite Joséphine. Elle a publié ses livres. Un succès qu'elle a su partager avec les passionnés de voyages, pour les amoureux du monde. Joséphine a maintenant 80 ans. Dans son fauteuil capitonné, il lui arrive de rêver d'un nouveau monde. Un monde où elle n'aurait qu'à fermer les yeux pour s'y trouver.

Anne-Emmanuelle George

Edward Wommeller (Monaco 1959)

E. Wommeller né en 1959 dans la ville de Monaco, sa famille a beaucoup d'argent parce que ses parents sont propriétaires d'un gros magasin de viande de cheval qui est connu dans tout Monaco.
Edward, après avoir terminé ses études au lycée, décide de partir et d'aller étudier la sociologie à l'université de Berlin.
C'est dans cette ville multiculturelle qu'il commence a écrire des petites pièces pour un journal local. Pendant toute la durée de ses études à Berlin de 1979 jusqu'à 1984 il écrira ses pièces. C'est seulement en 1985 pendant son voyage en France, à Paris précisement, qu'il commencera à écrire son premier roman : "Le feu rouge".
En 1988 il s'établit en France et vit en enseignant l'allemand au lycée.
Edward pendant son travail de professeur va continuer son activité d'écrivain et reflète beaucoup sa vision des choses par des yeux allemands dans un univers français.
En 1989 il écrit "La voiture dans la rue" qui est suivi tout de suite par : "L'ombre des arbres" et "Permis de conduire".
Toujours on trouve dans ses romans l'attention aux petites choses du quotidien et le thème du voyage.
Ce roman est sorti la première fois le 25 avril 1996 et son titre est : "La corne".
Federica Peyrolo




Un panier de cerise, un jour dans une prairie,

un jour d'été plus précisément, car il ne faudrait pas oublier ce détail, se trouva abandonné.
Vous n'êtes pas sans savoir que la cerise est un fruit estival, très apprécié des oiseaux.
Cependant, ces cerises ne se faisaient pas attaquer.
La nuit arriva très vite et contre toute attente, le petit panier attendait toujours sa propriétaire.
Une petite vieille qui avait du mal à marcher et qui l'avait accompagnée lors de ses promenades depuis sa tendre enfance.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la vieille dame ne l'avait pas oublié mais elle se trouvait à l’hôpital à la suite d'une glissade sur une peau de cerise qu'elle avait sûrement laissée tomber après avoir fait sa confiture.
Le petit panier en revanche, croyait que la petite vieille voulait faire vibrer sa corde sensible en testant sa bravoure à affronter la nuit.
Il entendit un bruit et vit deux yeux jaunes dans la lueur de la lune. C'était un loup qui engloutit d'un coup les cerises et le petit panier.
Ainsi finit l'histoire de ce panier qui je l'avoue est un peu tirée par les cheveux.

Emilie Marécal


BIOGRAPHIE D'UN AUTEUR

Alfonco Iglesia était écrivain et poète.
Né en 1850 et décédé en 1920.

Fils unique élevé par sa mère et sa grand-mère au sein des montagnes Chilienne.
Son père servait à l'armée, à un haut poste, il partait régulièrement en mission,
privant ainsi Alfonco de figure paternelle. Ce qui engendra chez lui de grandes difficultés à trouver sa voie. Par honneur pour son père il s'engagea dans l'armée, sans succès.
Ce cadre stricte et refermé ne lui convenait pas, lui qui était si impulsif.
C'est cette même impulsivité qui le mena à avoir des démêlées avec l'autorité,
et les conflits s'accumulaient au fil des années.
Alfonco aimait son pays, sa terre, contrairement à ses dirigeants et à leur politique.
Dans ses textes il peignait un Chili utopiste, une eldorado.

Bertille Duval


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