Un groupe de personnes qui se réunissent un jeudi sur deux pour écrire

lundi 26 novembre 2007

Marine Pasquet dans les Calanques de Marseille

Il fait chaud, très chaud. Cela fait maintenant plus de deux heures qu'ils roulent en direction des Calanques. C'était une idée de lui. Après leur séjour à Marseille ils avaient eu l'envie de visiter la côte sauvage, de descendre un peu plus bas. La veille au soir, elle avait appelé plusieurs campings pour savoir s'il restait une place pour une tente deux personnes. La plupart d'entre eux s'étaient indignés devant cette demande en pleine saison : « Bien sûr que non, c'est complet voyons, il faut réserver un mois en avance ici mademoiselle ! » ou bien « Oui, mais l'emplacement le moins cher est à cinquante-cinq euros la nuit sans ombre ni sanitaires proches ». Au bout d'une dizaine d'appels elle était tombée sur un camping trois étoiles près de la mer où il restait un emplacement tente plus voiture pour un prix raisonnable. Le camping de la "Calanque blanche". Le choix étant fait, ils étaient partis dans la matinée, la tente Quechua trônant sur le dessus du coffre. Ils avaient pris la route qui longe la côte et arrivaient maintenant à l'anse de la Vieille Chapelle. Cinq-cents mètres les séparaient du port de plaisance de la Pointe Rouge.
_ « J'en ai marre de rouler! " dit-il, " je vais m'arrêter prendre une bière. Doit bien y avoir un bistrot là-bas! »
Elle le regarda puis déplia le petit plan qu'elle gardait serré entre ses mains.
_ « On est à moins de quatre kilomètres du camping, ça ne peut pas attendre... On y est dans cinq minutes. »
Il parut contrarié un instant puis passa devant les yachts alignés tels des trophées et les bars en accélérant prématurément.
_ « Pas la peine de te vexer pour si peu lui rétorqua-t-elle avant que le silence ne s'installe pendant quelques minutes.
A l'entrée du village elle s'écria :
_ « C'est là : « la Madrague de Montredon ».
_ « Oui, et après je vais où? » lui répondit-il, toujours vexé de ne pas avoir eu droit à son rafraîchissement.
_ « La fille que j'ai e:ue au téléphone m'a dit que c'était à côté de l'ancienne Batterie de l'Escalette. »
_ « Et comment je la trouve cette Batterie ?» ronchonna-t-il.
Elle laissa un blanc ponctuer cette question.
Ils longèrent le bord de la Calanque « du Mauvais Pas », puis s'arrêtèrent à une intersection. Une intersection qui indiquait :
Tout droit : « Calanque de l'Escalette »
« Calanque Blanche »
« Camping »
« Calanque des trous ».
A gauche : « Tête du trou du chat »
« Sommet Ouest de l'homme mort »
Au fond de lui, il fut content de ne pas tourner et continua tout droit.

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