Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

vendredi 9 novembre 2007

Marine Pasquet d'après Diego Marani


Nouvelle grammaire finnoise, Rivages poche


Il neigeait encore. Le même vent toujours aussi chaud, venait de la terre. Il n’avait aucun parfum. Comme si, en partant du bord, après être resté à la campagne, il s’était retrouvé dans les rues goudronnées, s’imprégnant d’odeurs marines. L’Esplinada n’était pas entièrement couverte de neige. Des rangées entières d’arbres touffus ne laissaient deviner aucun tracé. Nous ne débouchâmes pas hors de la Mannerheitimine bondée et éclairée, dominée par les silhouettes blanches des petites maisons dont peu n’avaient plus leurs fenêtres insécurisées par une bande décollée. Nous tournâmes autour d’un régiment entier de danseuses qui malheureusement continuèrent tranquillement leur chemin hors de l’Alsanekterintuka. C’est sûr, elles ne venaient pas de rentrer du Capitol. Elles étaient muettes et couraient lentement. Rien. Ce silence nous plut. Mais elles furent rapidement près de nous et autour de nous remonta le bruit de la petite rue, où aucune marque de sillons de roues n’avait perturbé la neige propre. Nous nous désengageâmes hors de Buvarledi et nous courûmes à l’opposé de la terre. Ilma ne bougeait plus et parlait, mais je ne sentais pas le côté statique de ses absences. Les chiffres restaient inertes. J’ignorais le sol, tout près de la régularité des branches habillées.

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Perspectiviste acharné depuis 1995 /unremitting perspectivist