Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

mardi 26 octobre 2010

Les mots

Dans un élan titanesque du haut de leurs élastiques gigantesques les mots s’élancèrent pour venir y déposer leur encre sur ces pages. Ils avaient failli ne pas arriver jusque là. Ils voulaient faire partie de l’histoire. Et de ce désir vague et pourtant inflexible car acharné, ils prirent part à l’histoire et commencèrent à enfiler leur costumes. C’est ainsi que commencèrent à s’écrire une série de lignes. L’un était blanc, l’autre était noir. Les deux personnages étaient comme complémentaires, l’un mettait l’encre noire et l’autre formait les creux. Ils formaient à eux deux leur propre langage.

Ce qu’ils craignaient le plus n’était pas la qualité de leur performance mais la page blanche. Oui c’était plutôt le manque d’inspiration du metteur en scène qui les inquiétait. Pour quelqu’un qui ne fonctionnait qu’avec ce pouvoir de les faire apparaître ou disparaître de la scène se disaient-ils, ce serait un comble de ne pas être inspiré et ne pas les laisser jouer leur rôle de mots. La demi-heure qui suivit fut un véritable casse-tête ! Heureusement le metteur en scène avait tout une série de phrases par lesquelles il pouvait commencer … :

«

« A la tombée du crépuscule... non non non pas ça

« C’est chaque fois la même chose je n’ai pas d’inspiration… oh non pas ça non plus (ne mets pas en avant tes préoccupations)

»

Les mots commencèrent sérieusement à s’inquiéter mais ils avaient confiance, ils savaient qu’elle faisait du mieux qu’elle pouvait. Ce jour-là n’avait pas été facile pour elle. Alors ils étaient indulgents et puis de toute manière elle s’y donnait à fond. Rien ne la détournait de son récit.

Entendant cette discussion qu’elle entretenait avec sa page, ses mots et ses ratures un homme vint et lui dit : « Moi je crois savoir où tout ça va te mener...

Entendant la discussion l’un de ces deux mots s’évanouit : évanouissement du mot noir

Quand à la fin de l’histoire j’imagine que vous êtes en train de la lire.


Fin.


Anaïs Ciaran


Archives du blog

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist