Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

dimanche 19 octobre 2014

Maëly Massereau a lu une page de La ferme des animaux

« Gestion, comité, décisions... Qui décide de qui décide ? Pourquoi le pouvoir reviendrait-il à ces cochons plutôt qu'à nous ? Protestèrent les animaux.
- Parce-que c'est une race supérieure à vous autres créatures !
- Et vous, Napoléon, qu'est-ce qui vous rend si privilégié ?
- La peur ! Vous avez peur de moi et de mes chiens ! Je décide et vous vous contentez d'obéir ! »
Mais les gorets, qui avaient un esprit habile, n'étaient pas d'accord avec le grand maître car ils ne voulaient pas participer à créer une atmosphère tendue entre tous les animaux :
« Que vous croyez ! Nous autres cochons refusons catégoriquement que la gestion de la ferme nous revienne pour n'être au final que vous larbins au service d'une éventuelle future dictature !
- LA FERME ! »

Maëly Massereau a lu une page de George Orwell, 
l'a transformée en dialogue, et ajouté une phrase

jeudi 16 octobre 2014

D'après deux pages extraites de Portnoy et son complexe de Philip Roth

Dans la chambre opératoire....

le médecin : « Attendez, ne bougez pas s'il vous plaît. Je vais commencer l'opération. Voulez-vous une anesthésie générale ? Locale ? »
le patient : « Non, c'est pas nécessaire, je suis insensible. »
le médecin : « Ah oui vraiment ? C'est pourtant pas le temps que ça prend, croyez-moi... mais je demande toujours au patient avant d'agir, des fois que... »
le patient : « Oui ? Des fois que ? »
le médecin : « Qu'il y ait un choc émotionnel à la vue de mes ustensiles. (Un temps) Fermez les yeux, c'est un conseil. »
le patient (fermant les yeux) : « Vous avez de la musique pour me détendre ? »
le médecin : « Oui ! J'ai justement le CD d'Exodus, vous connaissez ? Moi non, mais j'imagine des chants spirituels aux parfums d'encens dispersé dans la moiteur d'un monument perdu, souterrain. »
le patient : «  Qu'ils viennent jusqu'à moi alors, je suis disponible. »
le médecin (mettant le CD) : « Fermez les yeux, je vais inciser au niveau de votre front en prenant les plis de votre peau... voilà.... comme ceci. Vous ne sentez rien du tout ? »
le patient : « Rien. »
le médecin : « C'est formidable. (Un temps) Et alors les enfants, ça vient ? Parce que vos parents doivent s'impatienter, non ? Quand même à trente-trois ans, c'est plus un âge pour rôder à Manhattan la nuit, hein, effleurer des inconnues, hein vous m'avez compris. »
le patient (toujours les yeux fermés, un peu assoupi) : « J'aime beaucoup l'air, là, vous avez raison, il est question de moiteur... dans leur voix. »
le médecin : « C'est vrai, très beau. Ne bougez toujours pas. Je vais délicatement décoller votre peau. Voilà comme ceci. (Un temps) Insensible, vraiment. (Un temps) Extraordinaire. (Un temps) Et les petits anges, c'est pour quand ? »
le patient (d'un coup, rouvre les paupières, manifestant de l'agacement) : « Oui, bon ça va, j'ai honte, j'ai honte de mon comportement. Je fais honte à mes parents de ne pas m'être enraciné comme mes frères ! Aïe ! »
le médecin : « Quoi ? »
le patient : « Une petite douleur, c'est rien. »
le médecin : « Je monte le son ? »
le patient : « Oui, montez-le.... très fort. »
le médecin : « Vous m'avez menti. »
le patient : « Non, je vous l'ai dit, trois fois rien, léger titillement sur la gauche. Enfin, il me semble. »
le médecin : « Je vais prélever, d'accord. »
le patient : « Montez le son encore. C'est stimulant cet Exodus... ces voix qui... ces voix dont je sens presque le souffle chaud sous ma peau. »
le médecin : « Sur votre chair vous voulez dire ? »
le patient : « Oui, c'est ça. »
le médecin : « Mais je suis au-dessus de vous. Bon ! Je reprends. Pas d'agitation. (Un temps. Tâtonnant du bout des doigts un coin du cerveau) Ah oui ! Vous ne m'avez pas répondu, c'est pour quand les marmots ? »

Quentin GESLAN



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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist