Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

samedi 30 mars 2013

Le voyage vers Rostov-sur-le-Don de Pauline Rey


Voyage vers Rostov

J'ai pris ma bicyclette pour me rendre à la gare. L'air frais de ce matin d'hiver venait rosir mes joues et le vent emmêlait mes cheveux. J'étais perdue dans mes pensées, imaginant déjà les contrées lointaines vers lesquelles je m'acheminais.
Soudain, ma roue arrière creva, me ramenant ainsi à la réalité. Il était trop tard pour que je la répare : mon train partait dans 10 minutes. Je dus donc abandonner mon vélo et courir vers ce train qui était le seul moyen de m'évader vers un ailleurs. J'ai réussi à monter dans le wagon in extremis. Le sifflet du conducteur retentit, les portes se refermèrent derrière moi. Encore toute essoufflée, j'eus la chance de trouver une place assise près d'une fenêtre, dans le sens de la marche. Il y avait du monde à bord et les places se négociaient. Les gens se bousculaient et parlaient fort. Ce fauteuil resté vide semblait simplement m'attendre. J'ai regardé le paysage défiler sous mes yeux. Le moment était enfin arrivé : mon voyage vers Rostov sur le Don pouvait commencer.
Par delà les collines du Perche, je rêvais aux montagnes enneigées de Russie, dans les eaux sinueuses de l'Huisne se dessinaient celles gelées du Don.
Je finis par m'endormir, bercée par le doux cahot du train avançant sur ses rails. 

Lorsque je me suis réveillée, le train était étrangement vide. J'arpentai les wagons à la recherche de quelques voyageurs mais je ne croisai personne. Les compartiments, éclairés par une lumière jaune et tamisée, semblaient appartenir à une autre époque, bien que les lignes du TGV m'étaient restées familières. Dehors, la nuit était tombée et je ne percevais que de faibles lueurs dans l'obscurité. Le train avançait toujours sans que je ne sois plus bien sûre de sa destination. Je me suis assise, troublée par l'ambiance qui régnait en ces lieux et qui me glaçait le sang. Quelques minutes plus tard, un sifflement strident se fit entendre et, lentement, le train commença à ralentir pour enfin s'arrêter complètement. Une voix rocailleuse, modifiée par le son du haut-parleur, fit une annonce en plusieurs langues : le train était inopinément arrêté en pleine voie et les voyageurs étaient invités à descendre par les portières de droite. En pressant le bouton, un souffle précéda l'ouverture des portes. Je jetai un œil à l'extérieur. Seule, j'était bel et bien l'unique voyageuse de ce train désert aux allures de locomotives des années 1930. Mon regard fut attiré par une faible lueur suspendue dans les airs. La nuit était sombre, sans lune et sans étoiles. En descendant du train, mes pieds s'enfoncèrent dans la neige, le froid s'engouffrant à l'intérieur de mon manteau sans que je puisse m'en protéger. Petit à petit, je vis se dessiner les contours d'un fiacre, immobile, attelé à un cheval puissant dont la robe noire luisait dans la nuit. Je crus percevoir l'image furtive d'une silhouette, celle d'un homme portant un chapeau haut de forme. En m'approchant encore plus près de la lumière, tout s'éclaira. Une lanterne illuminait le visage d'un cocher, un homme bien en chair à l'air jovial et sympathique. Dès qu'il m'aperçut, il ôta son chapeau et m'invita à monter à bord du fiacre. Frigorifiée, je ne pus refuser son offre. Durant le trajet, je regardais par le cadre de la fenêtre, les forêts enneigées que nous traversions à vive allure. Le jour se leva et au petit matin, le cocher me déposa au pied d'un grand arbre dont les branches cristallisées semblaient faites de verre. Il me dit, avec un fort accent, de continuer tout droit pendant encore cinq kilomètres, et me souhaita bon courage, toujours avec ce sourire aux lèvres, amical, comme s'il me connaissait depuis longtemps. De nouveau seule, je marchai dans la neige poudreuse en observant les empreintes laissées par les animaux. Au bout des cinq kilomètres qui me parurent le double, je dus traverser la rivière gelée qui, en cette période hivernale, était recouverte d'une épaisse couche de glace. Je chaussai mes patins et glissai jusqu'à l'autre rive où se dressait un grand portail sur lequel était écrit en lettres d'or : « Добро пожаловать в Ростов-на-Дону ». (« Bienvenue à Rostov sur le Don »)
  

jeudi 21 mars 2013

Pour aller de l'avenue Rostov-sur-le-Don 72000 Le Mans à Rostov-sur-le-Don, Russie

























Le Larousse Universel en deux volumes, édition de 1949, nous offre à la page 1015 un vaste de choix de véhicules que l'on empruntera allègrement pour parcourir les 3518 km qui séparent l'avenue Rostov sur le Don au Mans de la véritable Rostov-sur-le-Don en Russie, sur la mer d'Azov. certains se seront égarés en route ou n'auront délibérément pas suivi les instructions.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist