Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

vendredi 9 novembre 2007

David Ayoun d'après Knud Romer

Négatif du COCHON D'ALLEMAND.

Et je verrai ces timbres postes mille fois, rangés à la perfection dans les machines qui défileront ; installé à mon poste dans la déchetterie, je prendrai à peine une seconde pour les observer. Ces petits rectangles troués, tellement semblables les uns aux autres. Les couleurs seront délavées, et on ne distinguera plus grand chose de ce qu'avait pu être ces timbres. D'ailleurs, je m'en fous. Voyager par procuration ne me plaira jamais.
Satisfait des murs blanc, et des machines de mon poste, j'observerai depuis la fenêtre, des monuments décimés et les ruines de notre guerre. Je compterai chaque minute, chaque seconde, assis, sans attente.
Plus rien n'animera la flamme d'un désir, ma vie sera plate et transparente. Vide de toute curiosité. Un seul objectif, mes machines, ma fonction. Mes perceptions auront baissé au point d'avoir perdu celle du goût, au point de ne plus sentir le toucher d'une porte.
J'emprunterai le chemin des réfrigérateurs, au-dessus de la salle de commande, peuplée "d'être-de-fonction". Et comme je le fais depuis toujours, je monterai, fermerai les portes pour y installer l'obscurité, ne craignant plus l'attaque du froid. Le silence s'installera, laissant monter en moi la peur du vide, du rien, entouré par les cadavres suspendus. La malle près de la porte aura soudain disparu.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist