Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

lundi 29 octobre 2012

D'après Régis de Sá Moreira

J'avais envie de changer d'air. Il fallait que je respire l'air de la mer. L'odeur de cet appartement me donnait la nausée, le silence m'oppressait. J'ai pris mes clés et je suis sortie à toute vitesse. Je me suis élancée dans les escaliers, et, arrivée au rez-de-chaussée, j'ai heurté un homme qui sortait de nulle part. Je ne me suis pas retournée, je m'en fichais. Rien n'importait plus que de pouvoir voir le ciel et respirer l'air à plein poumons.

Je l'ai regardée s'enfuir. Pas un regard, pas une excuse. En tombant, je me suis tordu la cheville. Moi qui avais déjà mal aux pieds ! Les escaliers se dressant devant moi me paraissaient une épreuve insurmontable tellement je me sentais las. Alors j'ai décidé d'attendre l'ascenseur. Une vieille dame en robe de chambre appelait son chat.

Je me demandais où il était encore passé. Je le surveille pourtant mais il n'y a rien à faire. Dès que la porte est ouverte, il en profite pour filer. Un jeune homme était planté devant l'ascenseur qui encore une fois était en panne. Alors je lui ai dit et puis, je suis rentrée.

J'étais maudit ce jour-là. J'ai dû emprunter les escaliers malgré mon mal de pieds. Pendant que je remontais, non sans difficulté, un gros chat gris aux yeux verts a filé entre mes jambes.

Je m'étais prélassé sur les tapis du 2ème étage. C'était l'endroit stratégique : le soleil réchauffait le sol une bonne partie de la journée mais il avait fini par tourner et la faim a commencé à tirailler mon estomac. Je suis redescendu en trombes en pensant à mes croquettes. Il y avait la gardienne au rez-de-chaussée. Alors j'ai tenté une approche : peut être allait-elle me donner quelque chose à manger.

Ce satané chat venait foutre ses poils sur ma blouse pendant que je balayais. Rien de tel pour m'énerver encore un peu plus. Je lui ai refermé la porte au nez.

Encore de mauvaise humeur ! J'ai dû gratter à la porte de Mémé pour qu'elle me laisse entrer.

Je regardais la télé. Un certain Félix Baumgartner allait sauter en parachute à presque 40km d'altitude. Tout le monde en parle ! A croire que le monde tourne autour de lui. J'ai entendu gratter à la porte. Je suis allée voir.

Enfin, j'ai cru que j'allais y perdre mes griffes! Mon estomac vide criait famine. La télé allumée montrait une très alléchante pâté. J'ai sauté sur le canapé et j'ai essayé de l'attraper mais elle s'est volatilisée pour laisser place à un playmobil qui sautait dans le vide. Je n'avais jamais essayé mais ça n'avait pas l'air appétissant. Alors, résigné, je me suis mis en boule et je me suis endormi en rêvant à une belle cuisse de poulet rôti qui fumait dans ma gamelle.    
Pauline Rey

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