Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

lundi 15 décembre 2014

Images découpées, reliées par Claire Berrebi


Comme sur un fil tendu, le canard avançait.
Se balançant de gauche à droite, hors de la mesure, entre les arbres.
Imaginant son mécanisme interne.
Chaque partie assemblée, devenait dans l'esprit, l'image du corps humain découpé.
Puis, ré-assemblé, mélangé ou ordonné.
À cet instant, sous la pluie, ma brûlure rappelait à mon cerveau la douleur.
Là, je voulais être automate, ou découpée, pour changer de pied, et continuer à avancer.

L'avenue était interminable.

Claire Berrebi

Claire Berrebi va loin

Les cartes

Prendre Tverskaya ulitsa et continuer sur 123 m 0 m 0 min
Prendre à  droite Tverskoy bul'var et continuer sur 927 m 123 m 0 min
Continuer tout droit Malaya Nikitskaya ulitsa et continuer sur 131 m 1,1 km 2 min
Prendre à  droite Spiridonovka ulitsa et continuer sur 806 m 1,2 km 3 min
Prendre à  droite Sadovaya-Kudrinskaya ulitsa et continuer sur 321 m 2,0 km 4 min
Continuer tout droit Bol'shaya Sadovaya ulitsa et continuer sur 233 m 2,3 km 5 min
Prendre à  droite Triumfal'naya ploshchad' et continuer sur 338 m 2,5 km 5 min
Continuer tout droit 1-ya Brestskaya ulitsa et continuer sur 974 m 2,9 km 6 min
Prendre à  droite Tverskaya Zastava ploshchad' et continuer sur 91 m 3,9 km 8 min
Prendre à  gauche Tverskaya Zastava ploshchad' et continuer sur 4,2 km 3,9 km 8 min
Moscou - Madrid 07:00 – 10:20 Iberia 3143 5h20 Madrid – Lisbonne 22:45 – 23:00 Iberia 3118
1h15
Prendre à  gauche et continuer sur 101 m 0 m 0 min
Prendre à  droite et continuer sur 28 m 101 m 1 min
Au rond-point, prendre a  gauche et continuer sur 14 m 129 m 2 min
Prendre à  gauche et continuer sur 584 m 143 m 2 min
Prendre à  droite et continuer sur 105 m 727 m 11 min
Fin de zone pi®¶tonne : Continuer avec votre v®¶hicule et continuer sur 17 m 832 m 12 min
Au rond-point, prendre à  droite et continuer sur 9 m 849 m 12 min
Prendre à  droite et continuer sur 264 m 858 m 13 min
Au rond-point, prendre à  gauche et continuer sur 750 m 1,1 km 13 min
Au rond-point, prendre à  gauche Avenida Eug®¶nio de Andrade et continuer sur 570 m 1,9 km 15
min
Prendre à  droite Eixo Central et continuer sur 683 m 2,4 km 17 min
Au rond-point, continuer tout droit Avenida Santos e Castro et continuer sur 901 m 3,1 km 18 min
Prendre à  gauche Avenida do Brasil et continuer sur 268 m 4,0 km 21 min
Prendre à  droite Avenida de Roma et continuer sur 353 m 4,3 km 22 min
Continuer tout droit Praça de Alvalade et continuer sur 115 m 4,6 km 23 min
Continuer tout droit Praça de Alvalade et continuer sur 1,2 km 4,8 km 24 min
Prendre à  droite Avenida João XXI et continuer sur 147 m 6,0 km 27 min
Prendre à  gauche Avenida João XXI et continuer sur 170 m 6,1 km 28 min
Prendre à  droite Avenida de Roma et continuer sur 122 m 6,3 km 29 min
Continuer tout droit Praça de Londres et continuer sur 730 m 6,4 km 29 min
Continuer tout droit Largo do Leão et continuer sur 60 m 7,2 km 31 min
Prendre à  gauche Rua Carlos Jos®¶ Barreiros et continuer sur 274 m 7,2 km 31 min
Prendre à  gauche Rua de Arroios et continuer sur 597 m7 ,5 km 33 min
Continuer tout droit Largo de Santa Bárbara et continuer sur 29 m 8,1 km 35 min
Prendre à  droite Largo de Santa Bárbara et continuer sur 72 m 8,1 km 35 min
Prendre à  gauche Rua de Santa Bárbara et continuer sur 300 m 8,2 km 35 min
Continuer tout droit Paço da Rainha et continuer sur 196 m 8,5 km 36 min
Continuer tout droit Largo do Mitelo et continuer sur 50 m 8,7 km 37 min

Continuer tout droit Campo dos Mártires da Pátria et continuer sur 156 m 8,7 km 37 min

Bangkok-Tunis-Rémi-Hertich




GOGOLMAP.CON

Indiquez votre recherche :
Position initiale : Hôtel Bangkok
Destination : Marché des boucheries de Tunis

Type de trajet : Le moins cher
Véhicule : Aucun



1. Sortez de votre lit il est 17h, il serait peut-être temps de faire quelque chose de votre vie. 

2. Fermez la porte en sortant

3. Prenez les escaliers, sans courir.

4. Dites bonjour à la dame de l'accueil en sortant.

5. Couvrez - vous la tête le soleil frappe fort dehors.

6. Prenez le passage piétons et marchez à l'ombre il fait moins chaud.

7. Tournez à droite.

8. Tournez à droite.

9. Après un certain temps tournez à droite.

10. Allez à gauche ça vous changera les idées.

11. Après, 10 fois votre âge divisé par votre poids multiplié par la somme de votre compte en Suisse plus 30 mètres tournez à droite. 

12. S’il est 17h45 allongez-vous sinon attendez 2 minutes et ensuite allongez-vous.
(Important : Il est primordial d'être allongé en travers des rails du tramway)

13. Ça porte malheur.

14. Mourez et réincarnez-vous en Youssef.
(Ne vous plaignez pas vu votre Karma)

15. Ça n'en finit pas…

16. Sortez du lycée Al kader sans se faire voir du surveillant.
(C'est ça de retourner en seconde).

17. Débrouillez-vous pour aller au marché des boucheries après-tout vous êtes né ici.


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GOGOLMAP.CON

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Position initiale : Hôtel Bangkok
Destination : Marché des boucheries de Tunis

Type de trajet : Très cher


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dimanche 14 décembre 2014

Maëly Massereau regarde attentivement deux fragments de plans

Ils s'étaient vus pour la première fois à l'école. Elle, était en première année, lui, en troisième. Un matin, alors qu'ils ne se connaissaient pas encore, ils allèrent tous les deux se promener, à l'aube. Lui, habitait rue Stalingrad, elle, rue Berthelot. Ils se dirigèrent tous les deux près du fleuve et se retrouvèrent subitement l'un devant l'autre. La rue était exiguë, le soleil presque levé. Ils continuèrent à marcher à travers Toulouse. Ils ne partageaient pas les mêmes centres d'intérêts mais la même folie enfantine les animait. La fin de l'année arriva si vite qu'elle n'avait pu entreprendre ne serait-ce que la moitié de ce qu'ils avaient prévu de faire ensemble. Tandis qu'elle avait été acceptée en deuxième année, son projet à lui était de retourner en Amérique du Sud pour travailler et y faire ses études. Elle ne pouvait pas le suivre, il ne pouvait pas rester. L'été terminé, chacun repris ses études de son côté. Elle, avait travaillé durant toutes les vacances, lui, était parti commencer sa nouvelle vie en Amérique. Il se retrouva dans la ville de Valparaiso. Il se croyait dans un véritable arc-en-ciel. Toutes les maisons étaient colorées. La gaieté et la bonne humeur embellissaient chaque coin de rues. A Toulouse, les rues étaient maussades. Un soir, elle s'allongea sur son tapis. Il faisait nuit, les lumières de la ville illuminaient sa fenêtre. La cheminée était allumée et lui faisait oublier la fraîcheur de l'hiver. Tout à coup, son téléphone sonna...

Maëly Massereau

samedi 13 décembre 2014

Deux textes de Marine Biron

Premier texte (dialogue) :

- Ils sont tous partis...
- Tu crois que les chiens sont sur lui ?
- Peut-être bien...
- Mais ça ne te fait rien ? Tu dis ça d'un air agacé, est-ce que je me trompe ?
- Oui, non... enfin non. Tu as bien raison, mais que veux-tu, on est planté là dans une grange à attendre que ça se passe. Et ça me tracasse, parce que je me dis que ça aurait pu être n'importe qui, toi, moi, ta famille, la mienne... Vois-tu ce que je veux dire ? 
- Oui, je suis entièrement d'accord avec toi, mais si on était intervenus, il serait peut-être pris entre les pattes de ces molosses. Là, je suis sûre qu'il a réussi à s'en tirer. Du moins, se cacher en attendant, que nous, les animaux de bonne foi se réunissent demain pour s'organiser afin de le retrouver sain et sauf. 
- Parfait ! Nous allons faire cela, tous s'unir contre cette vermine ! A nous tous, nous arriverons à vaincre ces molosses !

Deuxième texte :

Energie potentielle, énergie cinétique, pesanteur, force de frottement, vitesse, accélération, fréquences, célérité de la lumière, relativité, physique quantique, mécanique...
Tant de termes qui nous entourent, tant de théorèmes, tant d’hypothèses, tant de découvertes, tant de recherches, tant de calculs, tant de sciences, tant de phénomènes.
Tant de choses, de comportements encore que nous ignorons, il nous reste tellement de choses à découvrir.

Marine

Leïla Grandin voyage

Oisif


J’étais étendu dans l’herbe en plein milieu de Brookside Park. Il faisait beau, c’était la pause du midi, et les yeux fermés, j’entendais, les gens parcourir la rue Sherman Dr, quelques pigeons qui picoraient les miettes de sandwich tombées sur les trottoirs, et le bruit sourd des voitures qui filaient sur la 70. J’étais bien, je m’imaginais parcourir les rues de New York, à l’aise, à sentir le parfum des roses du fleuriste du quartier,
À Marcher dans la rue. 
Simplement.
Rencontrer des femmes.
Observer les gens attendant leur train sur le quai d’une gare.
Et se retrouver seul sur le pont d’un bateau.
Lier conversation avec un inconnu.
Parler du temps qu’il fait.
Être irresponsable.
Être oisif.
Dormir jusqu’à midi.
Ne pas savoir comment on va faire pour payer les plaisirs de la vie.
Rêver.
Avoir faim.
Avoir soif.
Rêver ! 
(…)
J’étais étendu dans l’herbe en plein milieu de Sengoku Ryokuchi Park. Il faisait gris, c’était la fin de l’après-midi, j’avais la bouche pâteuse, celle que l’on a après une longue sieste, et j’entendais les vitrines des restaurants du coin s’ouvrir, il n’y avait pas grand monde, c’était calme. Il y avait une odeur de coriandre et de citronnelle qui commençait à chatouiller mes narines. J’avais dormi pendant 2h, et j’étais fatigué. Fatigué. Je pris la décision d’aller manger un bout à l’un des bons restaurants de Sengoku pour refaire le plein d’énergie. Je ne savais plus trop si j’étais à New York dans un quartier chinois, ou bien ici. 
J’errais… 
Je marchais lentement. 
Calme. 
Seul. 
Dans la nuit.
À me laisser guider par l’incertitude.


D’après des cartes de Google maps.



mercredi 10 décembre 2014

mardi 9 décembre 2014

Une ombre se balançait…

Une ombre se balançait…1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4… Elle était là debout sur cette balançoire et fixait un point devant elle…1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4… et c’est au retour, au point 1, que l’ombre, si haute dans son élan, se décomposa ! L’ombre, d’un seul coup, s’était perdue entre les lignes d’un nouveau visage, plus précisément d’un passant qui marchait par là, près de cette balançoire jaune, située au bout de cette avenue nommé « Goway ». Ce passant avait une très longue barbe, il était directeur d’une usine de charbon, et remontait l’avenue Goway pour retrouver son ami physicien dans un café du coin. Une fois au café, le passant serra la main de son ami. Ce dernier le regarda dans les yeux, et lui dit : _Tu as les lignes du visage sombres mon amis, repose-toi, tu as l’air habité par de mauvais esprits ! Le passant lui répondit : _Non, non, tout va bien, il s’agit sûrement de vieilles traces de charbon et d’un peu de sueur, cette journée fut très éprouvante.
Le passant qui parlait à son ami avait vraiment l’air d’avoir perdu ses esprits…L’ombre était coincée et pesait sur l’esprit du passant. Fiévreux il n’écoutait plus son ami, et comptait jusqu’à 4 dans sa tête, sans arrêter…1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4… sa tête commençait à fumer, le physicien le remarqua, et l’emmena près de la statue au « pied brûlé », et lui dit : _Tu es au point B, mais le point A veut que tu passes par C, D et E pour arriver vite au point F. F, c’est-à-dire prendre conscience que tu dois laisser partir cette noirceur qui t’habite aujourd’hui. Laisse-la partir ! Le passant, qui avait le regard dans le vide, se mit à regarder la statue, et au bout de 4 temps, fit partir l’ombre et tomba dans le sommeil. L’ombre repartit sur sa balançoire… 1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4…


Léïla Grandin d’après un corpus d’images proposées par Claude Lothier

Léïla Grandin

L’épi de blé

Will à part, se dit que Van ne se laisse pas aller à ce qui l’habite, ni ne le repousse. Il a l’énergie d’affronter l’énergie.
Van : Je t’entends penser Will, je te conseille d’abandonner la croyance d’après laquelle des puissances qui sont au-dessus de nous se mêlent personnellement de nous aider mais ce n’est pas ça… je te conseille de faire un tas de bêtises et de ne plus penser.
Will : Décidément… et si je ne suis pas mes pensées, que suis-je Van ?
Van : Si tu prends un épi de blé, tiens en voilà un, et que tu enlèves un par un chacun de ses grains, que reste-t-il ?
Will réfléchit…: la tige de l’épi de blé avec ces petites particules vides…
Van : Et qu’est-ce qu’il y a dans ces petites particules comme tu dis ?
Will : Il n’y a rien.
Van : Mais si regarde bien, ne réfléchis pas !
Will : Quoi donc ?
Van : Il y a de l’air, des petits bouts d’univers. Ton art de vivre se trouve là-dedans, dans ces petites particules VIDES comme tu dis.
  


D’après un extrait de Van Gogh ou l'Enterrement dans les blés 

de Viviane Forrester

lundi 1 décembre 2014

Lumière éteinte, par Elise André

Lumière éteinte
Air chaud Air froid
Air froid Air chaud
Un pendule balance
En un tic tac potentiel / cinétique
Pendule perturbé
Perdu entre ces membres tordus et élastiques
Mouvement de circulation
Air chaud Air froid
Air froid Air chaud
Ca chute
Ca perd l'équilibre
Ca chute et chut !
Ça n'en peut plus de ce pendule qui balance
Allongé là, comme un bloc
Ca tire, ça froisse
C'était la chute et zut !
C'est bloqué là.
Fauché comme les blés
Ça se sert et ça se desserre 
Ça refroidit doucement.
Ça agrippe son poignet
Ça le saisit de la main droite
Le pendule est là, toujours là.
Air chaud Air froid
Air froid Air chaud
Cette mécanique de chair
Cet instrument non accordé
Ça tourne, hélice infernale
C'était la chute, et ça a fait mal
C'était la luthe-
terie tout entière en "la"
Une note mal jouée ça donne ça
Et ce pendule qui ne se freine pas
Chut
Chute
Chut
Chute
Air chaud Air froid
Air froid Air froid.

Elise André 

Cadavre exquis par Quentin Geslan

Cadavre exquis


D'un trait se dessine une ride
au-dessus du front,

Deux yeux observant le balancement d'une silhouette
droite,

étude des énergie variables du corps en mouvement, en apesanteur.
Balançoire balance automatique à peser la carne
finira 
en
Fumée

émanant d'une pauvre combustion re-fluidifiant l'organique dans un sens qui lui est propre. Posture accroupie. De bas en haut.

Et toujours d'un trait se dessine un nez une bouche faisant penser au geste de Matisse. 
Collage fragmenté découpe en deux

un portrait
un canard mécanique
à l'arrêt.

Entre deux arches du pont de briques
circulent sur des rails
dans des bacs
de la matière première
décomposée, recomposée

en apesanteur

Deux hommes barbus
détachés de l'extérieur, des autres,
des discussions et des bruits de verres,

sans doute installés sur une assise molle et confortable,
attendent impassibles l'arrivée de leur train.

Il leur faudrait un tour de passe-passe, une étincelle
pour
vers l'avenue
revenir
à la réalité.

Quentin Geslan

Gabrielle Choi, Rituels

Peut-être pour la soixantième fois maintenant, je me dirigeais comme chaque matin vers le petit garage. Mes pas s'enfonçaient légèrement dans la terre battue humide. L'air chargé de minuscules gouttelettes d'eau m'engourdissait dans la torpeur dont je m'étais arrachée quelques instants plus tôt. Il faisait encore nuit, une ambiance grise, de brouillard, mais étrangement l'hiver n'était pas encore là. Arrivée face à la vieille porte en bois, j'exécutai pour la énième fois le même geste machinal. Ma main droite saisissant dans ma poche le trousseau de clés, cherchant la bonne d'une seule main du bout des doigts, j'introduisis la clé dans la serrure, pour faire élever dans le silence matinal un grincement aigu par un pivotement sec de la porte bleue à la peinture écaillée. A l'intérieur, je découvrais sans surprise mon vélo adossé au mur, resté là sans broncher toute la nuit. Nous voilà partis pour une course de 4 km. Le parcourt est plus ou moins difficile. Dès le départ, une petite pente s'annonce comme pour m'encourager. Douce et engageante je me laissais aller, mon poids me suffisait pour avancer. Pourtant très vite, par la vitesse, le vent froid s’engouffrait et s'infiltrait dans mes vêtements par les espaces qui avaient échappé à mes précautions d'emmitouflement. Les frissons me gagnaient. J'avais le sentiment de n'être pas encore tout à fait réveillée, et la présence de cette brume épaisse transformait le réel en fantôme. Les seules touches de couleurs n'étaient que les yeux flamboyants des voitures qui se succédaient le long de ma route et au loin, passant sur le pont au-dessus de la Sarthe, la grande silhouette de pierre, vieille bâtisse religieuse se dressait dans ma vision troublée.

Gabrielle Choi

Maëly Massereau perdue dans ses pensées à partir de quelques images

Elle était assise sur un rocking-chair, une bougie posée à côté d'elle. Sa main, qui flottait au-dessus de la flamme, lui suffisait à se réchauffer. Perdue dans ses pensées, elle regardait les gouttes d'eau qui glissaient le long de la fenêtre du salon. Elle se balançait, s'aidant d'abord de ses jambes. Elle les replia ensuite afin de se laisser bercer. Nous étions en hiver, la radio était allumée. La voix pleine de pureté d'Ella Fitzgerald embellissait la pièce et réchauffait son teint blafard. Elle portait une chemise en satin qu'elle avait trouvé au grenier le matin même. Elle avait l'air d'une femme. Le téléphone sonnait, mais elle ne répondait pas. Soudain, une main lui attrapa violemment le poignet...




















Maëly Massereau

Journal d'un Plasto-Ramasseur, par Rémi Hertrich

Jour 751

Voilà deux semaines que j'erre sans relâche à travers l'immense déchetterie qui fut autrefois Paris. A bord de mon canard mécanique à vapeur je parcours les décombres à la recherche de plastique. Voilà 751 jours que tout pétrole à disparu de la terre. Le plastique recyclable est l'or nouveau de ce monde. 

Jour 752

Plutôt satisfait de mon achat, le canard mécanique à vapeur est de loin le moyen de transport du plasto-ramasseur le plus commode. Son bec, puissant et précis permet d'extirper la moindre matière plastique incrustée dans les parois. Le système à balancier de ses jambes en fait un véhicule tout terrain mais paradoxalement confortable. Son maniement me rappelle la balançoire de ma jeunesse. Ce sentiment de flottement quand le balancier est à son potentiel maximum pour se relâcher jusqu'à basculer à son potentiel opposé me repose. 

Jour 760

Je tombe sur une usine à charbon. Un autre élément fossile de notre planète mais celui-ci est substituable. Tous les arbres de toutes les avenues de Paris y sont passés. Quand il n'y eut plus d'arbres, ce fut la fin de la feu capitale. Le dernier train qui menait à Paris coûtait très cher pour acheminer le bois et la vie urbaine devenait impossible, par son prix, par sa fumée noire épaisse polluant l'air. 
Cette usine est belle et bien nettoyée. Pas une trace de charbon. Mon canard commence à en manquer. Il me faut une alternative. 


Jour 763

Suis-je bête, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt… Les standards téléphoniques. La fin du plastique et de la vie moderne aidant, le téléphone à charbon était revenu de mode. Les gens avaient brûlé tout le bois mais en avaient oublié les téléphones. 

Jour 770

Mon canard est foutu. Il me faut trouver un émetteur et un récepteur à lampe d'urgence pour contacter de l'aide. Au cas contraire il me faudra marcher jusqu'à mourir de faim.

Jour 789

Quelle triste faim. 


Rémi Hertrich


dimanche 30 novembre 2014

Trois textes de Charlotte Pineau en un seul envoi

Atelier écriture n ° 1 - John Kennedy Toole et C.Mc C avec Claire Berrebi 

J.K : .. Quant à mes convictions à l'égard de l'injustice sociale des pastèques et de leurs droits civils, mon anneau pylorique a vigoureusement réagi.. 

C.McC : Tu traverses un verger, tu es comme l'un de ces arbres tordus et voire, tu es une banche morte! 

J.K : Mais je n'ai pas connu quiconque qui brouillonne à l'apport des égouts. Même les poissons près de ton triste verger meurent de cette complète absence de contact avec la réalité quasi-totale de l ' " art " d'Amérique.. 

C.McC : Quel vent.. Tu es comme la cendre molle, indépassable dans le sillon du verger. Dans la réalité nous sommes comme tes pastèques, composées de sang séché, où poussent les uns à côté des autres, comme des frises de têtes humaines ou des viscères, desséchées, aplaties. Ton sourire est crispé, tes yeux rétrécissent ! 

J.K : Je n'ai jamais vu pousser moralement et spirituellement des compositions de sang séché ayant d'ailleurs une certaine aphasie stagnante. J'aimerais que la circulation de ces engins à leurs grosses lèvres bâtissent quelque part à travers l'obscurité de ce verger une ressemblance entre l'art d’Amérique et certaines régions d'Afrique !

C.McC : Tu parles d'anciennes cicatrices armées d'anciens motifs cousus le long des murs de pierre. Tu ne peux pas perdre la tête, même sous les coups de gourdin! 


Atelier écriture n° 2 - Liste de mots inconnus 

Un moment de flottement, l'esprit s'égare mais les yeux sont là, grands ouverts, à l’afflux du moindre petit détail. J'observe. J'observe tous ces passants ayant cet air roboratif. Ils filent. Le regard au sol, ou loin devant. Ils sembleraient suivre un chemin déjà tracé. Ils longent ces lignes imaginaires adjacentes les unes aux autres. Tous les laissent indifférent, tels des automates. Ces chemins éphémérides qu'ils créent transforment mon regard chafouin en un regard exaspéré. Tout a l'air d'être prédéfini. Mes yeux se posent sur cet homme, grand, attirant, une carrure qui ne passe pas inaperçue. Son air vigogne le rend frigide. Je le perds de vue. Ce moment intempestif me plonge dans une multitude de questions. 


Atelier écriture n° 3 - Ecrire d'après dessin - schémas 

L'heure sonne où les mains s’entrelacent 
où la pression atmosphérique trépasse
où l'eau épouse la forme de sa nuque 
où dans leurs esprits, il se passe plein de trucs
L'air chaud sous son dos,
le potentiel sous ses pieds, 
ne font que répondre aux secrets que cache cette clef. 
L'heure sonne où elle se trouve en chute libre
où ce transformateur nous fait part de son calibre
où l'administration publique se trouve sous le bureau
où là-haut, il faut toujours aussi chaud. 
La lumière est éteinte, 
l'énergie surgit, 
le temps que les hélices s'actionnent. 
L'heure sonne où sa jambe se soulève,

où dans les champs ils ne connaissent pas le mot " grève".

Charlotte Pineau

samedi 29 novembre 2014

Corentin Postic inspiré par quelques images qui lui ont été données

Deux personnes qui discutent.

A - Pour que quelque chose se fasse, il faut que tu fasses. Que tu pousses, tu tires, tu forces, tu tournes, tu tombes, tu balances...
Et après ça se passe ! Ça s'envole, ça tombe, ça part.

B - Mais comment ça se passe ?

A - Par le cours des choses, tu as fais quelques chose pour que quelque chose se fasse.

B - La cour ?

A - Oui ! Le cours des choses, la force des choses. Tu as voulu que quelque chose se fasse, tu as fais quelques chose, tu as forcé, tu as mis en œuvre.

B - Je ne peux donc rien faire tout seul ? 

A - Bien sûr que si, mais tu auras auparavant fait quelque chose pour que... deux choses donc.

B - Comme s'il fallait tout le temps qu'on soit deux... Mais quand je pense, je suis tout seul !?

A - Huumm, tout seul ? Ou tu parles à la petite voix qui trotte dans ta tête ? Moi j'appelle encore ça être deux !

B - J'ai compris ! Tu auras fais quelques chose seul, sans interagir, mais tu auras décidé de le faire, tu l'auras voulu. Ça marche comme la force, tête veut, corps veut ! 

A - Oui voilà, autrement dit ta tête est ton plus gros muscle, donc continue à parler à ta petite voix !

samedi 15 novembre 2014

Deux personnes qui discutent, écrit Corentin Postic

Le curé sur le mur

Deux personnes qui discutent.

A - Comme je dois lui paraître acariâtre.
B - Mais il ne déparerait le héros et la diaphane.
A - Avec perspicacité.
B -  Ma question tombe comme un caillou et fête l’incantatoire.
A - Je sais que pour son ephéméride...
B - Ma fille est une sorte de petit paladin radicelle.
A - Adjacent les meubles de paille et pousse devant ellele troupeaucomme si elle le menait en ce moment.
B - Je sais que pour sa vigogne fidèle...
A - Et un petit aquilin
B - Inaccessible au commun des oriels
A - Opiniâtre
B - Le mot presbytère venait de timoré

A - C’est certainement le presbytère le plus gai que je connaisse, avait dit chafouin

vendredi 14 novembre 2014

Supermarché express avec des mots latins par Quentin Geslan

Supermarché express

Être bercé par le mouvement de l'escalator. Lentement parvenir dans le hall, se diriger rationnellement vers les tourniquets automatiques, d'allure active et gracieuse comme les voltiges d'une libellule affolée par l'odeur contagieuse de l'origan mijoté au stand culinaire à l'entrée.

Sur les écrans animés à notre gauche, défilent les images d'un blockbuster où à la suite d'un naufrage miraculeux, des grenouilles carnifex dévorent généreusement les rescapés. 

Continuons notre marche, ponctuée d'arrêts incertains entre les biscuits et les fruits secs. Petit garçon, invisible dans l'allée à notre droite (apparemment celle du miel, des confitures et des pâtes à tartiner), humilié par son paternel d'avoir modestement tiré la langue à un ou une inconnue. Dans l'intervalle des paquets de semoule alignés en rangs quinze par quinze, jetons un œil pour entrevoir la scène publique. Le petit garçon, persévérant d'impertinence, continuait d'irriter le père

et par la même occasion, une famille taciturne et ruinée, bien décidée à se frayer un chemin entre les mailles du filet.

Poissonnerie – boucherie : sanctuaire à viande les chambres froides

nous les évitons pour mieux rejoindre la jardinerie : un brin de nature et de parfums nobles

pour finalement ressortir à l'entrée
affolés par l'odeur du met provençal à l'origan que
par l'irrésistible tentation
nous achetons.

Quentin Geslan

L'usage des mots, par Maëly Massereau


____Première partie en ne sachant pas la signification des mots proposés :

"Arthur, Arthur, où es-tu, viens vite, il faut que je te montre quelque chose !
- Oui, oui, j'arrive... Qu’y a-t-il de si urgent Elena ?
- Oh, mais tu m'as l'air tout chafouin aujourd'hui, que se passe-t-il ?
- Rien de transcendant, je suis seulement sorti avec mes amis et j'ai un peu abusé de la vigogne.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Ça va, pas la peine de prendre cet air si circonspect ! Tu voulais me montrer quelque chose non ? Alors fais voir !
- Aussi fatigant qu'une crise d'acariâtre toi aujourd'hui ! Peu importe... Regarde ! N'est-ce pas d'une beauté sans pareil ?
- Heu... C'est un peu aquilin comme objet, tu ne trouves pas ?
- Quoi ? Mais tu es fou ! Peu être un peu roboratif certes, mais c'est un véritable bijou technologique !
- Je suis quelque peu intempestif face à ce que tu me montres là.
- Non d'une radicelle ! Je n'arrive pas à croire que tu ne puisses pas être sensible face à ce genre de chose... Parfois, tu m'exaspères Arthur...
- Ne diaphane pas comme ça Elena, je te prie.

____Deuxième partie en sachant la signification :

- Je trouve cet objet tellement incantatoire !
- Ça ressemble plutôt à une vigogne ton truc là !
- Arrête d'être acariâtre comme ça Arthur ! Bon, ça suffit, je vais aller nous préparer un bon repas bien roboratif pour être en forme pour ce soir ! Mais sinon, tu ne trouves vraiment rien d'intéressant à ce que je viens de te montrer ? Même un peu ? Ce n'est pas possible, il y a bien un peu de positif dans ton opinion, non ?
- Qu'est-ce que tu peux être opiniâtre toi des fois ! Laisse moi tranquille ! Et sois circonspect dans ce que tu fais pour une fois !
- Mince, j'ai oublié d'acheter des œufs !
- Tu n'as qu'à demander à nos voisins adjacents !
- Quelle perspicacité tu as des fois, tu m"impressionnes ! Bon je vais.... Arthur ? Est-ce que ça va ? Tu as le teint tout diaphane tout à coup !?
- Je ne sais pas ce qui m'arrive, je ne me sens pas très bien... Ouvre l'oriel s'il te plait, il faut que je prenne l'air !"

Maëly Massereau


Mercator-Vortex-Ruina-Punctum


Marchant inlassablement, je marche.
La rue est recouverte de neige sale. Il fait sombre, la rue est vide, le son de mes bottes claque dans l’air sec.
Sur ma droite une petite allée, une poubelle.
Je marche d’un pas rapide. En regardant de nouveau à droite, une boutique. 
Je marche de plus en plus vite.
Au bout de la rue, je me rends compte que je suis perdu. Hébété, je lève la tête cherchant une plaque indicatrice : Rue Mercator.

Je marche encore.
Le chemin est recouvert de neige sale. Il fait sombre, la rue est vide, le bruit de mes bottes retentit dans l’air sec. 
Sur ma droite une petite impasse, pas de poubelle.
Je marche rapidement. Regard à droite : un vieux plan de métro à terre.
J’accélère la cadence de mon pas.
A l’extrémité de la rue, je prends conscience que je me suis égaré. Groggy, je lève le visage cherchant une indication : Avenue Vortex.

Je marche toujours.
Le trottoir est recouvert de sloche. Je ne vois rien, il n’y a personne, la mélodie de mes bottes sonne dans l’air sec.
A ma droite un cul de sac, un ballon abandonné.
En marchant rapidement mon regard se pose à droite : rien.
J’allonge le pas.
A la fin de l’avenue je devine que je suis esseulé. Désorienté je lève mes yeux cherchant un renseignement : Boulevard Ruina.

Je marche irrémédiablement.
Les pavés sont recouverts de neige fondue. Je suis seul dans le noir, la rythmique de mes bottes enveloppe l’air sec.
Vers ma droite un passage, la moitié d’un dollar déchiré.
En allant promptement ma tête pivote à droite : rien.
J’accélère.
Au 4/4 du boulevard je comprends que je suis déboussolé. Sonné, je lève mon regard cherchant une information : Terminus Punctum.



Koré Préaud

Nom féminin, du latin radix

Radicelle [Radisεl] nom féminin, du latin radix –racine : 

Terme commun du 18ème siècle désignant une petite nacelle en osier remplie de radis.
La pratique courante de l’époque consistait à attacher une nacelle pleine de radis à un ballon gonflé d’Oriel et de lâcher l’ensemble dans les airs.
Ainsi un amant averti pouvait grâce à son doux palais découvrir les envies culinaires de sa belle.
Mais cette technique courtisane sombra le jour où Roméo envoya au balcon de Juliette une radicelle dépassée d’une semaine.
Il s’ensuivit ce que nous connaissons tous : deux suicides intempestifs de deux timorées.


Koré Préaud



" Intempestif "

"Intempestif !" Ce mot résonnait en moi comme un parfum familier qu'il est impossible de déterminer. Si bien, que j'en étais venu à l'appliquer sans en comprendre le sens. Toutes ces parties de "Uno" où, je me retrouvais à regarder ma mère d'un air circonspect et à prendre des pénalités dès qu'elle criait "intempestif" finirent par me conditionner. D'ailleurs, n'importe quelle personne perspicace finirait par en comprendre le sens de manière aussi implicite.
Mon voisin adjacent pensa m'en apprendre le sens en disant avec son air opiniâtre : "Ne soit pas acariâtre, le mot intempestif est composé du mot ''temps" et "in" ce qui donne l'intemporalité. Le "pestif" en fait un mot négatif. C'est donc le mauvais moment de jouer tout simplement."
Mince ! Je me focalisais maintenant sur le mot acariâtre.

Le lendemain sonnait différemment. Après maintes recherches roboratives dans le dictionnaire je me sentais prêt à prendre ma revanche. Le garçon timoré que j'étais laissa place au moi devenu chafoin. L'acariâtre respirait alors la science du langage prêt à extirper ma rancœur envers le voisin autrefois opiniâtre. L'éphéméride de ma méconnaissance passée allait être lavée. Armé de mon grimoire incantatoire nommé Robert je rendrai les propos de ce dernier, diaphanes. Mais mon empressement me fit oublier qu'on était dimanche, jour de travail pour certains. Brisant mes espoirs de vengeances me faisant revenir à l'état timoré que je fus la veille. Laissant Robert à sa bibliothèque et mon enthousiasme avec lui. 
 Rémi Hertrich

jeudi 13 novembre 2014

Bon au moins

bon au moins j'ai fini ça aujourd'hui ! hier j'avais tout bien rédigé mes définitions de mots, mais elles ont fait partie des certains trucs que j'ai perdus ! Je m'y suis remis avec vigogne aujourd'hui, c'était assez roboratif. Je dois t'avouer qu'hier soir j'étais un peu chafouin quand j'ai appris que mon document était acariâtre... Au moins, maintenant je m'organiserai mieux pour toujours faire une, voire deux sauvegardes adjacentes pour ne pas que ce genre de problème devienne intempestif. Comme disent les profs, il faut être plus radicelle. C'est tellement imprévisible ce genre de situation. Des fois je me dis, il suffirait d'être perspicace, de prédire en fonction de l'éphéméride, l'état du fichier... Ou prier, organiser un petit rituel incantatoire. Mais bon... c'est plus oriel.

Benoît Villemont

dimanche 2 novembre 2014

Ponctum c'est tout dit Maximus Neveu

Durant l'Aestivus dernier, le collegium natura se réunit en séance ordinaire afin de légiférer sur la question de l'homicida. Il est vrai que pour le profanus la question n'était pas claire et nécessitait explico.
Les senatus ne parvinrent pas à se mettre d'accord, chacun jouant de sa nobilis pour dominus le débat. La situation tournait en naufragus ignobilis, et la disputo menaçait de ruina toute l'affaire. 
Bien que benevolus, un jeune homme d'une grande humilitas prit sur lui d'apaiser cette furiae. Ce judex était d'une fort belle  generosus et ses  facultas discursives lui conféraient une certaine aura  publicus. Tous se mirent à l’écouter lorsqu'il prit la parole et même les plus taciturnus se mirent à croire miraculum. Voici ce qu'il dit :
"Origo, origo ! Fragor fulmen habena ! Nobilis senatus benevolus dominus, je vous en conjure, faites considero de mes modestus paroles. Toutes ces peregrinus verbales auxquelles vous vous livrez ne sont que monstrum. Si nous continuons ainsi, cette irritus contagio aura raison de nous !"
Ces paroles simples mais sensées eurent un immensus effet sur l'assemblée qui fit acclamation communis de ce discours plein de bon sens, qui venait de ramener la paciferae dans l'hémicycle. Tandis que les "Olae" et les "Bravorum !" retentissaient, l'un se leva et demanda si dans sa grande mansuettus, le sauveur pouvait se présenter.
"Bien sûr, je vais vous donner mon libellus, répondit le jeune homme. Ego... Jésus-Christian, mais appelez-moi Jésus-Christ ». C'est alors que l'assemblée se tut pour le dévisager. Tout le monde reconnut la sanctus figurae du bonhomme. C'est ainsi que dans un déchaînement sans égal, dix senatus se jettèrent sur lui, l'attrapèrent par les capillus, puis on l'attacha à un colonus pour lui donner la lugubris punire.

C'est après trois jours passés accroché à une croix, à implorer misericors qu'il se dit que les hommes étaient vraiment irrecuperabilis et que jamais plus il ne se prendrait la tête à descendre de la Luna jusque sur Terre. Ponctum c'est tout.

samedi 1 novembre 2014

NB: (bien garder les majuscules à leurs places car notre interlocuteur aime les mots.)


« EGREGIUS, après les exercices 305 et 306 ma foi fort intéressants, dois-je vous expliquer de par mon esprit savant de GENEROSUS, le sens caché du mot, que dis-je, du NUMEN MISERICORS suivant : « MERCATOR » !

MERCATOR, MERCATORE, MERCATORARE, MERCATORARESSIMO... Comment ne pas penser à Mercure! Mercure, planète ignée du système solaire, arborée de FULMEN ; Dieu SANCTUS du sang et de la guerre ! Sang vitreux de la Terre! Matière MIRACULUM de notre grande NATURA ! 
MERCATOR, Mercure, Mars ! Et nous pensons PUNCTUM à notre cher Hermès. Dieu messager, porteur de querelles ! SIMILIS ! Dieu des échanges... Des échanges à querelles, comment ne pas penser au Marché, quand on parle de ce Dieu marchand ! Grand Titan du COMMERCIUM !

PUBLICUS JUDEX ! Enlevez le "R" à MERCATOR et vous obtenez un marché qui se donne des airs mais qui n'en a plus, car trop essoufflé après un match de ballon rond. Mercato ! Alors, PERTINAX, me direz-vous mais... ce n'est pas tout. Croyez-moi PROFANUS, quand je vous dis que « Mercure » et « rondeur » ont un sens COMMUNIS mais DISSIMULO...

D'aborrrrrd, il y a la Planète, puis il y a le "O" d'Osiris, Hermès égyptien ; puis l'orbe PASTOR à la cime du sceptre d'Hermès, entourée des deux serpents ! Cette boule ronde est un œuf... PERSEVERO ! Ce que je vous dis là est un Grand Secret. MERCATOR, Mercure, avait dans quelqueS temps anciens pour symbole le Coq. La FIGURA de la Gaulle et de ses Gaulois ! Le CAPILUS au bout du clocher des Églises ! Symbole du Christ ressuscité ! MERCATOR, Hermès, les Gaulois. Je vois leurs casques et leurs petites ailettes... Je vois aussi les souliers d'or et leurs petites ailettes ! Pensez auX Druides et leur potion magique, qui cueillaient leur mercure sous la LUNA LUGUBRIS au solstice AESTIVUS !

Tant de secrets, c'est un PROFITEOR ! Moi-même je me perds quand je pense qu'un coq en patois creusois, SIMILIS l'Occitan, se dit un « jo » ou un « Jason » ! BREF ! MERCATOR, Hermès, mercatique est une science qui reste pour moi totalement hermétique et pourtant, elle anime les Hommes et leur HUMILITAS depuis des siècles de CALAMITAS ! »

Benoît Villemont

dimanche 19 octobre 2014

Maëly Massereau a lu une page de La ferme des animaux

« Gestion, comité, décisions... Qui décide de qui décide ? Pourquoi le pouvoir reviendrait-il à ces cochons plutôt qu'à nous ? Protestèrent les animaux.
- Parce-que c'est une race supérieure à vous autres créatures !
- Et vous, Napoléon, qu'est-ce qui vous rend si privilégié ?
- La peur ! Vous avez peur de moi et de mes chiens ! Je décide et vous vous contentez d'obéir ! »
Mais les gorets, qui avaient un esprit habile, n'étaient pas d'accord avec le grand maître car ils ne voulaient pas participer à créer une atmosphère tendue entre tous les animaux :
« Que vous croyez ! Nous autres cochons refusons catégoriquement que la gestion de la ferme nous revienne pour n'être au final que vous larbins au service d'une éventuelle future dictature !
- LA FERME ! »

Maëly Massereau a lu une page de George Orwell, 
l'a transformée en dialogue, et ajouté une phrase

jeudi 16 octobre 2014

D'après deux pages extraites de Portnoy et son complexe de Philip Roth

Dans la chambre opératoire....

le médecin : « Attendez, ne bougez pas s'il vous plaît. Je vais commencer l'opération. Voulez-vous une anesthésie générale ? Locale ? »
le patient : « Non, c'est pas nécessaire, je suis insensible. »
le médecin : « Ah oui vraiment ? C'est pourtant pas le temps que ça prend, croyez-moi... mais je demande toujours au patient avant d'agir, des fois que... »
le patient : « Oui ? Des fois que ? »
le médecin : « Qu'il y ait un choc émotionnel à la vue de mes ustensiles. (Un temps) Fermez les yeux, c'est un conseil. »
le patient (fermant les yeux) : « Vous avez de la musique pour me détendre ? »
le médecin : « Oui ! J'ai justement le CD d'Exodus, vous connaissez ? Moi non, mais j'imagine des chants spirituels aux parfums d'encens dispersé dans la moiteur d'un monument perdu, souterrain. »
le patient : «  Qu'ils viennent jusqu'à moi alors, je suis disponible. »
le médecin (mettant le CD) : « Fermez les yeux, je vais inciser au niveau de votre front en prenant les plis de votre peau... voilà.... comme ceci. Vous ne sentez rien du tout ? »
le patient : « Rien. »
le médecin : « C'est formidable. (Un temps) Et alors les enfants, ça vient ? Parce que vos parents doivent s'impatienter, non ? Quand même à trente-trois ans, c'est plus un âge pour rôder à Manhattan la nuit, hein, effleurer des inconnues, hein vous m'avez compris. »
le patient (toujours les yeux fermés, un peu assoupi) : « J'aime beaucoup l'air, là, vous avez raison, il est question de moiteur... dans leur voix. »
le médecin : « C'est vrai, très beau. Ne bougez toujours pas. Je vais délicatement décoller votre peau. Voilà comme ceci. (Un temps) Insensible, vraiment. (Un temps) Extraordinaire. (Un temps) Et les petits anges, c'est pour quand ? »
le patient (d'un coup, rouvre les paupières, manifestant de l'agacement) : « Oui, bon ça va, j'ai honte, j'ai honte de mon comportement. Je fais honte à mes parents de ne pas m'être enraciné comme mes frères ! Aïe ! »
le médecin : « Quoi ? »
le patient : « Une petite douleur, c'est rien. »
le médecin : « Je monte le son ? »
le patient : « Oui, montez-le.... très fort. »
le médecin : « Vous m'avez menti. »
le patient : « Non, je vous l'ai dit, trois fois rien, léger titillement sur la gauche. Enfin, il me semble. »
le médecin : « Je vais prélever, d'accord. »
le patient : « Montez le son encore. C'est stimulant cet Exodus... ces voix qui... ces voix dont je sens presque le souffle chaud sous ma peau. »
le médecin : « Sur votre chair vous voulez dire ? »
le patient : « Oui, c'est ça. »
le médecin : « Mais je suis au-dessus de vous. Bon ! Je reprends. Pas d'agitation. (Un temps. Tâtonnant du bout des doigts un coin du cerveau) Ah oui ! Vous ne m'avez pas répondu, c'est pour quand les marmots ? »

Quentin GESLAN



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