Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

dimanche 3 février 2013

En direct de Bruxelles


Et il y a cette radio qui, si je la laisse branchée, tend à me faire savoir qu'elle est toujours là. Même éteinte elle laisse percevoir cette tension qui réside dans son alimentation et ne demande qu'à être relâchée et faire rugir les enceintes.
Le manteau qui est accroché là où il doit mais qui dans l'obscurité me fait voir d'horribles choses ; certainement pour que je ne l'oublie pas lui non plus et pour me signaler que sa forme n'est belle que lorsqu'il est porté.
Le miroir qui semble se ternir en ne reflétant que l'encombrement des choses amoncelées ; il me crie qu'il renvoie une mauvaise image et qu'il faut que je fasse quelque chose.
La chaussette isolée au pied du lit me fait signe pour me dire qu'elle n'a pas vu sa partenaire depuis un moment.
Tous ces boutons qui ne songent qu'à un léger basculement pour faire reprendre aux objets toutes leurs fonctions.
Notamment mon fameux grille pain qui veut s'activer pour encore mieux faire sauter ses tartines.

A tous ces objets qui me parlent, je leur dis que la nuit portera conseil et que tout ira mieux demain.
Et à la chaussette du pied du lit, je lui dis que si jamais sa partenaire est trop loin pour lui tenir compagnie elle trouvera pleins d'amies au sein du tiroir qui est bien garni de ses compatriotes du même type.
Je me mets à rêver mais je crains d'être extirpée de mon profond sommeil par ces enceintes qui reprennent leur droit, la bouilloire qui se met à siffler, le grincement de la porte ou les gouttes qui s'échappent du robinet.

Seulement, je rêve, taisez vous.

Pauline Djerfi

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist