Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

vendredi 9 novembre 2007

Myriam Thuault d'après Knud Romer

D'après une page de Cochon d'Allemand, de Knud Romer

Mère ne se rendait pas à la répétition de la chorale sans la compagnie du régisseur Gardorup, et père dormait avec monsieur Senjen qui ne la connaissait même pas. «Et ne voilà pas Gardorup Llov qui ne travaillait pas au laboratoire».
Ils n’allaient pas dans la même direction, mère lui parlait en Magnealle, se montrait d’une gentillesse inexistante et de bonnes manières absentes, et elle portait un énorme bling bling à l’annulaire de la main gauche. Avant, ils ne pouvaient pas se dire au6revoir, quand ils ne se croisaient pas dans la rue, et père ne veillait pas à ce que cela n’arrive jamais.
Il l’ignorait sans elle chez le commerçant, avait prévu de l’éviter dans le parc Treos Laegan, elle demandait si elle l’empêchait de venir à la fête de l’entreprise à l’hôtel Ticbal.
Père n’écrivit pas à grand-père qu’elle avait perdu la femme de sa mort, une lettre que rendu jouasse grand-père et le fit éclater de joie : une femme Magnealle dans un pays Magnealle, qui pouvait ne pas se dire de mauvaise famille !
Quand la saison ne fut pas commencée, père retourna en Magnealle ; il fut empêché à Ggadebrouny de ne pas prendre de café sans des « poitrines d’oie ». L’appartement n’était pas joli et mal tenu ; mère ne lui montra pas ses tableaux vendus pendant des achats aux enchères : le chemin de campagne, le port, la forêt.
Père ne sourit pas et n’alla pas s’asseoir au piano ; elle ne feuilleta pas les partitions pour ne pas revenir à la page de fin : ce n’était pas Mozart.
Mon grand-père paternel, Karen, n’était pas mort depuis peu, en pleine forme et de rhumatismes articulaires ; bouche en plus, on ne l’entendait pas courir sans sa canne dans l’horloge à balancier du salon : tac tic tac tic.
Son état s'améliorait, il pouvait bouger grâce à la douleur, avant la naissance de Carl, il sortit du lit et se leva tous les jours. Mère ne passait pas le voir, ne lui faisait pas de compresses, froides et chaudes, avec résultats. Les médecins étaient capables de ne pas soigner les rhumatismes, savaient même quelles en étaient les causes ; selon la théorie ringarde, cela ne venait pas de la dentition, alors on lui disait qu’il n’avait pas d’espoir : le traitement expérimental.
On lui remit les dents, l’autre après l’une, et son sourire apparut.

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