Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

lundi 29 octobre 2012

D'après Régis de Sá Moreira

J'avais envie de changer d'air. Il fallait que je respire l'air de la mer. L'odeur de cet appartement me donnait la nausée, le silence m'oppressait. J'ai pris mes clés et je suis sortie à toute vitesse. Je me suis élancée dans les escaliers, et, arrivée au rez-de-chaussée, j'ai heurté un homme qui sortait de nulle part. Je ne me suis pas retournée, je m'en fichais. Rien n'importait plus que de pouvoir voir le ciel et respirer l'air à plein poumons.

Je l'ai regardée s'enfuir. Pas un regard, pas une excuse. En tombant, je me suis tordu la cheville. Moi qui avais déjà mal aux pieds ! Les escaliers se dressant devant moi me paraissaient une épreuve insurmontable tellement je me sentais las. Alors j'ai décidé d'attendre l'ascenseur. Une vieille dame en robe de chambre appelait son chat.

Je me demandais où il était encore passé. Je le surveille pourtant mais il n'y a rien à faire. Dès que la porte est ouverte, il en profite pour filer. Un jeune homme était planté devant l'ascenseur qui encore une fois était en panne. Alors je lui ai dit et puis, je suis rentrée.

J'étais maudit ce jour-là. J'ai dû emprunter les escaliers malgré mon mal de pieds. Pendant que je remontais, non sans difficulté, un gros chat gris aux yeux verts a filé entre mes jambes.

Je m'étais prélassé sur les tapis du 2ème étage. C'était l'endroit stratégique : le soleil réchauffait le sol une bonne partie de la journée mais il avait fini par tourner et la faim a commencé à tirailler mon estomac. Je suis redescendu en trombes en pensant à mes croquettes. Il y avait la gardienne au rez-de-chaussée. Alors j'ai tenté une approche : peut être allait-elle me donner quelque chose à manger.

Ce satané chat venait foutre ses poils sur ma blouse pendant que je balayais. Rien de tel pour m'énerver encore un peu plus. Je lui ai refermé la porte au nez.

Encore de mauvaise humeur ! J'ai dû gratter à la porte de Mémé pour qu'elle me laisse entrer.

Je regardais la télé. Un certain Félix Baumgartner allait sauter en parachute à presque 40km d'altitude. Tout le monde en parle ! A croire que le monde tourne autour de lui. J'ai entendu gratter à la porte. Je suis allée voir.

Enfin, j'ai cru que j'allais y perdre mes griffes! Mon estomac vide criait famine. La télé allumée montrait une très alléchante pâté. J'ai sauté sur le canapé et j'ai essayé de l'attraper mais elle s'est volatilisée pour laisser place à un playmobil qui sautait dans le vide. Je n'avais jamais essayé mais ça n'avait pas l'air appétissant. Alors, résigné, je me suis mis en boule et je me suis endormi en rêvant à une belle cuisse de poulet rôti qui fumait dans ma gamelle.    
Pauline Rey

dimanche 28 octobre 2012

Le saut du ciel

  Je ne sais pas ce qui m'a pris, vouloir sauter d'aussi haut... Non mais franchement quand on y pense ! Quelle idée ! Personne de sensé ne voudrait faire un truc pareil. Imaginez le délire : on vous dit que vous allez sauter de près de 40000 mètres. Vous auriez répondu quoi vous ?
Bah moi en tout cas j'ai dit oui... Quel con, faut que j’arrête ce genre de défis, ça va mal finir. Je pourrais me faire porter malade ou prétendre une amnésie ou une folie passagère. Il a fallu que les médias s'en mêlent, à cause d'eux je ne peux plus reculer. Ce que je me demande c'est ce qu'espèrent le plus les gens qui vont regarder.

  Je suis devant la télé, dans quelques heures Félix Baumgartner va sauter, je me dis que je n'veux pas louper. Je sais pas si c'est vraiment un événement ou juste une distraction, une curiosité exceptionnelle. On le dit pas mais tout le monde sait que si ça foire on aura assisté en direct à une tragédie classique, une sorte d'Icare qui s’écrasera du haut de la grandeur de ses rêves... Quelle horreur ! Parfois je pense vraiment à des choses bizarres. J'suis peut-être un sadique.
Je regarde mon chien qui traine la patte dans l'appart', lui il s'en fout.

  Ouaf, je ouaf et je re-ouaf, c'est cool la vie de chien en ville, mais on s'emmerde un peu. Je remue la queue, bave sur quelques paillassons mais rien de bien excitant. Je vais pas me plaindre mon maitre me traite bien, je suis nourri, logé et baladé dans des parcs. Mais bon... c'est vrai qu'il y a des jours où on se prend pour un grand chasseur, qu'on gambade dans la forêt et qu'on pourchasse des petits rongeurs. L’instinct sûrement.
Il a pas l'air attentif aujourd'hui, mon maitre. Je vais essayer de le divertir un coup. Je vais aller trainer dans ses jambes pour avoir quelques caresses. Juste une petite préparation. Yeux humides :  c'est fait . *couine* *couine* , couinement réglé. J'y vais. Ça ne marche pas très bien, il me fait des gestes qui me signalent qu'il n'a pas envie de jouer. Tant pis. Je vais à la fenêtre, je pose ma tête sur le rebord et je regarde ce qui se passe dans la rue. Dans l'immeuble d'en face un enfant est sur un balcon et fait de grands mouvement,lui il a l'air de s'amuser.

  Je suis sur le balcon, et comme c'est mercredi après-midi je peux jouer autant que j'ai envie. Brrrr, Superman fonce dans la tête de Tyrannosaure...PFRRRR mais comme c'est un T-rex robot, y a une bombe qui explose BLLLRRRAAAAAMMMB !!! Je cherche dans la boite à jouets, et ça y est ! Voilà la figurine du Action Man Deltaplane. BIM ! Coup de poing à Superman, sauf que là le Ninja Pteranodon met un coup de pied dans le dos ! Le traitre ! J'ouvre le deltaplane de la figurine...
Tiens et si ça volait vraiment ??? Et d'aussi haut ce serait bien à voir, non ? Un vol super long qui pourrait même atteindre le trottoir d'en face ! T'imagines ! Je vais sûrement me faire gronder, mais c'est pas grave, j'ai trop envie de voir ce que ça fait.

  Je sens que je me soulève dans les airs, ça y est je vole. Merde ! Mais c'est que c'est haut là ! Ouah première fois que je fais un truc pareil. Je ne peux rien diriger, je ne suis qu'une simple figurine faut pas oublier. Bon, j'ai un deltaplane... L'air s’accélère, la vitesse augmente, j'ai pas été conçu pour ça moi !!! C'est long et rapide à la fois, quelle sensation, j'ai l'impression d'avoir un cœur et qu'il bat. Ça sent la fin les gens dans la rue qui n'etaient alors que de petits points prennent une forme de plus en plus  grande, le trottoir arrive à grande vitesse !!
CRACK, mes bras volent en éclats, mes jambes aussi... Mon deltaplane ne devait pas être homologué, ma tête voltige, elle tourne sur le sol et mes yeux s’arrêtent sur le soleil.
 Que c'est haut ! Que c'est beau ! Non mais imaginez sauter depuis le ciel ! Quel pied ça doit être !!      

Mathieu Laffargue 

samedi 27 octobre 2012

Benoît Villemont aime la SF

J'ai attendu un colis 3 semaines et c'est ce matin qu'il est arrivé. Quand le postier a sonné je n'étais pas encore réveillé, mais c'était impossible pour moi de rater l'occasion d'avoir enfin dans les mains mes 20 bouquins de S-F ultra rares et collector. Alors j'ai ouvert la porte.

En 20 ans de métier j'avais jamais vu un gars m’ouvrir la porte en caleçon-chaussettes. Le pauvre petit gars, il devait se les cailler. Il ne devait pas non plus avoir honte que quelqu'un le voie !

Depuis que je suis petit, j'ai la maladie du mec qui en été porte des sweats et en hiver, des tee-shirts. Ce gars là me faisait penser que mon cas n'est pas trop grave et que je ne suis pas le seul après tout...

J'ai vu mon fils passer devant la maison vers 8h du matin! Encore en colère, encore en caleçon je suis venu lui demander ce qu'il faisait tout seul dans la rue à une heure pareille !

J'ai traversé la rue et là je me suis demandé si j'étais en été ou en hiver. Mais ensuite, je me suis rappelé ce que m'avait dit Victor à propos de mes lunettes qui faisaient rayon X pour voir au-dessous des vêtements.

J'ai voulu faire croire à Henri que ses lunettes avaient des rayons X mais il avait l'air de ne rien comprendre. De toute façon d'après le vendeur, il n'y a que moi qui les aie, ces lunettes maintenant.

En 20 ans de métier, j'avais jamais vu un gamin aussi naïf que le petit rouquin qui venait de m'acheter les lunettes sans verre. J'avais jamais arnaqué un gamin aussi facilement. Je suis resté cloué pendant un moment.

Le vendeur ne répondait pas, j'ai redit "bonjour", mais il semblait envoûté. Je revenais lui ramener mon jet-pack déjà tout cassé! Aussi, je me suis demandé si j'allais pas le secouer, lui en coller une ou lui arracher les dents?

Devant moi il y avait une sorte de garçon manqué qui tenait dans ses mains, la boîte du nouveau Jet Pack 4020. Cela m'a rappelé les balades dans les airs que je faisais il y a une vingtaine d'année avec mon ami Baumgartner.

Si seulement Michel savait comme ses balades en jet-pack à 20 m du sol me font marrer depuis mon saut à 40 km au-dessus de la Terre...

Je savais que personne ne me croirait mais, il y a quelques jours, j'avais bien vu un humain filant, une sorte d'astéroïde humanoïde, passer devant le hublot de ma soucoupe volante.

Perrine Clément demande à être écoutée

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« Bien sûr, que je t'écoute, en même temps je ne peux pas faire autrement, vu comment tu cries ! Il faudrait être sourd pour ne pas t'entendre ou avoir l'habitude. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« Mais qu'est-ce qu'elle a celle-là à ouvrir sa gueule ? Les gens sont complètement fous maintenant, c'est dingue, quoi. Regarde-toi bordel, tu es sur une palette et tu fais la mariolle, et ça t'avance à quoi ?»

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« J'aimerais avoir le temps de vous écouter, mais le petit en a marre de faire les magasins avec moi et je dois admettre que moi aussi, une poussette ça encombre et ça fatigue. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« J'ai pas le temps, une prochaine fois. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« oui oui, on t'écoute, allez fais-nous rire. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« hmmm, t'écouter ? Enfin si tu as quelque chose d'intéressant à nous dire, pourquoi pas. Mais ça semble viiiiiiiiiide, comme ta petite tête, elle est bien belle la jeunesse française ! Regarde-moi ça, la jeunesse de télé-réalité, elle fait tout pour se faire remarquer, connerie ! ».

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« Ouais, ouais je t'écouterai un autre jour, donc j'ai du pain à prendre, il faut que je passe à ma mutuelle déposer mon enveloppe, regarder les appareils photos à la Fnac pour ma sœur pour son anniversaire, il me reste encore deux jours, c'est un rose qu'elle veut et grand angle, pourvu que je trouve ça vite. Ah oui et puis il faut que je me dépêche avant que la banque ferme, il me reste une demi-heure je ne vais jamais avoir le temps, il va falloir que je courre »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« Regarde Mireille, la petite là bas, elle a de la voix. Quand elle aura fini il faudrait qu'on aille la voir. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ? »

« Oula qu'est-ce qu'elle veut celle-là ? Ça doit être encore une qui n'est pas contente. »

« Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ?  Y a que toi finalement qui fut tranquille, l'espace d'un temps, hein Felix ? Felix Baugartner. Il y a de cela 40 ans, les Hommes regardaient un autre homme marcher sur la lune et toi Felix, on t'a regardé revenir sur la terre. Qu'est-ce qui te pousse à revenir sur la terre ? C'était pas mieux là-haut, sans nous, sans son.  Hein, tu m'écoutes ? Oh, tu m'écoutes ? Je suis là, je suis debout, je te regarde, je te parle, alors tu m'écoutes ?  »

mercredi 24 octobre 2012

Amandine Charon et Félix Baumgartner

Je suis au supermarché, il est 11h. Je déteste faire les courses. Tous ces gens avec leurs chariots, leurs sacs et leurs listes de courses.  Ils en n'ont rien à faire des uns et des autres. Mais c'est qui ce taré qui me bouscule ?

Je suis trop tête en l'air et en prime l'autre qui vient de me pousser. Il ne s'excuse même pas. Et encore un autre qui pousse son chariot dans le mien. Ils le font exprès.

J'ai l'habitude, c'est même une manie, de pousser les chariots des beaux blonds. Après je louche sur ses provisions. J'ai lu dans Femme Actuelle un article sur les courses et l'alimentation des jeunes célibataires.

Je vais me régaler avec mes pois chiches. Je vois aux fruits et légumes de magnifiques radis roses mais il n' en reste plus qu'une botte. Je cours, une grande blonde maquillée comme un pot de peinture me les chipe.

Je suis ravie d'avoir trouvé ces derniers radis roses. Ils vont parfaitement aller avec ma salade verte, mais quelle honte il n'en reste plus qu'une botte. Ah justement voici quelqu'un je vais lui dire ma façon de penser.

Je n'y crois pas, mais quelle grosse conne. Je n'aurais jamais dû devenir chef du rayon fruits et légumes chez Intermarché. Ma mère me l'avait dit. Quand je pense à Felix Baumgartner. 

lundi 22 octobre 2012

Claire Cantin

- Je m’ennuie, il fait si froid dans le coin. Je me tourne vers mon voisin plein à ras l'bord pour taper la discute.
- La clémentine d'à côté a l'air de vouloir me parler. Merde en plus ça pue la clémentine ! Il vont dire quoi les clients si mon contenu sent l'agrume ? Vite demi-tour.
- L'autre blanc-bec me gâche la vue, déjà qu'on n'aère pas souvent, il pourrait laisser les plus petits devant... Pourquoi il se retourne comme ça ?! Il aurait pu me fêler les bords cet abruti ! Manquerait plus que j'm'étale au 4ème étage. Faudrait pas trop qu'il s'agite, j'ai pas envie de redescendre. Le nouveau du dessous pue le pas frais, il doit venir d'Alsace vu son étiquette...
- J'aime pas cet endroit, il fait noir 90% du temps et on est toujours en surnombre le dimanche. c'est le jour du marché bio, elles sont belles leurs salades... Tiens ça bouge au-dessus, le gros blanc fait sa star. Elle est mignonne la framboise derrière. Bon c'est pas tout mais j'risque pas de couler avec un froid pareil...
- Cette odeur ! Vivement la soirée tartiflette, j'ai les feuilles qui se ramollissent. Tiens, c'est l'heure où Kévin va chercher un truc à manger, il va encore laisser la porte ouverte... Chouette c'est la chaîne info. Felix Baummgaartner. Il va pas faire ça ! Y'a vraiment des têtes brûlées. Et s'il avait croisé un pigeon ? Kévin pousse-toi tu caches l'écran.
- Bon j'me fais quoi aujourd'hui ? Ho la vache ça pue dans le frigo ! Elle est où la confiture de framboise ? Maman rentre dans 15 minutes. Une clémentine et j'ai le temps pour des bonbons. Quoi les infos encore ! Ça me saoule y'a jamais rien d’intéressant. C'est à quelle heure déjà le monde des records ?

samedi 20 octobre 2012

Yin Cheung Peter Wu

C'était il y a 2 ans déjà, J'ai fait un long vol depuis mon petit village, un peu fatigué, un peu froid, un peu. ... Je ne sais pas comment dire...
Mais Je sais il y a une chose que Je veux faire, c'est acheter un café tout de suite et rester tranquillement dans la salle d'attente du train.
Il pleuvait très fort soudainement, Je suis en face de la fenêtre de la salle, regarder la pluie, sentir la pluie, elle est pas mal en fait, au moins Je ne suis pas seul à l'attendre le train, quelques minutes après, Je suis en train de m'endormir avec la musique de la pluie.
la pluie est partie, en meme temps elle me réveille. Quand j'ouvre les yeux, Je ne peux pas imaginer c'est qui est assis à côté de moi, c'est Felix Baumartner. C'est le héros de mon père, Je me souvenu très bien que mon père m'a toujours dit ses records devant la télé quand j'étais petit.
Le train est arrivé, je lui demande une signature sur la photo que J'ai pris avec mon père avant il est parti.

J'espère que tu es content au paradis.

Il me manque, mon père.

Silhouette de Quentin Aubé

Simon :
 Quand je rame en mer, j'aime regarder mes pieds. Je pense souvent à ça. À quoi bon regarder le paysage. Quelques intrus y viennent des fois. Je n'aime pas ces intrus dans mon paysage. Ils sont mal polis, ils rentrent sans frapper et merde, en voilà un.


Intrus :
 C'est qui ce type ? J'espère que je ne le dérange pas. Il me regarde d'un drôle d'air. Je me suis perdu je n'y peux rien. Mais ça, il ne le sait pas. Comment je me suis retrouvé là ? Il y a une silhouette plus loin au-dessus de l'eau. Je vais allez voir.


Silhouette :
 Il y a 237 nuages plus deux traînées d'avions qui se croisent. En 10 secondes il arrive en moyenne 3 petites vagues plus une grosse. Les algues poussées par les vagues ne restent pas longtemps hors de l'eau. Un truc est passé dans le ciel à environ 17h45. Je m’emmerde sur ce cailloux.


Truc dans le ciel :
 J'ai chaud et j'ai froid en même temps dans cette combinaison. J'espère que ça va bien se passer. Normalement tout est ok. Tout est ok on me dit. Vivement que je sorte de là. Je devrais pouvoir maintenant, on en est où ? 38, 39km ? Bon allez tout est prêt, j'ouvre. Attention. Hop ! Wah ça va vite, j'arrive à voir la mer. je vois quelques personnes. C'est qui ce type qui me regarde d'un drôle d'air ? Et l'autre là il est naufragé ? Oh, merde ! Ya un truc qui est passé tout près de moi à grande vitesse ! Eh ! Vous me recevez ? J'ai vu un objet lumineux passer près de moi à grande vitesse, il m'a manqué de peu !


Objet lumineux :
 Mais qu'est-ce qu'il foutait là lui ?! Ils sont pas bien les gens ici . Normalement il n'y a jamais personne, comment on va faire maintenant ? Et c'est qui ce type qui me regarde d'un drôle d'air ?


Simon :
 Et encore un.. et encore un...


Intrus :
 On s'emmerde sur ce caillou.


Silhouette :
 Je vais bien manger ce soir.

Julie Dautel

Je râle, ce matin j’ai reçu un appel de la RATP, ils ont perdu la photographie collée sur mon dossier. Voilà, maintenant je suis de mauvaise humeur et en plus je n’arrive pas à faire mon exercice d’écriture… Et puis d’abord qui c’est ce Félix Baumgartner ?

A la une, à la deux, à la trois ! Aller j’y vais !!!! GéronimooOOOOOooo !

En tant que grand chef Indien j'ai eu la chance d'avoir une vie bien remplie. Mais maintenant je m’ennuie, y’a rien à faire ici. Se battre contre deux pays ça, c’était quelque chose ! Une chose est sûre, je m’amusais mieux sur terre, merci la Mort !

Le passage de la stratosphère ça secoue bien ?! Je t’attends Félix, aller un peu plus vite encore ! Une petite perte de conscience ? Non, même pas… Plus que deux minutes avant de s’écraser. Ah mince c’est vrai, j’avais oublié le parachute, il me fait toujours ce coup-là ! Une fracture de la nuque ? Non toujours pas. Bon, ce sera pour une prochaine fois je suppose.

Lorenza Pittman

 Je me suis levée en panique comme toujours, à 9 heures ce matin,
alors que mon cours commençait trente minutes plus tard.
J'ai soulevé la couette en urgence, enfilé mes chaussons,
 et réveillé en toute hâte mon chéri, allongé de l'autre côté du lit,
 qui dormait profondément.


Ah ça c'est sûr, je dormais comme un gros bébé.
Quand je pense que j'ai une réunion avec Jean-Jacques,
 qui a déjà commencé depuis quelques secondes...


Tiens, encore en retard le Nico ! J'ai le temps de regarder les infos.
Félix Baumgartner, c'est qui celui-là ?


Bon aller mon coco, toute la planète te regarde, fais pas l'imbécile. Saute !
... J'aurais dû les prendre les calmants de mémé Simone ...


Aller, au placard les huiles essentielles.
 Il veut faire l'beau, il verra ben d'là haut.
 Il est têtu comme un âne celui- là !


Hi han... hé la mémé... hi han... oublie pas mon foin... hi han... J'ai faim.... hi han...
Toujours dans les vapes la Simone, je ne vais quand même pas mourir de faim.
Oh, Dieu tout-puissant, viens-moi en aide.


Il a vraiment faim cet âne. Je n'ai pas le temps de m'occuper de toi.
Pour le moment, je vais botter les fesses à celui qui croit pouvoir être plus haut que moi.
Non mais ! Descends d'là, Félix-baume-au-cœur ou je n'sais quoi !

Anaïs Bosc-Bierne

 J'allais chez un savant fou pour qu'il me prédise l'avenir. En chemin j'ai croisé ma grand-mère, elle m'a fait peur, je l'ai totalement ignorée...

  Je sortais du bar, habillée comme une danseuse psychotique, coiffée comme la reine d'Angleterre quand j'ai aperçu mon petit-fils. Il m'a vue, j'ai voulu le saluer, je lui ai couru après mais il marchait trop vite et je me suis étalée comme une croûte...

  Je venais de me garer au milieu de la route parce que je suis con, quand une meuf sénile a fait exprès, j'te jure, de tomber devant mes roues. Les voitures klaxonnant derrière moi, j'ai redémarré, parce que je suis con, tant pis pour la vieille...

  J'avais déjà trente minutes de retard et il a fallu que ce dégénéré roule sur une vieille DEVANT MES YEUX! Je ne suis pas allée travailler ce jour là, et je me suis donnée le défi de manger trente glaces par jour pendant 3 semaines...

  J'en peux plus de cette tarée et de son défi à deux balles ! Une semaine que je travaille à Carrefour, une semaine qu'elle vient tous les jours. Elle arrive, elle achète ses milles glaces, elle repart. Et si cette fille là-bas savait à quel point elle est jolie. Je lui demanderais bien son numéro mais avec cette chemise de guignol aucune chance...

  Aucune chance, pas sûr. Je sors tout juste du supermarché et j'aime bien faire mes courses ici. A vrai dire c'est surtout depuis qu'il y a ce nouveau vendeur. Ah s'il me trouve jolie tant mieux mais lui, oui oui c'est un sacré canon. Je me demande ce qui l'a amené à faire ce boulot nul. J'entre dans ma voiture, rêveuse, j'allume la radio et... cette station est nulle aussi. Les infos ? On nous prend pour des débiles. Ils font même en sorte qu'on s'en rende compte, il n'y a qu'à regarder dix minutes de pub dans la boîte carrée.

« En ce joyeux après-midi, une triste nouvelle. Nous apprenons que rongé par la culpabilité, Félix Baumgartner aurait tenté de mettre fin à ses jours, une semaine après la mort de sa grand-mère, tombée sous les roues d'une voiture par sa faute. La gravité te poursuit, Félix ! »

Cours, Zheng Xili

Je marche dans la rue en regardant Denis me parler à voix haute.
-Cours ! Xili ! J'ai entendu Amandine me dire : il y a des Zombies dans la rue !
En parlant, on court très vite dans la rue, et on a vu Amandine qui est en train de traverser la rue.
Elle nous crie : J'ai vu deux zombies qui passent dans le marché, ils ont mangé les lapins vivants sur place ! C'est vraiment très violent. Cours Xili, viens avec nous. Il nous faut trouver la police !
La police ! Je ne pense pas qu'on peut les trouver ici !
Allez ! Les jeunes, cachez-vous dans ma voiture !
Il y a un homme qui nous parle dans sa voiture.
Je lui conseille : à la police!
Finalement , on y est a tous arrivés.
On a vu un policier qui assis dans son bureau nous regarde.
Et il nous dit : Attendez, vous, je suis en train de regarder la télé,
Félix Baumgartner va sauter tout de suite, c'est un moment historique !

Double hommage

On se sera référé, jeudi 18 à 18 heures, à deux événements récents.
Le premier, la sortie il y a quelques semaines d'un livre signé Régis de Sá Moreira, La Vie, constitué de courts paragraphes dont le narrateur change à chaque fois. Chacun dit je, croise un autre qui dit je à son tour, et ainsi de suite.
Le second, le saut extraordinaire de Félix Baumgartner le 14 octobre dernier.
Il aura été demandé à chacun d'intégrer ce personnage parmi les narrateurs.


jeudi 18 octobre 2012

Laure Sabler le dit aussi


Il fallait se le dire, dans le village de... les ouï-dire circulaient sans cesse. 
Il avait prévu de le dire à son ami qui devait arriver demain, « ici, il y avait des choses à ne pas dire ». C'est-à-dire qu'il valait mieux ne pas dire des mots dont on ne pouvait se dédire. 
Le lendemain quand son ami arriva il commença par le prévenir :
- Ce n'est pas pour dire mais il faut quand même dire, que les on dit ici sont monnaie courante et si tu ne veux pas que l'on médise il vaut mieux surveiller tes dires. 
Son ami lui répondit : 
- Dis-donc tu n'exagères pas un peu ? On m'a dit qu'ici il fait bon vivre. 
- Tu ne pourras pas me dire que je n'avais rien dit rétorqua-t-il inquiet de cette réaction. 
En rentrant accompagné de son ami il va sans dire qu'il tremblait de voir ses craintes se réaliser, c'était tout dire. 
Soudain son ami stoppa brusquement, il faillit ne pas pouvoir s’arrêter et se cogna violemment à lui. 
« Ben dis-donc », s'exclama-t-il soudain étonné de la scène qui se déroulait sous ses yeux. 
Deux vieilles dames s'étaient arrêtées au milieu de la rue, filet de commission au bras elles les regardaient arriver avec curiosité, indifférentes au reste.
Elles avaient toutes les deux entendu l'exclamation de son ami. Gênée d'être surprise dans cette situation, elles l’interpellèrent :
-Vous dites ?
Son ami commence à ouvrir la bouche pour dire « J'ai dit... »
Mais il lui marcha sur le pied et répondit à sa place : « Il allait dire qu'il trouvait cet endroit sympathique »
Une des deux femmes lui répondit « Dites-donc, vous me prenez pour une idiote ! »
« Bien dit » répondit l'autre.
Il se dépêcha d’entraîner son ami plus loin. Mais il les entendait déjà médire. 
- Dis-donc, ce n'est pas pour dire, mais elles guettaient les commérages
-Je ne te le fais pas dire lui répondit-il. Mais je te l'avais dit. J'ai essayé de te le dire. 
-A qui le dis-tu ! A vrai dire je ne voulais pas te croire
-Comment dire sans être vexant, Ce n'est pas tout dire, mais il faut quand même te dire que tu n'écoutes pas ce qu'on a à te dire. Ce que je veux dire, c'est que tu dois prêter plus d'attention à ce qu'on te dit. 
-Excuse-moi mais tu ne me feras pas dire : dire que tu m'avais prévenu. A vrai dire, tu ne devrais pas prêter attention à ces dires. Et dire que j'avais pensé que tu avais changé.
Les deux amis continuèrent leur chemin sans mot dire. Et chacun soupira de son côté, et dire que le week-end avait si bien commencé, il aurait mieux valu ne rien dire. Parfois il vaut mieux rester sur les non-dits et entretenir les malentendus. 

mercredi 17 octobre 2012

Denis Drouet

                                                        TA GUEULE !
      Il y a des jours ou j'ai bien envie de vous dire, ce que j'entends par ta gueule.
Disons que vous m'importunez, à l'entente des dires, de ce que tout bonnement vous me dites ou bien si je puis dire, bavez.
Car ce que je veux dire par là, c'est que vos mots, (aussi bien dire) vos dires me sortent par les oreilles.
Tandis que ceux-là mêmes sont, je dirais même plus ! des vomissements.
Qu'on se le dise, les non-dits n'aident pas nos fragiles oreilles, qui à vrai dire attendent tout simplement, j'allais dire qu'on ne les dise plus.
      Et dire qu'on m'avait prévenu qu'un jour les sons (je ne veux pas dire les designers sonores, quoi que j'ai entendu dire ... enfin non, passons) Je disais donc, qu'à ce qu'on m'a dit ou plutôt me disait, un jour les sons m’importuneront. J'entends déjà dire ... je vous l'avais bien dit!
Bon très bien je conçois, et je veux dire par là que j'entends ce que vous me dites, que peut-être il serait probable que (enfin si je vous laisse dire bien-sûr) il est possible qu'un jour, ... car ne soyons pas médisant, je comprenne les paroles dites vomissements comme je vous le disais un peu plus haut.
       Tous ça pour dire, et je le dit plus haut, TA GUEULE!

Dit-elle (Régina Sorel)

   Je dois vous dire quelque chose qui autant dire, le dire n'est pas un non-dit.
   En fait, à proprement parler, qu'on se le dise, je n'oserai pas dire ce que l'on
   n'oserais pas me faire dire.
  
   Autant dire, c'est assez clair !...

   Eh oui, il me l'avait dit, mais c'est pas pour dire, ....
   "J't'avais dit", "et alors que te dire...."  ne sert qu'à me contredire.

   Pourtant, j'aime à dire que de ces dires ne restera pas des pour-dire...

D’habitude je lui dis tout

Que va dire Sarah si je ne lui dis pas que Mathieu m’a dit qu’il m’avait dit de lui dire qu’il voulait la voir ? Au dire de Thomas, il voulait lui dire qu’il l’aimait. Je n’ai pas vérifié ses dires mais ce qui se dit aussi c’est qu’il est trop timide pour le lui dire directement. Autant te dire qu’il n’est pas près de le lui dire, vu que je ne l’ai toujours pas dit à Sarah !
Après on va dire que je ne dis rien ! Mais que l’on ne me dise pas que j’ai rien dit puisque je te l’ai dit à toi ! Tu me promets de ne rien lui dire, dis ?
Julie Dautel

mardi 9 octobre 2012

Le dict du Quentin (Aubé)

Dire (J'allais dire...)

Bon, ben quand faut y aller

Quand on arrive à dire que c'est pas bien de dire ce qu'il a dit.
C'est dire si on en dit, des choses.

Au lieu dit du canton,
Quand on dit qu'on dit, on le dit pas pour rien y faut dire.
Un jour un type a dit : « Moi je vais dire tout haut ce que les gens disent tout bas, et jle dis pas pour rien. »
« Le dict » il s'appelle, à ce qu'on dit.
Car il en dit des choses, « le dict ».
Comme on dit, il dicte.
Tout à tout le monde.
Mais « Le Dict » a dit ce qu'on ne dit pas.
C'est-à-dire qu'il a dit le « dit » du dicton.
On ne le dit pas.
Car si « Le Dict » on n'y touche pas, le dicton jte dis pas.
Car le mot « dit » dans le dicton nous maudit.
Et c'est dire s'il l'a maudit le « dit » du dicton « le dict ».
Et dire qu'il est maudit.
C'est dire s'il l'a mal pris.
« Le dict » en dit pas une depuis.
Quand on le croise et qu'on lui dit : « Alors, « Le dict » on se porte bien ? »
Il répond « non, mais dites don ! »
ça en dit long.

Ah si les gens savaient qu'au lieu-dit du canton, pour que le « dit » n'en maudisse plus, il faut dire don, au lieu du non-dit du dicton.

lundi 8 octobre 2012

Lorenza Pittman le dit

Je dirais bien que ça m'ennuie, de ne pas l'dire.
Mais il l'a dit, qu'il fallait l'dire.
Et que si on ne l'dis pas, on ne nous dira rien.
Alors dites-le !
 

Pauline Rey l'a bien dit

Pourquoi tu n'as rien dit ?

Pourquoi tu n'as rien dit ? Il fallait me le dire au lieu de ne rien dire !
Comment dire... Dire les choses, dire ce que l'on a sur le cœur, c'est mieux que de ne rien dire du tout.
A vrai dire, dire permet d'évacuer, de ne pas s'enfermer. Enfin, je veux dire que ça permet de ne pas se monter la tête aussi. Les non-dit empoisonnent la vie : après, on s'imagine des trucs, on se dit ceci, on se dit cela.
Mais, qu'on se le dise, entre nous, tu as bien le droit de ne rien.
Tu dis ce que tu veux à qui tu veux.
Quand même, il fallait le dire plus tôt que tu ne voulais rien dire ! Parce que, ce n'est pas pour dire mais, en général, tu me dis tout.
Alors là, à présent, tout est dit : tu as sûrement trouvé quelqu'un d'autre à qui raconter tes dires.
Dis-toi bien que tu ne trouveras pas une meilleure oreille que moi, à qui tu peux tout dire.
Je dirais même que je suis la seule à pouvoir t'écouter sans me dire : « Mais qu'est-ce qu'elle en dit des âneries !! ».
Enfin bon, moi je dis ça, moi je ne dis rien !

Marie Hareau le dit

Un homme et une femme rentrent chez un tailleur.
"Monsieur, il faudrait de nouveaux costumes pour mon mari, si vous voyez ce que je veux dire."
"Comment dire, je n'osais pas le dire. Alors dites-moi, quel genre de costume voulez-vous?"
"A vrai dire j'aimerais un costume léger. Il faut dire qu'en cette saison il fait chaud. J'ai même envie de dire que c'est un véritable cagnard au bureau!"
"Oui oui, je vois bien ce que vous voulez dire, j'ai le même problème ici. Mais nous n'allons pas choisir un costume blanc..."
"AH! Tu as vu, je te l'avais bien dit ! Ce n'est pas pour dire mais mon mari a des goûts... comment dire, inadaptés. Ce que je veux dire c'est qu'il est capable de porter un costume blanc à un enterrement. Nan mais il faut lui dire! Dites-le vous! Mais dites-le!"
"A ce qu'on dit les costumes blancs sont très adaptés lors de grandes chaleurs. Mais on dit aussi par chez moi que ce sont les gens qui aiment se faire voir, comme on dit, qui en portent. Vous n’êtes pas comme ça vous. En tout cas ce n'est pas ce que l'on m'a dit. Les gens disent que vous êtes un homme humble, ne leur donnez pas l'occasion de dire du mal de vous"
Après réflexion le mari dit qu'il ne laisserait pas dire du mal de lui et que ce n’était pas pour dire mais que les costumes blancs ça faisait grossier, il demanda de mauvaise fois à sa femme pourquoi elle ne l'avait pas dit plus tôt avant de choisir un costume digne d'un homme humble comme il aimait maintenant à le dire. 

Claire Cantin a dit

"Monsieur, heu j'veux dire madame. J'voulais vous dire, comment dire, vous savez hier c'est pas pour dire mais... ce que vous avez dit, bah ça me fait dire que la médisance enfin vous savez comme vous dites là.
A ce qu'on dit qu'hier votre collègue a dit pour ne pas le dire que vous et votre truc là, enfin vous voyez. C'est comme si j'disais, enfin j'allais dire plutôt, je prédisais qu'il dirait ça. On nous l'avait dit dans les non-dit quoi : il est comme ça. Et j'voulais comme qui dirait parler pour lui en disant que votre gâteau, il était quand même bon. J'vous dis ça tout net. Mais lui dites pas que j'vous l'ai dit. Vous dites ? Non mais faut dire qu'avec tout ça il a dit, enfin ne me le refaites pas dire. En plus sa diction en était fastidieuse, faut dire qu'il en avait dix. A vrai dire c'est pas vraiment ça qu'il a dû dire."

samedi 6 octobre 2012

Dit-elle en chinois

Ma copine et moi sommes dans le bus. On se parle en chinois.
--regarde le garçon devant nous ! me dit-elle à voix basse.
--Pourquoi tu dis ça ? Dis-moi.
--Il est vraiment très beau. Il ressemble à mon ancien copain.
--Mais, comment dire...., il est.....
--C'est-à-dire ?
--Dis-donc, Il n'est pas assez grand. À vrai dire, il est plus petit que moi.
--Tu l'as dit. Mais, c'est pas une chose à dire !
Ce disant, il parle à voix haute.
--Madame ! J'ai entendu tout ce que vous disiez ! J'ai appris la langue chinoise depuis déjà 3 ans !

Zheng Xili

Didis maudits

Dis-donc, c'est pas pour dire mais, mes didis, j'veux dire, mes dix doigts quoi, comme on me disait quand j'étais petit, ils sont... comment dire, maudits ! Et y' a pas que moi qui le dis, tout le monde le dit, d'ailleurs c'est dire la dimension que ça a pris ! Ok, c'est pas dit que ça m'excuse... Mais dis-moi, on ne t'a jamais dit tous les on-dit qu'on dit sur moi ?

Certains disent, j'le dis et j'le répète, que mes doigts sont bel et bien maudits.
Hé dis, tiens, par exemple, dimanche dernier, c'est à dire le dix, j'dînais avec Mehdi, un vrai caïd comme on dit, c'est lui qui volerait les caddy, enfin c'est c'qu'on dit, j'te dis c'qu'on m'a dit. Disons que c'est Teddy qui m'a dit ça, mais à vrai dire, j'me dis qu'ça fait cliché. Mais qu'on s'le dise, il avait qu'à pas avoir un prénom finissant par "di", pardi.
Bref bref bref, je divague, tu me fais dire des trucs à pas dire là. Bon, comme j'ai dit, je dînais chez lui, on se disait rien, y'avait pas un bruit. Et pis, quand j'ai pris le plat de radis, on aurait dit que, comment dire, il s'était tout ramolli dans mes doigts et il s'est cassé en mille morceaux!

Ça a fait pareil chez Freddy, avec la souris de l'ordi!
Ça a fait pareil avec lui, l'autre, un tel, un tel.
J'te dis, tout le monde le dit!
Y'en a même qui prédisent que cette malédiction, ben elle me suivrait jusqu'au paradis.


Benoît Villemont

Histoire de dire


-C'est pas pour dire, mais on parle souvent pour ne rien dire.
J'veux dire... c'est pas qu'une question de diction, la séduction de l'élocution empêche de produire des déductions. A vrai dire, c'est pas une fiction, la science de la miction. Tu vois c'que j'veux dire ?
Non ?
Bon
Comment dire? Eh bien comme dirait l'autre : « Le verbiage c'est pas l'action, ducon ».
Ça te dit quelque chose ce dicton? On a qu'à dire que c'est d'Odilon... Redon, le gars de Rostov.
-Ça en dit long sur le gars, dis-donc!
-J'te l'fais pas dire, alors tais-toi.
-Si tu voulais pas m'voir fallait l'dire! J'me disais que ça m'disait bien t'écouter divaguer mais dis-donc, tes discours, c'est du distillat de non dits, ça m'dilate le derrière. Dire que tu te dis philosophe...
-Eh dis-donc! Même Diderot dérive des fois. Enfin, à ce qu'on dit... Autant dire que l'art est difficile, mais la critique... enfin, vous voyez ce que je veux dire.
-On n'a qu'à dire que oui.
-Vous dites?
-Oui.
-C'est-à-dire?
-C'est pas pour dire, mais on dirait que vous perdez le fil de vos déductions.
-J'vais vous dire, j'vais m'taire.
-Ça y est, il est vexé, didoudidou! Allez, on n'a qu'à dire que j'ai rien dit.
-Disons que je vous pardonne. Mais j'oublie pas hein, ne me faites pas dire ce que j'n'ai pas dit.
Bon je recommence, non parce que, j'vous ai pas tout dit.
-C'est pas pour dire mais vous commencez presque à être distrayant.
-Non! La distraction, c'est la dictature du délire, le dépotoir des déjections d'hilarité, c'est la fin du dictionnaire, la hache qui abat le dogme du sérieux prolifique, le despotisme du drôle. La distraction c'est le danger, l'issue fatale de la bêtise, toujours plus drôle, toujours plus vide, c'est la mort de l'art mes amis! La fin de la pensée, perdue dans des abîmes de futilité... enfin, j'dis ça j'dis rien.

Rose Mansion

Qu'on se le dise



Nous Nous Etions dit, avec mon ami, comme nous l'avions dit, il y a quelques jours, que nous voulions faire autre chose de nos journées. Qu'on se le dise, ces journées étaient longues, dans une pièce sans aucun intérêt ; à vrai dire. Alors je me disais, comment dire, faire, il faut dire, quelque chose. Car l'ennui de la chose, on va dire, ne nous rendait pas service. A part dire que l'ennui, on va dire, occupe nos conversations et dire des choses dans cette pièce, c'est pas pour dire, ennuyeuses. Alors on va dire, que nos discussions pour trouver la direction adéquate, fut vite, à ce qu'on dit, dite ennuyeuse. Et écouter dire mon ami, que l'ennui dit n'en n'était plus, m'ennuya encore plus, alors je lui dis qu'il ne dise pas ce que je ne voulais pas. 

Claire Emond

Dires

  Voilà, parfois il y a des gens qui disent, et qui ne se rendent pas compte. Pas compte de l'importance et de l'impact de leurs dires. Bon je dramatise... Ce que je veux dire c'est qu'ils utilisent des mots insupportables. Ces mots, qui mis les uns à la suite des autres nous font nous énerver. Je viens bien d'essayer de parler de la « phrase qui nous énerve » ou l'expression. Cela va sans dire, le choix est large quant au terme exact que l'on emploierait pour qualifier ce grand délire ridicule, enfin irritable .. Irritable, c'est plutôt c'que j'voulais dire (l'abréviation est ton amie) (forcément sans l'intonation, cette dernière phrase entre parenthèse n'est peut-être pas très claire, me direz-vous). 
Mais à vrai dire, je trouvais ça plutôt sympa de trouver une autre façon de dire ce que je voulais dire exactement. C'est-à-dire parler plutôt de « mots mis les uns à la suite des autres ». Il faut dire que j'aurais pu faire pire .. Commencer par essayer de parler d'un mot, en disant : «  cette suite de lettres positionnées selon un ordre plus ou moins précis (pour les dyslexiques) et plus ou moins espacées » .. Blablabla, dis donc ! C'est pas pour dire mais on (je) pourrait (s) partir loin comme ça ! Bon on va dire qu'on s'est compris. Pas besoin de s'épancher et de la dire 15 fois. Qu'est-ce que j'disais (le grand retour) … Oui l'énervement que provoquent en nous les gens insupportables (ah ce ne sont plus les mots mais les gens maintenant !! On avance).. Il faut quand même dire que lorsqu'on ne s'énerve pas souvent ou du moins qu'on n'a pas l'habitude de s'énerver en public, et que quelqu'un nous dit exactement ce qu'il ne fallait pas nous dire parce que justement ! Ça nous énerve, et qu'en général il dit ça parce que .. justement .. Il voit que l'on est énervé, eh bien dites … Coïncident, pourrions nous dire (ah génial j'arrive encore à faire les trémas), c'est énervant au possible. D'ailleurs j'voudrais pas dire (encore?) mais cette phrase qui nous énerve se dit souvent seulement dans les « mauvaises » situations. Mauvaises entre guillemets car tout est relatif. Ce que j'essaie de dire, c'est que si l'on est triste, on ne peut pas forcément dire de la situation qu'elle est énervante ou mauvaise. C'est super chouette d'être triste ! .. (première nouvelle). Parfois, et je pense bien dire en disant ça, être triste c'est triste. Perspicace l'enfant, dit-on. Et la situation en devient triste (pas à cause de ma perspicacité, hein ..). Mais pas mauvaise sans le fond (dites-moi si je me répète surtout). Bon une fois encore, il y aurait 1000 autres façons de tenter d'expliquer cette chose si intéressante que la qualification exacte d'une situation. Au moins ! Enfin je ne les ai pas comptées mais les suppositions ne son pas interdites à ce qu'on dit. Bref (ah oui ce grand bref, insupportable lui aussi !!!) (vous dites ?? je me plains tout le temps ? Mais qu'est ce qui vous permet de dire ça ..)(si j'avais des grands chevaux, je serais montée dessus) BREF ! (encore) Ce que je voulais dire c'est qu'à part le fait que nous sommmes plusieurs dans ma tête, au moins autant que le nombre de « m » qu'il y avait à mon « sommes » avant que vous corrigiez, lorsque j'entends « c'est pas grave » ou bien (et lui compte aussi) « MAIS c'est pas grave » ça a le don de m'énerver, certains en ont fait les frais. Car sorti au mauvais moment, Je ne dirai rien mais je n'en pense pas moins. Exemple : me voilà tout à fait désappointée (oui en ayant entendu le mot « pédant » tout à l'heure, je dirais que ça m'a donné l'envie de le dire, du moins de l'écrire et c'est fait) pour une raison quelconque et sans importance, mais quand même. Et, quelqu'un me dit, sûrement pour essayer de dédramatiser : «  maiiiiiiis c'est paaaas graaave » il ne manquerait plus que la tape dans le dos. J'ai bien envie de dire quelque chose du genre ….. Non je ne dirai rien.


Anaïs Bosc-Bierne

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