Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

dimanche 21 avril 2013

Les faux-amis




La grande inspiration de la page blanche de gauche contraste vivement avec le premier bloc dactylographique de droite. 
Puis une deuxième page scandée de rectangles d’écriture. Seuls quelques espaces viennent trouer les rectangles parfaits d’une mise en page typographique resserrée. 
Sans pour autant qualifier cette mise en page d’étouffante, l’écriture s’ordonne de manière épurée tout en gardant cette lisibilité due à la fois à la régularité des espacements et à la taille et le type de police.
Ronde et accentuée, la lecture est agréable à l’œil. Les voyelles aèrent tandis que les consommes tranchent l’espace de lecture.
Face à la richesse et à la complexité verbale et grammaticale de la langue française, l’italien détient le prestige d’être la langue internationnale de la culture et des arts par excellence (l’architecture de Florence, importance de la littérature italienne durant le Moyen-âge...).
La dialectique italienne détient alors une beauté dont la phonétique ressemble à celle de l’espagnol (consonnes géminées ou doubles). 
Malgré son identité grapho-phonétique directement lié à la richesse historique de l’Italie, la dialectique italienne prouve qu’elle a également puisé de ce qui l'entourait, géographiquement parlant. A la fois qualifiée de langue romane, d’ou sa ressemblance flagrante dans la construction des mots avec le français, l’italien détient un vocalisme particulier (tonalité, accentuation...) qui dans sa sonorité peut être considéré de musicale.
C’est pourquoi, dans une lecture habituelle de ce texte, il est probable qu’une compréhension directe puisse être réalisable. Néanmoins, l’intérêt d’une langue est d’y trouver des faux-amis.

Bryan Peltier

Sans connaître un mot d'italien


Il poeta

Per poter mettere, non sei rispondere
Costosissimi
Notti insonni
Lasciate perdere, lasciate perdere

Al massimo hanno, quelli che leggono
Soldi tirati
Fatto con altri
Un libro in mano, un libro in mano

Che inizia quella, da finire quella
Carissimi
Tutti da anni
Per ore in fila, per ore in fila

Vederlo leccare, che potreste fare
Troppo artisti
Di studenti
Non fate studiare, non fate studiare

Con pessimo gusto, con ottimo gusto
Viaggio e dormi
Sui gradini
Un foglietto tutto, un foglietto tutto

Capita diventa, una totalità
Per gli artisti 
Soldi tirati
Il poeta, il poeta

Pauline Rey

lundi 8 avril 2013

Pauline Rey en graphologue


La lettre

Je me suis assise dans mon fauteuil et je me suis mise à la relire encore et encore avec délectation. Cette lettre, retrouvée par hasard, était habilement dissimulée entre deux lames du parquet recouvrant le sol de mon appartement. Elle m'obséda longtemps sans que je puisse y trouver un juste sens.
En en-tête figurait la date: le 6 Thermidor An II. 
Ainsi commençait-elle:

« Cher ami, 
Si vous lisez cette missive, c'est que les signaux que j'ai envoyés via le télégraphe optique vous ont bien été retransmis. Sinon, c'est qu'ils ont été interceptés et que je ne suis plus de ce monde. La guillotine m'aura tranché la tête ou bien je me ferai dévorer par la vermine au fin fond d'un cachot, les quatre membres scellés aux fers. 
Ma raison aurait préféré ne jamais avoir eu la certitude de ces atrocités. Ce que j'ai découvert doit être révélé au grand jour. Vous seul, mon ami, êtes en mesure de changer le cours des choses. 
Soyez dans deux jours sur le parvis de l'église, à l'heure où le soleil commence à pointer et que le chantre du jour s'époumone. Vous aurez la preuve de ce que j'avance.
Je vous adresse toute ma confiance.
Fidèlement,
G. »

Une belle écriture calligraphiée recouvrait le papier jauni par les années. Comment un tel document avait-il pu passer inaperçu pendant plus de deux cents ans ? Je me suis entêtée à résoudre cette énigme et à découvrir ce qui se cachait derrière ces mots. 
En analysant la forme des lettres, la courbe des accents, j'ai pu établir le profil psychologique de son auteur.
De toute évidence, il s'agissait d'un homme lettré et cultivé. G. était relativement jeune et sûrement était-il encore célibataire à en juger l'absence de lien entre les « m », les « n » et les autres lettres. La taille, ainsi que l'aspect fuyant des caractères, confirmaient l'état d'urgence et l'angoisse profonde dans laquelle il était plongé. Son esprit tourmenté se révèlait à travers les courbes extravagantes des « l », « g » et « j » ainsi que dans l'enroulement des « s ». 
Toutes les lettres étaient plus appuyées vers le bas. Une pression exercée de cette manière, informe que G. avait écrit debout, sans support autre que quelques feuilles de papier. 
Les accents secs et la courte barre des « t » définissaient un caractère droit et franc, une personne loyale et digne de confiance. Malgré tout, le point disposé au-dessus des « i » soulignait un manque de confiance en soi, ce qui a probablement dû lui causer du tort dans sa vie, aussi bien intime que professionnelle. 
Peut-être G. exerçait-il une fonction au sein de la nouvelle République, bras droit et homme de confiance d'un leader politique, et donc soumis au secret d'Etat ? Ou bien était-il un jeune prêtre reconverti et rallié au mouvement révolutionnaire, chargé d'espionner les faits et gestes des membres du clergé ou de recueillir en confession les complots qui se tramaient en ces temps de Terreur...? 
Sans cesse, je relisais ces lignes mais le mystère, quelque peu dévoilé sur la personnalité de G., restait entier sur le contenu du message. Qu'avait-il découvert de si important? En quoi cela aurait-il pu changer le cours de l'Histoire si le destinataire avait pu lire cette lettre? Qui était cet ami en qui il réunissait tous ses espoirs? A-t-il réussi à survivre sans son aide et réchapper au sort qui l'attendait? ... 
Tant de questions qui restèrent longtemps sans réponse et dont, à présent, j'avais enfin trouvé la clé.   

jeudi 4 avril 2013

La belle écriture et le télégraphe inventé par Claude Chappe



























Les participants réguliers et invités auront reçu ces trois documents extraits d'une belle publication de 1965 intitulée Histoire de la Communication, Editions Rencontre.
On aime Claude Chappe au Mans, lui dont le buste veille sur la façade de la poste place de la république, car il se trouve que ce jeune inventeur était originaire de Brûlon 72350.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist