Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

lundi 18 février 2008

Rose Mansion

Certains, personne n’est parfait, feraient tout pour faire passer à la casserole la personne pour qui ils ont un faible. Pour ses beaux yeux, pour être dans ses petits papiers, tous les moyens sont bons. Ils seraient prêts à se jeter dans la gueule du loup, quitte à sortir des expressions à la mord moi le nœud du genre : « Vous marinez chez vos harengs? ». Loin de moi l’idée de leur jeter la pierre, la critique est aisée mais l’art est difficile, cependant, qui veut voyager loin ménage sa monture et si vous l’acceptez je vais vous enseigner les ficelles du métier. Vous pourrez en prendre de la graine et m’en dire des nouvelles. Je ne vous promets pas la lune, mais la seule chose dont vous pourrez normalement vous plaindre après ces leçons sera que la mariée était trop belle.

Leçon n°1 : Faire germer le désir
Pour rompre la glace, il ne suffit pas de jouer du pic réservé à cet usage sur la partie cachée de l’iceberg. De même, courir deux lièvres à la fois c’est prendre le risque d’avoir un peu trop de pain sur la planche. Les autres pourront se fendre la gueule mais il faudra que vous ayez l’estomac bien accroché pour tirer les marrons du feu au cas ou vous tomberiez sur un os. Ce qui arrive de plus en plus souvent puisque la mode nous pousse à être minces comme des clous. Même si Brassens finit par compter les côtes de son sac d’os de femme après s’être fait rouler dans la farine, je ne crois pas que l’on boirait tous du petit lait si on devait veiller au grain pour éviter que notre partenaire ne prenne la poudre d’escampette lors du moindre vent même pas à décorner les bœufs. La première leçon à retenir est donc : on ne peut pas être à la fois au four et au moulin.

Leçon n°2 : Soigner les apparences
Pour se faire remarquer dans le panier de crabe, il vaut mieux être sur le dessus. Pour faire bouillir la marmite mieux vaut avoir la frite et mettre du beurre dans les épinards, d’où l’expression « on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ». Il n’est pas obligatoire d’être fort comme un bœuf, le tout est de savoir tirer les ficelle du métier et de tisser sa toile pour prendre l’autre dans vos filets. Il y a de quoi être fier comme un coq. Il faut mettre les formes, ne pas être soupe au lait, essayez, ça vaut le jus. Ne pas mâcher ses mots c’est prendre le risque de voir votre proie vous mettre le couteau sous la gorge, car elle serait alors à couteaux tirés. Pour tenir en haleine votre future chère et tendre le mieux est de picorer comme un oisillon des aliments qui sentent la rose plus que le fennec. Il faut enfin savoir tenir sa langue, ne pas mettre la rate au court-bouillon. Certains sont timides, certes, mais ne croyez pas que vous rincer la dalle soit la meilleure façon de faire mordre à l’hameçon l’être désiré. Même si vous avez le vin gai, il vaut mieux rester frais comme un gardon que de risquer d’écorcher le renard.

Leçon n°3 : Gérer son temps
Tout cela ne se fera pas du jour au lendemain, aussi ne sert-il à rien de brûler les étapes. Tout d’abord si vous faites la semaine des 4 jeudis assurez-vous que l’objet de votre désir ait un jour de congé différent. Ensuite, arrivez à l’heure aux rendez-vous. Avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure. Ne faites pas poireauter votre proie, il n’y a rien de plus agaçant que de faire le pied de grue. Et évitez l’excuse qui consiste à avoir un retard de métro, à défaut de l’inverse, les métros sont sales comme des cochons mais toujours exacts au rendez-vous, eux. Une fois que vous serez comme cul et chemise vous pourrez commencer à faire des étincelles sous le manteau, allez-y gaiement. Attention cependant, pendant la nuit ne tirez pas la couverture à vous, vous risqueriez de voir l’aimée prendre ses jambes à son cou.


Si vous suivez ces conseils, je vous le donne en mille, vous aurez la possibilité de devenir un vrai homme à femmes, vous vous prendrez pour le nombril du monde et vous vous rendrez compte que c’est toujours la même chose, qu’il ne vous a servi à rien de retourner votre veste pour faire voler les jupes et que ce que vous vouliez, finalement, c’était un peu de compagnie, et que vous auriez mieux fait d’acheter un hamster ou de prendre la mouche quand je vous ai proposé mes conseils. Mais vous avez loupé le coche, vous êtes tombé dans le panneau et j’ai fait mon beurre, vous n’y avez vu que du feu ! Alors, heureux?

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist